18 février 2023
Les crèmes anti-âge sont-elles toujours formulées de façon optimale ? Ah, ah … il semblerait qu’il y ait parfois des couacs. Le point avec Lionel de Benetti, cosmétologue, sur ces « contradictions ».
Les produits anti-âge qui renferment des sucres
Je ne vais pas trop entrer dans les détails des formules – je ne veux pas vous perdre dès les premières lignes – mais certains sucres dits « réducteurs » employés pour leurs propriétés hydratantes et nourrissantes engendrent un phénomène de glycation : une rigidification des fibres de collagène qui est l’une des causes principales de vieillissement contre laquelle se bat la cosmétique anti-âge depuis des années !
Incriminés : le glucose, le galactose, le maltose, certains polysaccharides, si ça vous amuse d’inspecter la liste INCI (= la liste des ingrédients) de vos produits. Ce qui est dingue, c’est qu’il est tout à fait possible de les remplacer, notamment par du sodium PCA, de l’aloe vera ou divers extraits de plantes hydratants. Mais bon, les voies du marketing sont parfois impénétrables …
No stress en revanche concernant le tréhalose ou le saccharose fréquemment rencontrés aussi dans les formules. Ce ne sont pas des sucres réducteurs.
Les formules anti-âge intégrant des actifs exfoliants
Certaines crèmes antirides contiennent des petites quantités d’enzyme de papaye, d’acide lactique ou d’acide salycilique, etc, utilisées pour accélérer le renouvellement cellulaire, faire la peau tout de suite plus lisse et douce. « Aux premières applications, c’est très bien. Tout cela balaye gentiment les cellules mortes. Mais si l’on continue d’appliquer l’actif exfoliant de façon bi-quotidienne, on risque fort d’amoindrir l’effet barrière. Donc au lieu d’avoir une peau qui retient l’eau, elle finira toute déshydratée ce qui n’est pas ce exactement que l’on attend d’un produit anti-âge …» se désole Lionel de Benetti. Mieux vaut appliquer ces produits sur une période limitée et utiliser au long cours une formule à base de rétinol qui stimule le renouvellement cellulaire tout en blindant l’effet barrière.
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Les crèmes de soin avec filtres solaires
Lorsqu’on formule une crème anti-âge, on la veut pro-pénétrante, afin qu’elle entraîne les actifs à l’intérieur des couches de la peau. Mais on ne veut surtout pas que les filtres solaires le soient aussi. « Le filtre pour jouer correctement son rôle de bouclier doit rester le plus possible à la surface de la peau » rappelle Lionel de Benetti.
Par ailleurs, dans une crème anti-âge avec SPF, la part des ingrédients actifs est moindre que dans un anti-âge sans SPF puisqu’il faut faire de la place pour les filtres dans la formule.
Et si l’on est amené à s’exposer, alors il faut la rappliquer plusieurs fois par jour. Mais qui emporte son pot au bureau, levez le doigt ? Un meilleur réflexe consiste à appliquer sa crème anti-âge le matin et superposer un produit solaire. Ainsi, chacun joue pleinement son rôle. Lire aussi : La meilleure crème antirides ? Un écran solaire !
Les anti-âge avec une surenchère d’actifs
Certains produits intègrent toute une ribambelle d’actifs qui peuvent se révéler incompatibles entre eux. Or, si c’est la guerre dans le pot, peu de chance que la crème préserve intacte toutes ses belles propriétés anti-âge (surtout pendant 3 ans, la durée de vie de tout cosmétique à sa sortie de l’usine …).
« Pour moi une bonne formule, c’est vingt à ving-cinq ingrédients parmi lesquels cinq ou six principes actifs, pas plus. D’autant que l’on utilise aujourd’hui des actifs à spectre large, comme la vitamine C et ses dérivés, qui ont plusieurs propriétés. Mais mieux vaut les employer à leur dose active la plus élevée plutôt qu’un fifrelin dont l’efficacité peut être en prime annihilé par l’un des actifs de la formule » détaille Lionel de Benetti.
L’expert :
Lionel de Benetti
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