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C’est quoi ce bad buzz sur la cosmétique anti-acné aux USA ? 

C'est quoi ce bad buzz sur les cosmétiques anti-acné aux USA ?

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16 mars 2024


La news s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux. Les produits cosmétiques anti-acné renfermeraient une substance cancérigène à des taux inquiétants dans les formules. Alors, info ou fake news ? 

Aux Etats-unis et au Canada notamment, les produits cosmétiques anti-acné (nettoyants, lotions, crèmes, etc) contiennent très souvent du peroxyde de benzoyle, une substance qui détruit les germes responsables des boutons, bien connue dans le traitement de la maladie.

Alors quel est problème avec ces produits ? Eh bien, le peroxyde de benzoyle qui est très instable peut se décomposer en une substance cancérigène, le benzène. Un laboratoire d’essais américain indépendant, le bien nommé Valisure, vient de l’identifier dans la formule de 66 produits de grandes marques (Clearsil, Neutrogena, Clinique, Cerave …), à des taux 2 à 1000 fois supérieurs à ceux autorisés par la Food and Drug Administration (l’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux). https://www.valisure.com/valisure-newsroom/valisure-detects-benzene-in-benzoyl-peroxide

Plus inquiétant : selon les résultats des tests de ce labo, la dégradation en benzène est activée par l’exposition du produit à une température élevée, comme celle d’une salle de bains ou l’habitacle d’une voiture (si d’aventure certains envisageaient de stocker leurs nettoyants visage dans la boîte à gants de leur pick-up …). Last but not least, le benzène libère à son tour un gaz qui diffuse à travers le packaging et présente un risque à l’inhalation. Ouf, n’en jetez plus ! S’ils voulaient nous foutre la trouille, c’est réussi.

Face à ces résultats alarmants, Valisure a donc fait signer une pétition réclamant auprès de la FDA le rappel de ces produits largement diffusés dans le public. Et un certain nombre de dermatos américains, appliquant le principe de précaution, ont recommandé sur les réseaux de suspendre l’utilisation des formules, en attendant que toute la lumière soit faite sur cette affaire. 

J’ai été plus qu’intriguée par ces messages émanant de spécialistes vraiment connus. Mais après avoir bien agité tout le monde sur les réseaux, pfuit !, la news a disparu aussi vite qu’elle est apparue et on n’a jamais eu la conclusion de l’affaire. Alors, j’ai mené l’enquête et il semblerait au final, que ce labo ait réalisé ses tests dans des conditions irréalistes et selon une méthodologie qui n’est pas conforme aux règles appliquées habituellement en matière de safety. Il est vrai que l’on peut faire dire ce que l’on veut à une étude selon la façon dont elle est conduite … Le PCPC (Personal Care Products Council), la puissante association qui fédère toutes les industries cosmétiques aux Etats-Unis, a d’ailleurs publié une conclusion dans ce sens que je vous mets là : https://www.personalcarecouncil.org/statement/statement-by-the-personal-care-products-council-on-valisure-petition-on-benzoyl-peroxide-in-otc-personal-care-products/ Elle est certes juge et partie mais elle est aussi là pour garantir aux consommateurs la sécurité des produits qu’ils utilisent. Donc, si d’aventure, vous avez ramené ces soins anti-acné (qui ne sont pas disponibles chez nous) dans vos valises, no stress, vous pouvez (à moins d’une nouvelle révélation) continuer à les utiliser.

En France, aucun produit cosmétique anti-acné ne contient du peroxyde de benzoyle. C’est un médicament de liste II qui ne peut être délivré que sur ordonnance (c’est pourquoi, les petits malins font le plein des produits en vente en libre outre-atlantique) et les concentrations en molécules actives sont soumises à une stricte réglementation, qui rend ce genre d’incident très, très improbable. Vous pouvez donc être tout aussi rassurés concernant le traitement prescrit par votre dermato. 

P.S : on ne peut pas vraiment parler d’une fake news puisque le labo croit dur comme fer aux résultats de son test mais plutôt d’un nom sujet selon l’industrie cosmétique, puisque la FDA n’a (pour l’heure) pas cillé. Mais on va quand même suivre tout ça !

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Réponses

Soyez le premier à commenter

  1. Avatar de Dubillon
    Dubillon

    Bravo Lynh de rassurer toutes les patientes et de faire le point sur toutes les alertes plus ou moins mal fondées.

    1. Avatar de Linh Pham
      Linh Pham

      Il faudra quand même suivre l’affaire 🙂 …

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Linh Pham, journal et medi-aesthetics influencer, créateur du premier magazine digital indépendant sur la médecine et la chirurgie esthétique

Journaliste spécialisée en médecine et chirurgie esthétiques, j’ai créé Le Journal De Mon Corps pour vous donner la meilleure info qui soit sur le sujet. Ma différence : des enquêtes fouillées, rédigées de façon libre, indépendante et sur un ton impertinent qui, je l’espère, vous feront passer un bon moment.