3 juillet 2025
Si le soleil offre quelques bénéfices, on sait tous qu’il ne faut pas en abuser. Mais pour certains, c’est un peu plus compliqué. Ils n’arrivent carrément pas à s’en détacher.
On a tous déjà croisé sur les plages ces corps de femmes ou d’hommes d’un certain âge, à la peau complètement tannée, parcheminée par le soleil. « Non, mais t’a vu celle-là, elle est complètement cramée ! Qu’est-ce que c’est moche ! ». Et même dans notre entourage, il y a toujours la folle dingue de service, qui se précipite en terrasse, au moindre rayon de soleil, comme si sa vie en dépendait. « Poussez-vous, c’est pour moi cette place ! Monsieur, vous pouvez relever votre store, s’il vous plaît, il est un peu trop baissé là ! »
Eh bien ces gens là, sont non plus ni moins que des tanorexiques. Comprenez de véritables addicts au soleil, comme d’autres peuvent l’être à l’alcool, au cannabis ou à la cocaïne. Non, la comparaison n’est pas trop forte. Dans l’addiction comportementale (car c’est bien de cela dont il s’agit), le comportement tient lieu de drogue. Le point avec Laurent Karila, célèbre psychiatre, psychologue clinicien et addictologue à l’hôpital Paul Brousse à Villejuif, auteur de « 25 idées reçues sur les addictions », le Cavalier Bleu Editions et du podcast Addiktion.
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Les tanorexiques savent parfaitement qu’ils abusent
Ils passent tellement de temps à satisfaire leur bronzomanie qu’ils ne peuvent ignorer leur addiction. « Un jour, je reçois une patiente à la peau totalement noircie. Il n’y avait pas un seul centimètre carré de son corps qui ne soit pas bronzé, à l’exception des paumes de mains et des plantes de pieds. Même les aisselles l’étaient ! Cette femme me dit : « Docteur, je viens pour un examen de mes grains de beauté mais ne me faîtes surtout pas la morale. Je m’expose beaucoup au soleil, je fais des UV, je sais que ce n’est pas bien, mais j’adore ça, donc on ne s’attarde pas, s’il vous plaît. Je veux juste savoir si j’ai des cancers cutanés ou pas » rapporte le Dr Naima Midoun, dermatologue. « J’étais un peu interloquée par ce propos pour le moins direct, mais soit. J’ai respecté sa demande et l’ai examinée, sans lui servir mon habituel discours de prévention » poursuit le médecin, qui avoue rencontrer régulièrement ce type de profil en consultation. « Ils savent tous qu’ils poussent le bouchon trop loin mais ils sont tout de même rassurés quand je ne le trouve aucune lésion. Cela dit, ce n’est pas si fréquent,…» poursuit la dermatologue.Avec autant d’heures passées à se faire griller, les kératoses actiniques, les carcinomes, voire les mélanomes, sont légions !
Malgré les rappels incessants sur les risques liés à l’exposition solaire, le bronzage est aussi autant valorisé dans notre société. Même s’il n’est plus très chic d’être totalement noirci, on est tous plus beaux hâlés, c’est évident. Et puis c’est le signe d’une belle réussite. Si vous avez la peau dorée, c’est que vous avez du temps pour lézarder au soleil, vous offrir des vacances au bout du monde, siroter des Spritz en terrasse, … Maintenant, de là à y laisser votre peau ! …
La bronzomanie : une addiction à prendre très au sérieux
« Ce trouble dysmorphique a été comparé pour la première fois en 2005, par une dermatologue américaine, le Dr Whartan, à la consommation de drogues. On y retrouve les mêmes mécanismes : le côté compulsif et récurrent du comportement, la perte de contrôle, … » indique le Pr Laurent Karila, psychiatre et addictologue à l’Hôpital Paul Brousse de Villejuif (°)
Mais alors où cette addiction trouve t-elle racine ? « Souvent dans l’enfance. Ces personnes ont pu être exposées très tôt au soleil par des parents ou proches qui étaient eux-mêmes accros au bronzage. Et ils partagent, avec tous les autres addicts, ce besoin d’éprouver des sensations fortes » décrypte le spécialiste. Ils ont un comportement dangereux. La plupart bronzent sans protection, bien qu’ils aient déjà essuyé nombre de nombreux coups de soleil cuisants. Mais ils n’en n’ont cure et balaient d’un revers de main le risque de mélanome.
Derrière ce comportement casse-cou se cache cependant une grande souffrance. Pour atteindre l’ivresse solaire qu’ils recherchent, ils doivent sans cesse augmenter leur temps d’exposition, ce qui finit par totalement entacher leurs journées, leur vie sociale, professionnelle, familiale. Tout leur temps est consacré à bronzer. Ils ont perdu tout contrôle de la situation, mais sont incapables de résister à cette envie irrépressible de s’exposer que les psychiatres appellent le « craving ».
Et même en hiver, ils poursuivent cette quête insensée de soleil en fréquentant assidûment, alors qu’elle sont fortement déconseillées, les cabines UV, ce qui augmente, et même aggrave leurs pulsions. D’ailleurs, il suffit qu’ils croisent une simple affiche publicitaire dans la rue ventant une destination soleil, pour qu’illico l’envie incontrôlable se réveille. « Vite, une cabine ! ».
On pourrait en sourire, mais dès que ces personnes essaient de diminuer leur temps passé à bronzer, elles échouent. Elles sont devenues complètement dépendantes et n’éprouvent même plus aucun plaisir à lézarder au soleil. Alors pour calmer leur anxiété, elles dégainent une cigarette, tirent comme des folles dessus, ou vont se chercher la énième bière de la journée. Bref, lentement mais sûrement, elles basculent dans d’autres addictions.
Comment traite t-on la tanorexie ?
« Par la thérapie comportementale et cognitive qui aide à modifier les habitudes et les pensées erronées qui accompagnent ces patients Cette aide peut leur être apporté par tout psychiatre spécialiste des addictions, en ville ou dans un service hospitalier dédié » indique Laurent Karila.
Evaluez votre addiction au bronzage !
- Vous avez déjà ressenti le besoin de diminuer votre activité de bronzage
- Votre entourage vous fait beaucoup de remarques quant à votre passion pour le soleil
- Vous vous sentez coupable quand vous réalisez que vous avez un comportement excessif
- Rôtir au soleil est la première chose à laquelle vous pensez en posant le pied parterre, le matin
Si vous avez répondu 2 fois « oui » à au moins 2 items, vous êtes sur une pente déjà bien glissante … Et si vous en parliez à un spécialiste ?


Les experts
Pr Laurent Karila et Naima Midoun
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