Le Journal De Mon Corps, le premier magazine digital indépendant sur la médecine et la chirurgie esthétique créé par une journaliste

MÉDECINE, CHIRURGIE ESTHÉTIQUES & MORE ABOUT BEAUTY AND HEALTH – MÉDECINE, CHIRURGIE ESTHÉTIQUES & MORE ABOUT BEAUTY AND HEALTH – MÉDECINE, CHIRURGIE ESTHÉTIQUES & MORE ABOUT BEAUTY AND HEALTH – MÉDECINE, CHIRURGIE ESTHÉTIQUES & MORE ABOUT BEAUTY AND HEALTH –

L’ineptie de la cure de sébum

L'ineptie de la cure de sébum

Partager


1 mai 2020 – Mise à jour le 7 décembre 2021


Oublier les shampooings pendant un mois, tel est le nouveau « soin » capillaire plébiscité sur les réseaux, qui a surtout beaucoup fait parler de lui durant le confinement mais se poursuit ! Je n’ai pas résisté à la perche qui m’était tendue de faire une petite mise au point…

C’est marrant, dès qu’il y a une sottise qui sort sur les réseaux, elle est aussitôt reprise en boucle partout. Alors, la dernière lubie des influenceuses, c’est de ne plus se laver les cheveux depuis déjà quelques semaines. On connaissait le « no poo » (concept 2015) mais là, l’idée (enfin, si on peut parler de ça …), c’est une « cure de choc » d’un mois, censée provoquer une « détox capillaire ». OMG …

Motif : à force de se laver trop souvent les cheveux, on entretiendrait une séborrhée réactionnelle, à l’origine d’un cuir chevelu de plus en plus gras (ceci est la partie « science » de l’explication). Le reste (« ça rend mes cheveux plus doux », etc…), est juste délicieusement girlie.

Alors, je suis allée demander à une sommité dans le domaine capillaire de bien vouloir m’éclairer sur ce point. Elle a trouvé le sujet tellement burlesque qu’elle n’a d’ailleurs pas souhaité être citée, c’est dire.

Donc, l’éminence capillaire nous rappelle que le sébum produit par les glandes sébacées est un élément protecteur du cuir chevelu et des cheveux vis-à-vis des agressions environnementales, chimiques et autres. Il est donc utile.

Sa production est en lien avec l’hérédité et la réceptivité de chacun(e) aux hormones mâles (les androgènes) circulantes. Un certain nombre de facteurs peuvent aussi l’influencer : l’âge, le stress, etc.

La sommité reconnait qu’à un moment : « l’hypothèse d’un possible feeback vis-à-vis de l’excrétion de sébum a circulé, mais ceci n’a pas été démontré ». Comprenez : le sébum renferme des hormones mâles qui pourraient être à l’origine d’une possible séborrhée réactionnelle, mais ceci n’a pas été prouvé.

La sommité conclut donc : « Ne pas se laver les cheveux pendant un mois pour éviter un cuir chevelu de plus en plus gras n’a donc à ce jour aucun fondement ». Comprenez : vivre avec du gras sur la tête, même joliment planqué sous un ravissant bandana, est juste absurde.

La pratique peut même chez les personnes sujettes à la dermite séborrhéïque (qui, elles, font malheureusement l’expérience de la cure de sébum sans le vouloir) se révéler dramatique : «Elle va très certainement relancer le processus, car les acides gras secretés constituent un terrain propice au développement de la levure Malassezia » explique le spécialiste.

En revanche, pas d’angoisse, la « cure de sébum » ne peut pas déclencher une dermite chez les personnes qui n’en font pas habituellement. De même qu’elle n’a aucun impact négatif sur le cuir chevelu (c’est quand même utile de le signaler). Les coiffeurs le savent bien. Certaines de leurs clientes un peu fantasques entretiennent déjà ce genre de pratique depuis des lustres. Mais bon, on ne va pas encourager la population à être crasseuse alors que les autorités se démènent actuellement pour promouvoir une hygiène rigoureuse auprès des Français.

Et comme conclut une dermatologue qu’on adore, car toujours pleine de bon sens : « En plus, quand elles vont faire leur shampooing après quatre semaines, le cuir chevelu et les cheveux vont être tellement gras, que ce sera comme après un bain d’huile. Elles seront obligées de faire plusieurs shampooings pour éliminer tout ça, ce qui contredit totalement l’idée de départ qui était de ne pas se décaper la tête ! », analyse finement le Dr Naima Midoun.

Allez, sur ce, je vous embrasse et, provoc suprême, je file sous la douche me laver les cheveux, parce que moi, « Je suis une journaliste beauté et j’ai plein de shampooings ! » 😉

LIRE AUSSI : Chute de cheveux et confinement 

 

TOUTE REPRODUCTION DE CETTE PAGE INTERDITE

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

La parole vous est donnée. N’hésitez pas à partager votre expérience, donner votre avis, mais svp, faites-le toujours de manière courtoise, sans attaques personnelles.
Vous ne pouvez pas écrire en toutes lettres le nom d’un médecin. Je me réserve celui de supprimer à posteriori tout commentaire que je considèrerais comme agressif, excessif, indélicat, scabreux, choquant, diffamatoire ou calomnieux envers les praticiens ou d’autres personnes. La promotion d’appareils ou méthodes qui n’ont rien à voir avec les techniques médicales évoquées dans mes pages et qui peuvent induire en erreur ou tromper mes lecteurs n’est pas autorisée non plus. En postant un commentaire, vous adhérez sans réserve à ces conditions et vous vous interdisez toute réclamation du fait de la non publication ou de la suppression de ce commentaire.
Je précise aussi que n’étant pas médecin mais journaliste, je ne peut délivrer aucun conseil médical à titre personnel, recommander un spécialiste ou communiquer des numéros de téléphone, adresses mail ou postales. Vous trouverez dans la rubrique « avant/après l’intervention » les contacts des organismes professionnels auprès desquels vous adresser pour obtenir les annuaires de médecins qualifiés. Ceux cités dans mes sujets interviennent uniquement à titre d’experts.

Linh Pham, journal et medi-aesthetics influencer, créateur du premier magazine digital indépendant sur la médecine et la chirurgie esthétique

Journaliste spécialisée en médecine et chirurgie esthétiques, j’ai créé Le Journal De Mon Corps pour vous donner la meilleure info qui soit sur le sujet. Ma différence : des enquêtes fouillées, rédigées de façon libre, indépendante et sur un ton impertinent qui, je l’espère, vous feront passer un bon moment.