25 février 2023 – Mise à jour le 6 mars 2024
What’s new en médecine régénérative ? On sait depuis longtemps que la graisse est un concentré de cellules régénératives bénéfiques pour la peau. Mais depuis peu émerge un troisième procédé, celui des exosomes. Découverte.
Nombreux sont les chirurgiens qui utilisent depuis de nombreuses années déjà les produits tirés de la graisse comme que le Microfat et la Nanofat pour rajeunir les visages. Mais aujourd’hui, il y a un plus brûlant encore …
Késaco les exosomes ?
« Au lieu d’utiliser directement les cellules régénératives du tissu adipeux, les Coréens ont eu l’idée de mettre à profit le sécrétome, c’est-à-dire les facteurs secrétés par ces cellules parmi lesquels les fameux « exosomes », des microvésicules de 30 à 150 nanomètres qui jouent un rôle clef dans la communication intercellulaire », explique la docteure Sophie Menkes, Directrice Médicale du Centre de Médecine Esthétique et Régénérative de la Clinique Nescens, Suisse.
« Les exosomes sont émis par des cellules saines pour aider à soutenir l’activité de cellules en souffrance » précise le Dr Steven Cohen, chirurgien plasticien à l’Université de Californie (UCLA) rencontré lors du dernier congrès IMCAS (International Master Course en Ageing Skin). Ils circulent dans les fluides corporels tel que le sang, sont absorbés par ces cellules cibles auxquels ils transfèrent leur précieuse cargaison, riche en éléments biologiquement actifs (MiARN, facteurs de croissance, protéines, lipides, etc) pour activer des voies de réparation internes. Par exemple, ils améliorent l’apport sanguin ou réduisent le degré d’inflammation, pour empêcher les cellules en question de mourir.
Les recherches n’en sont qu’à leurs débuts mais les perspectives offertes par ces thérapies cellulaires excitent littéralement la communauté médicale qui entrevoit déjà la possibilité de régénérer avec de nombreux tissus (musculaires, cardiaques, vasculaires, neuronaux, etc…).
Sur la peau, les exosomes ont le pouvoir d’accélérer la cicatrisation mais aussi de la rajeunir dans son ensemble, comme d’autres produits issus de la graisse (Microfat, Nanofat … ) le font déjà. La peau redevient lisse, douce, homogène, lumineuse, comme elle l’était plusieurs années auparavant. Et si l’on additionne les thérapies (par exemple, Microfat + exosomes), alors là, c’est le top. C’est le visage entier qui se remodèle et retrouve son aspect d’il y a dix ans. « En prime, les exosomes stimulent la croissance des cheveux et ont aussi une indication dans l’atrophie vaginale post-chimiothérapie après cancer du sein » indique Sophie Menkes. Une vraie mine d’or ! D’autant que, rien à voir avec nos histoires de réjuvénation mais comme ils ont la faculté de pénétrer facilement les cellules, les exosomes sont aussi une voie de recherche très intéressante pour transporter des médicaments.
Comment obtient t-on les exosomes ?
Les exosomes sont isolés du sécrétome de cellules régénératives qui ont été mises en culture pendant un mois et sont ensuite purifiés. Ils peuvent être autologues (provenir de vos propres tissus) ou allogéniques (provenant d’autres tissus humains. Oui, vous avez bien lu !…). Dans ce dernier cas, il sont lyophilisés puis reconstitués avec du sérum physiologique. « Dans les études actuelles, il ne semble pas qu’il y ait de gros souci pour utiliser des exosomes provenant de tiers puisqu’il ne s’agit pas cellules. Il n’y a pas de matériel génétique dedans, donc pas de risque de rejet » précise la docteure Sophie Menkes.
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Comment utilise t-on les exosomes ?
Ils peuvent être injectés dans la cicatrisation de plaies sévères ou appliqués à même la peau dans une optique de réjuvénation, seuls ou après un microneedling pour une meilleure pénétration. Le produit pour application topique se présente sous la forme d’un gel, à appliquer matin et soir à place de la crème de soin habituelle. « Les premiers résultats sont très encourageants. Ils sont très supérieurs à ceux du rétinol, la molécule de référence en cosmétique anti-âge », indique le Dr Steven Cohen. Quant aux risques d’utiliser ces produits sur la durée, la docteure Menkes rassure : « Seules les cellules qui ont besoin du contenu des exosomes l’utilisent … Sur toutes les autres, ils seraient sans effet ». Toutefois, pour l’heure, l’autorisation de prescrire les précieuses nanoparticules n’a été donnée qu’à certains pays d’Asie. Pour tous les autres, il ne s’agit que d’essais cliniques mais on va suivre cela de très, très près pour vous informer dès que les premières crèmes seront en vente.
Les experts :
Sophie Menkes et Steven Cohen
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