26 septembre 2020
Habituellement, les rides sont comblées avec de l’acide hyaluronique. Mais utiliser sa propre graisse, ça marche ?
Avec la vague écolo du moment, certaines sont peut être tentées de remplacer le produit de comblement injecté par leur médecin esthétique, par un produit plus naturel encore, puisque tiré de leur propre corps, à savoir la graisse. « Des patientes commencent à se montrer sensibles à l’utilisation de produits autologues, même si l’acide hyaluronique domine encore largement le marché. D’ici quelques années, ça devrait évoluer …» indique le Dr Jonathan Fernandez, chirurgien plasticien.
Reste que la graisse ne rivalise pas complètement avec l’acide hyaluronique. Les indications ne sont d’ailleurs pas tout à fait les mêmes. Le point avec notre spécialiste.
Les avantages des injections de graisse
- Le produit est 100 % naturel, c’est de l’upcycling. Il est donc parfaitement accepté par le corps. Aucun risque d’effets secondaires de type nodules (réaction à corps étranger se traduisant par la formation d’une boule sous la peau), comme on le voit avec l’acide hyaluronique.
En conséquence de quoi, la graisse est parfaitement indiquée aux patients qui présentent une maladie auto-immune (psoriasis, diabète de type 1, maladie de Crohn, etc) ou qui ont eu des antécédents de nodules avec l’acide hyaluronique ou d’un produit de comblement permanent, comme le silicone qui était injecté jadis.
- La graisse s’intègre de façon très naturelle aux tissus
- Elle permet de traiter des volumes plus importants qu’avec l’acide hyaluronique (le chirurgien n’est pas limité par les quantités, ni le coût)
- Avec la graisse, on recueille en même temps des cellules souches. Il y a donc en plus de l’effet de comblement, une amélioration de l’état cutané. Lire ici, notre article Nanofat Grafting : les injections d’éternelle jeunesse
- Le résultat de la greffe est définitif.
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Les inconvénients de la graisse
- La graisse est molle, elle permet pas de « projeter » des volumes comme avec l’acide hyaluronique. Il est par exemple difficile de sculpter des pommettes, vidées et tombantes. « La graisse apporte du volume mais elle ne soulève pas et ne lifte pas la pommette. De même qu’elle n’est pas idéale non plus pour rectifier un nez ou une « jawline » – ligne de la mâchoire – , qui réclament des produits plus cohésifs pour être sculptés » indique notre médecin.
- Elle nécessite une intervention chirurgicale pour être prélevée puis réinjectée, donc une anesthésie loco-régionale ou une mini-anesthésie générale avec un masque laryngé.
- Le coût est plus important que les injections d’acide hyaluronique puisqu’il inclue le bloc.
- La prise de graisse est variable d’un sujet à l’autre, difficile de l’anticiper. En moyenne, il persiste 50 % du volume injecté 3 à 6 mois après le lipofilling, mais une fumeuse peut en perdre jusqu’à 80 % (because, la graisse est mal vascularisée, donc ne se fixe pas).
Pour quelles rides alors la graisse ?
Pour des plis et des sillons uniquement, type sillons nasogéniens (de chaque côté du nez) ou plis d’amertume (plis qui descendent de chaque côté de la bouche). Cela dit, la graisse ne se suffit jamais complètement à elle-même. Au fil des années, des petites retouches avec de l’acide hyaluronique peuvent être nécessaires pour conserver un résultat vraiment nickel.
Cela dit, il est rare que des patientes se rendent au bloc uniquement pour traiter leurs rides ! « La plupart du temps, on profite d’un lifting ou d’une chirurgie des paupières, pour réaliser aussi un microfat. Ou alors, la patiente a plusieurs sites à combler en même temps. Dans ce cas, on accepte, banco ! » explique le Dr Fernandez.
En revanche, les rides de la patte d’oie et du front se traitent avec le Botox. La graisse n’est pas du tout faite pour cela.
L’indication reine de la graisse reste cependant la restauration des volumes. Ce que les chirurgiens appellent la « lipostructure ». « C’est la technique rêvée pour traiter les visages émaciés » indique le jeune chirurgien. « On peut alors remplir les tempes, les joues, la vallée des larmes, les cernes. La graisse permet aussi de redonner du volume à des lèvres pincées, mais elle ne permet pas de dessiner véritablement la bouche comme avec l’acide hyaluronique. C’est un geste que l’on peut être amené à réaliser au cours d’un lifting, pour améliorer l’aspect global des lèvres. Mais si on veut un travail plus fin, plus précis des contours, il faut fignoler ensuite », détaille notre spécialiste.
Comment se déroule l’injection de graisse ?
La graisse est prélevée, à l’aide d’une fine canule souvent sur la face interne des genoux (on en trouve toujours un peu, même chez les femmes minces), puis elle est lavée, centrifugée ou laissée à décanter, avant d’être réinjectée. On l’appelle « microfat » car elle est constituée de cellules de très petite taille (< 1.2 mm). Le chirurgien recueille en fait une graisse très fine. L’intervention dure entre 30 mn et 1 h selon le nombre de sites traités.
Les suites de l’intervention : un œdème (gonflement) plus ou moins important selon le volume de graisse injecté. Si l’ensemble du visage a été retouché, vous pouvez facilement vous retrouver avec une tête de Teletubby. D’où la précaution prise par les chirurgiens de prescrire systématiquement à leurs patientes, en plus de l’Arnica (anti-bleus), un anti-œdémateux pendant une semaine (thanks God !). De la cortisone peut même être envisagée en cas de gêne sociale importante (oui, oui, merci, docteur !). Si le médecin n’injecte que les rides, évidemment ça ne gonfle pas comme ça. Une retouche peut être nécessaire. Dans ce cas, elle est pratiquée 9 à 12 mois après la première intervention.
Quels sont les risques potentiels de la greffe de Microfat ?
Eh bien, strictement les mêmes que ceux des injections d’acide hyaluronique : hématomes, nécrose tissulaire, embolie artérielle, etc.
Quel spécialiste consulter pour des injections de graisse ?
Un chirurgien plasticien.
Quel est le prix du Microfat ?
Entre 1200 € et 3000 € selon le nombre de sites injectés.
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