4 novembre 2018
Il y a vingt ans, cette méthode de traitement était un « must do » absolu. Mais aujourd’hui, avec toute la panoplie des techniques proposées, on se demande si elle est toujours pertinente.
En réalité, la mésothérapie n’est pas un traitement, mais un mode d’injection de solutions médicamenteuses à l’intérieur du derme. Elle a eu sa période de gloire dans les années 90/2000, puis n’a plus trop fait parler d’elle. Elle fait cependant toujours partie de l’arsenal traditionnel du médecin esthétique.
« Elle a disparu simplement parce que la plupart des produits utilisés dans l’indication cellulite ont eux aussi disparu, soit parce que les autorités les jugeaient dangereux, soit parce que leurs fabricants les ont discontinués. Le Lipostabil notamment, un produit à base de lécithine de soja facilitant l’élimination des graisses, était très efficace. Mais son utilisation en esthétique a été interdite, en raison des risques de nécrose tissulaire notamment rencontrés », rapporte le Dr Philippe Blanchemaison, phlébologue. On sait cependant que le produit reste disponible sur internet et que certains médecins se le procurent encore.
Mais hors mis ces petits arrangements avec la loi, que mettent aujourd’hui les spécialistes dans leurs seringues ? « Des produits qui ont un statut de médicament, c’est préférable, comme la procaïne, un antalgique qui aide aussi à la diffusion du produit à travers le derme ; du magnésium, un co-facteur de la lipolyse ; des draineurs ou de la caféine, un lipolytique puissant. Mais il faut être prudent avec cette dernière car c’est un tonique cardiaque. A vrai dire, je trouve son utilisation un peu kamikaze et ne la recommanderais pas » rapporte notre spécialiste. Pour le reste, il n’existe pas de protocole standardisé. Le produit s’injecte à l’aiguille en piqûres multiples sur la zone à traiter ou selon la technique du nappage (le médecin pique à différents endroits, puis fait rouler une goutte de produit sur la peau) ou à l’aide d’un pistolet. Le rythme d’injection est celui décidé par le médecin (en général, une séance par semaine en période d’attaque, puis une fois par mois. Autour de 60 € l’une).
Et les résultats alors ? « Ils sont surtout visibles sur les cellulites aqueuses**, bien que la méthode la plus efficace reste selon moi la technologie Stendo**. Mais pour la cellulite adipeuse***, je ne vois pas trop l’intérêt à l’heure actuelle. Le seul produit efficace, on l’a vu, comporte des risques. Et on a aujourd’hui, la cryolipolyse qui marche très bien et dans une moindre mesure, les HIFU ou ultrasons microfocalisés. Pour la cellulite fibreuse****, rien ne remplace les ondes de choc », analyse le Dr Blanchemaison. Quant à l’amélioration de l’aspect de la peau observé après les séances, il provient des piqûres qui stimulent la fermeté de peau. CQFD !
Pour en savoir plus, lisez notre sujet Que peut faire le médecin pour la cellulite ?
Témoignage
Laetitia, 33 ans
« Personnellement, je trouve que ça marche très bien. Je dégonfle de façon quasi-instantanée après les séances et ma peau est beaucoup plus belle. Mais je précise que je fais de la rétention d’eau. Et je suis un régime, aussi. En revanche, c’est un budget. J’y vais toutes les semaines. Et il faut prendre ses précautions le jour où on se fait piquer, parce que dans les 4 heures qui suivent la séance, on fait pipi toutes les 10 minutes !».
Cellulite aqueuse **: cellulite + rétention d’eau
Cellulite adipeuse ***: cellulite faite de dépôts de graisse
Technologie Stendo**** : kinésithérapie vasculaire cardio-synchronisée
Cellulite fibreuse *****: cellulite indurée
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