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Chute de cheveux & cancer : ce que le dermato peut pour vous

Chute de cheveux & cancer : ce que le dermato peut pour vous

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21 octobre 2023


La perte des cheveux est un grand stress chez les femmes traitées pour un cancer qui, en plus d’affronter la maladie, sont ébranlées dans leur féminité. Mais il ne faut surtout pas baisser les bras. Les médecins ont des solutions à offrir. Le point avec le Dr Pierre Bouhanna, dermatologue.

La chimiothérapie entraîne une sidération des bulbes pileux, sorte d’état léthargique au cours duquel ils ne fabriquent plus ni cheveu, ni poil, pendant des semaines, voire des mois. L’importance de la chute est toutefois variable selon le type de cocktail médicamenteux administré, la sensibilité individuelle de chacune, la qualité des cheveux, l’âge, etc. Une nouvelle réconfortante toutefois : dans une grande majorité de cas, les cheveux réapparaissent dans les 2 à 3 mois suivant l’arrêt de la chimio. Les cas de non repousse (ou incomplète) des cheveux et des poils après une chimio sont rares. Un changement de texture et de couleur est toutefois possible durant deux à trois ans. La fabrication de la kératine ayant été perturbée, la fibre capillaire peut repousser plus épaisse et foncée ou toute fine et décolorée, et même parfois frisoter. Des démangeaisons sont possibles aussi, les terminaisons nerveuses entourant les bulbes ayant été bien chahutées.

L’hormonothérapie prescrite dans le cancer du sein, entraîne, elle, une transformation progressive des cheveux, qui deviennent de plus en plus fins avant une repousse qui est aléatoire. En fait, il se produit exactement le même processus que dans l’alopécie androgénétique. Les hormones androgènes-like administrées lors du traitement font tomber les cheveux du sommet du crâne qui sont génétiquement prédestinés à la chute chez certaines femmes. A la repousse, ces derniers peuvent apparaître plus fins et clairs pendant un temps. Souvent, des démangeaisons l’accompagnent ainsi que l’apparition d’une dermite séborrhéïque, l’hormonothérapie stimulant les glandes sébacées qui libèrent des acides gras irritants pour le cuir chevelu. Cette affection dermato est cependant vite traitée.

Après une radiothérapie, la chevelure est impactée uniquement lorsque le traitement anticancéreux cible le cuir chevelu. C’est le cas dans le cancer du cerveau ou du cervelet. Les espoirs de repousse dépendent alors de l’importance de la destruction causée par l’irradiation. Parfois, un petit duvet réapparaît mais la repousse est fragile et il peut rester malheureusement en l’état. Plus délicate est la situation lorsque l’atteinte cutanée est profonde. Le risque d’évoluer vers une alopécie définitive, avec destruction irréversible du follicule, est alors grand.

Les thérapies ciblées peuvent aussi provoquer une alopécie mais le plus souvent sans grande altération du cheveu.

Quelles solutions pour retrouver ses cheveux ? 

Dès que l’on observe une dégarnissent important de la chevelure, on prend rendez-vous avec un dermatologue, bien calé sur la question, qui va se livrer à une étude précise de votre cas. 

Faire le plein de vitamines pour améliorer l’environnement du cheveu

Biotine, dérivés soufrés, dexpanthénol : c’est la première chose que le médecin vous prescrira pour soutenir la croissance du cheveu ainsi que le processus de fabrication de la kératine, et ralentir la chute des cheveux. Les vitamines se prennent en cure de six semaines à trois mois, selon le mode d’administration (par la bouche ou par injection). En revanche, il est conseillé d’éviter tous les nouveaux traitements proposés dans la chute de cheveux (injections de peptides, de facteurs de croissance, de polynucléotides, d’exosomes, de PRP ou de Nanofat) dont la sécurité et l’efficacité post-cancer ne sont pas encore validées. 

Le Minoxidil pour booster la repousse capillaire

Ce médicament, qui possède une action vasodilatatrice fait aussi partie des solutions classiquement prescrite dans la chute de cheveu, quel que soit le traitement anticancéreux suivi. La lotion dosée à 2 % s’applique deux fois par jour, localement, sur le cuir chevelu et se prend durant toute la durée du traitement anticancéreux. 

