8 juillet 2023
On est tous un peu naturiste en été ! Mais cette liberté retrouvée peut parfois se payer très cher. Les conseils d’une dermato pour préserver sa peau nue des dangers qui la guettent.
Plonger à poil dans une eau turquoise, puis se faire dorer comme un petit lézard sur un rocher chauffé par le soleil fait partie des plaisirs qu’on s’offre volontiers quand ils ont le bonheur de se présenter. Une réminiscence de notre vie de Tarzan antérieure ? Sans doute. Toutefois, on ne s’improviste pas nudiste du jour au lendemain. Il y a quelques précautions à prendre avant d’exposer sa peau nue aux éléments, because on risque :
Des coups de soleil cuisants
Soyons clair, vos seins comme vos fesses ne voient pas tous les jours la lumière. Donc, si vous les exposez de façon brutale, vous risquez vite de les voir se colorer, mais pas exactement dans la couleur que vous espériez ! Et en prime de les voir se parsemer de taches, alors qu’elles en étaient totalement vierges jusqu’ici.
« Même enduit de crème solaire, il convient d’exposer le corps de façon progressive et d’éviter les heures où le soleil est au zénith, le temps d’acquérir un bronzage photoprotecteur » indique le Dr Naima Midoun, dermatologue. Le danger maximal ? S’endormir au soleil. La peau des seins est fine et fragile. La peau des couilles aussi. Imaginez des coups de soleil là-dessus !
Si ça vous arrivait, vite une douche fraîche pour calmer la sensation d’échauffement. Ensuite, appliquez une crème cicatrisante (type Baume-Spray Corps Aquaphor d’Eucerin), voire un tulle gras (type Jelonet).
Des piqûres d’insectes
Si vous avez envie de jouer à Adam et Eve, ne partez pas sans une crème à base de cortisone (à dégainer dès que le bouton une sale tête une fois par jour pendant 3 à 4 jours, puis un jour sur deux pendant 3 à 4 jours). Une piqûre de guêpe n’est jamais aimable mais sur les parties génitales, imaginez le tableau !
Après une piqûre de méduse, surtout ne frottez pas. Rincez à l’eau de mer (et non à l’eau douce) pour ne pas faire éclater d’autres cellules urticantes. Saupoudrez de sable, puis avec une carte de crédit, raclez la peau et rincez à nouveau à l’eau de mer. Puis, une fois de retour chez vous, désinfectez la plaie et appliquez la crème à base de cortisone.
Faîtes gaffe aussi aux tiques, pourvoyeuses de la maladie de Lyme, qui peuvent se loger absolument partout (y compris les zones intimes). L’apparition d’une plaque rouge qui s’étend progressivement nécessite une consultation d’urgence.
Attention aux répulsifs pour éloigner les moustiques qui font mauvais ménage avec le soleil (= gros risque de photosensibilisation). La nuit, déployez la moustiquaire. C’est de loin la meilleure protection pour dormir à poil.
Des brûlures au contact de plantes toxiques
On laisse les étreintes et autres roulades dans l’herbe aux acteurs de cinéma. Dans la vraie vie, le contact étroit avec les végétaux finit souvent mal. Vous connaissez la dermite des prés ? Elle reproduit avec netteté sur la peau, façon décalcomanie, le dessin de la plante sur laquelle vous vous êtes allongé. Comment ça se traite ? Avec un corticoïde local.
Des fissures aux talons
Marcher pieds nus esquinte beaucoup l’épiderme. Il y a donc un grand risque de voir apparaître des fissures. D’autant que les baignades à répétition de mer dessèchent en prime beaucoup la peau. Hydratez régulièrement vos pieds. Vous les confierez au retour de vacances, au dermatologue, qui les traitera avec des applications de vaseline salicylée. Reste qu’en continuant de déambuler dans des endroits pas toujours très propres, une bactérie peut s’infiltrer dans les fissures et causer notamment un érysipèle, une inflammation aigüe des tissus, super-douloureuse, qui doit être traitée en urgence. Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas renfiler vos Havaianas ?
Des blessures diverses
Ayez toujours dans votre trousse de secours, un flacon de chlorhexidine dont vous vous se servirez pour désinfecter les plaies si besoin, avant d’appliquer, selon l’étendue des dégâts, une crème cicatrisante type Cicaplast de La Roche-Posay (idéale sur un téton éraflé par exemple !) ou une crème antibiotique (2 x/jours pendant 8 jours).
Des flambées d’herpès
Ceci n’a rien à voir avec le fait d’être à poil, mais je vous apprends rien en vous rappelant que l’herpès se réactive au soleil ? Donc, si vous êtes coutumier de la chose (et je pense en particulier à ceux atteints d’herpès fessier), ne partez sans votre antiviral, autrement vous risquez rapidement de faire fuir vos conquêtes ! « Ça commence à chatouiller ? Deux comprimés par jour pendant 5 jours » conseille le Dr Midoun.
Des mycoses des plis
Tout le monde peut choper une mycose en été avec l’humidité et la macération. Pas besoin d’être nu pour ça. Néanmoins, quand on l’est, ce n’est pas forcément sexy d’exhiber tout la chose. Prenez la précaution de toujours sécher soigneusement les zones de plis (aine, pli sous-mammaire, sillon interfessier, etc.) après la toilette et les bains mer et à la moindre rougeur qui gratouille (= intertrigo), dégainez vos antifongiques locaux. « Ce qui marche le mieux, c’est une crème à base de ciclopriroxolamine sur laquelle on superpose une poudre d’une autre famille d’antifongique (des imadozolés), qui a l’avantage en prime d’être absorbante. Et on applique le tout deux fois par jour pendant un mois » recommande Naima Midoun.
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L’expert
Naima Midoun
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