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Faut-il arrêter le lissage brésilien et le peeling à l’acide glycolique?

Faut-il arrêter le lissages brésiliens et les peelings à l'acide glycolique ?

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22 juin 2024


L’Académie de Médecine vient d’alerter sur les risques pour la santé du lissage brésilien et des peelings à l’acide glycolique. Faut-il les bannir définitivement de nos habitudes ? Réponse.

Cela fait des années que le lissage brésilien est pratiqué partout dans le monde et voilà que l’on découvre sa toxicité pour le rein ! On avait déjà banni, en 2013, des formules des produits de défrisage, le formaldéhyde accusé d’être cancérigène. Et maintenant, c’est l’acide glyoxylique au cœur du lissage brésilien qui est sur la sellette. Ce dérivé de l’acide glycolique pourtant étiqueté comme « sûr » par le « Cosmetic Ingrédient Review », en 2018, aux Etats-Unis, présenterait aujourd’hui un sérieux risque pour la santé.

Prudence avec le lissage capillaire brésilien !

Déjà en juillet 2023, une insuffisance rénale aiguë avait été décrite chez 26 jeunes patientes ayant reçu une procédure de lissage brésilien (publication de l’American Journal of Kidney Diseases). Puis, en mars 2024, une nouvelle étude publiée dans le New England Journal Of Medecine a confirmé la toxicité de l’acide glyoxylique.

Que se passe t-il donc avec cette molécule qui modifie la structure du cheveu ? Eh bien, une fois absorbé par le cuir chevelu, l’agent chimique, dosé à 10 % dans les formules, précipite (= il passe à l’état solide) en cristaux d’oxalate de calcium qui viennent alors obstruer les tubules rénaux (petits tubes à l’intérieur du rein où s’élaborent l’urine) et bloquer le bon fonctionnement du rein. « Il s’agit d’une atteinte rénale grave. Les cellules des tubules peuvent récupérer d’elles-mêmes dans un délai de 6 à 12 semaines. Mais parfois, les lésions sont définitives et de l’insuffisance rénale aigüe, on glisse alors vers une insuffisance chronique avec la mise en place d’un traitement, type greffe ou dialyse » explique Corinne Isnard-Bagnis, Professeure en maladie rénale, département de néphrologie de l’Hôpital Pitié Salpétrière et de l’Hôpital Tenon, à Paris. « Pour que le produit diffuse dans l’organisme, il faut toutefois certains facteurs favorisants comme l’application du produit de lissage sur un cuir chevelu abîmé, qui présente des lésions » explique Brigitte Dréno, Professeure de Dermato-cancérologie au CHU de Nantes et académicienne. La concentration du produit, son pH, le temps de pose sur la tête et la fréquence des applications sont aussi déterminants.

Normalement, le produit de lissage n’est pas censé toucher le cuir chevelu. Mais apparemment, il y aurait quelques ratés dans les salons … « Le problème survient peut-être aussi sur un terrain particulier mais nous n’avons pas encore la réponse à cette question. C’est pourquoi à l’Académie de Médecine, nous militons pour la mise en place d’une étude épidémiologique, pour étudier précisément les facteurs qui influencent cette maladie » poursuit la spécialiste.  

Dans l’attente de conclusions plus solides, les recommandations sont a minima d’éviter toute procédure capillaire utilisant cet agent chimique tant que le cuir chevelu irrité n’a pas entièrement récupéré.

Et si vous avez des douleurs abdominales aigües, des nausées ou des vomissements dans les 24 à 48 h suivant une prestation en salon, alors l’Académie de Médecine recommande de prendre rapidement contact avec votre médecin traitant.

« Il faudra alors, pour dépister une éventuelle insuffisance rénale, doser la créatinine dans le sang. Le problème est cependant qu’un certain nombre de patients ne présentent aucun symptôme. Il y a donc à mon sens un risque à poursuivre la réalisation de ce genre de procédure capillaire » indique la Professeure Corinne Isnard-Bagnis. De fait, il existe d’autres procédures de lissage : le lissage coréen ou japonais à la base d’acide thioglycolique qui, lui, ne pose pas de problème ou alors le lissage tanin formulé à base d’une protéine végétale.

Les peelings du visage à l’acide glycolique aussi posent question !

Alors a priori pas tous les peelings à l’acide glycolique, rassurez-vous, mais ceux qui affichent une forte concentration en acide glycolique, ≤ 30 % et un pH ≤ 3, autrement dit les peelings utilisés chez le dermatologue. « Par ailleurs, il y a un effet cumulatif. Il faut une certaine répétition de ces peelings, sur une longue période », indique la professeure Brigitte Dréno. Le problème, c’est que ces peelings dits « doux » sont justement préconisés sur plusieurs séances, et idéalement deux fois dans l’année.

Par mesure de précaution, il est toutefois recommandé de ne pas appliquer des produits du commerce fortement concentrés en acide glycolique sur une peau irritée car la pénétration de l’agent chimique est alors augmentée. Cela dit, peu de chance que cela vous arrive car vous bondirez illico au plafond tellement ça pique !

Faut-il pour autant déconseiller ces peelings chez le dermato ? On ne dispose hélas pas d’éléments de preuve suffisants pour affirmer que le risque est réel. Surveillez simplement les signes (enfin, si vous en avez !). 





Les experts

Pr Brigitte Dréno et Pr Corinne Isnard-Bagnis



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Réponse

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  1. Avatar de Dubillon
    Dubillon

    Merci Lyne pour ces conseils.

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Linh Pham, journal et medi-aesthetics influencer, créateur du premier magazine digital indépendant sur la médecine et la chirurgie esthétique

Journaliste spécialisée en médecine et chirurgie esthétiques, j’ai créé Le Journal De Mon Corps pour vous donner la meilleure info qui soit sur le sujet. Ma différence : des enquêtes fouillées, rédigées de façon libre, indépendante et sur un ton impertinent qui, je l’espère, vous fera passer un bon moment.