Le recours à la greffe capillaire lorsque le cheveu ne repousse plus

Elle est possible pour toute patiente dont l’alopécie est établie depuis plus de six mois, et pour laquelle on a peu ou pas d’espoir de repousse. Le plus souvent, il s’agit de femmes présentant une alopécie de stade II sur la classification de Ludwig, avec un dégarnissement du sommet de la tête et une relative préservation de la couronne. 

La technique de référence est la FUL (Unités Folliculaires à Cheveux Longs). Une bandelette de cheveux est prélevée, sans rasage préalable, sous anesthésie locale, à l’arrière de la tête. La région donneuse est ensuite suturée, puis la bandelette est découpée sous microscope en unités folliculaire à cheveux longs qui sont ensuite réimplantées dans les zones dégarnies. 

Dans l’alopécie consécutive à un traitement par radiothérapie, il est en revanche possible de proposer une FUL ou une FUE (Unité Folliculaire par Extraction). Dans cette deuxième technique, on procède d’abord à un rasage de la zone donneuse puis on prélève par extraction, à l’aide d’un micro-cylindre, des petits fragments de 1 à 3 cheveux, qui sont ensuite réimplantés dans les zones glabres. 

Quelle que soit la technique d’implantation retenue, une prise en charge partielle par la sécurité sociale est parfois possible après entente préalable. Pour plus d’informations, consultez ici sur la fiche technique sur les solutions anti-calvitie.

La solution de dernier recours : la greffe de fibres synthétiques

Cette solution un peu démente est proposée lorsqu’il n’y a plus aucun espoir de repousse et que la patiente ne veut ni complément capillaire ni dermopigmentation. Les implants (Hairstetics) sont réalisés à partir de matériaux bio compatibles (nylon et nitinol), qui sont couramment utilisés en médecine et chirurgie cardiaque et dotés d’un système d’ancrage qui assure leur fixation sous le cuir chevelu. Une fibrose se met ensuite alors en place qui maintient le cheveu de façon plus ou moins durable. Le traitement est rapide et indolore. 

Toutefois, comme après l’introduction de tout corps étranger, un rejet des implants est possible. Il se manifeste alors par une folliculite (petite inflammation) à la racine des cheveux, trois à quatre semaines après la pose. Il faut alors retirer les implants et leurs ancrages, mais cette une opération se fait a priori sans difficulté.

La durée de vie des cheveux synthétiques est d’environ un an. Passé ce délai, ils tombent d’eux-mêmes. D’autres fibres synthétiques sont alors remplacées si on le souhaite. 

Le résultat esthétique ?  Le cheveu synthétique a un aspect proche du cheveu de poupée, donc pas hyper-naturel, il faut le dire. «Ces implants constituent une voie d’avenir certaine, mais pour l’heure, la solution n’offre qu’un pis aller. Elle ne doit être réservée, à mon sens, qu’aux patientes qui ne peuvent vraiment pas bénéficier d’une greffe capillaire. Certaines sont malgré tout ravies de retrouver des cheveux sur leur tête, fussent-ils complètement artificiels » rapporte le Dr Pierre Bouhanna. Les implants synthétiques sont disponibles en 7 couleurs, différents styles (raides ou bouclés) et longueurs. Compter entre 3000 € et 6000 € la pose, c’est chérot. Et là, hélas, aucune possibilité de prise en charge. 





L’expert

Dr Pierre Bouhanna



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Linh Pham, journal et medi-aesthetics influencer, créateur du premier magazine digital indépendant sur la médecine et la chirurgie esthétique

Journaliste spécialisée en médecine et chirurgie esthétiques, j’ai créé Le Journal De Mon Corps pour vous donner la meilleure info qui soit sur le sujet. Ma différence : des enquêtes fouillées, rédigées de façon libre, indépendante et sur un ton impertinent qui, je l’espère, vous fera passer un bon moment.