13 novembre 2024
Puisque la longévité est à la mode, eh bien le bilan anti-âge le devient aussi. Faîtes-le ! Il vous apprendra beaucoup de choses super intéressantes sur vous et la façon dont vous vieillirez.
« De la même façon que l’on soumet régulièrement sa voiture à un contrôle technique, un bilan anti-âge s’impose pour s’assurer que la mécanique du corps fonctionne au maximum de ses possibilités, ce qui lui assurera un vieillissement heureux ! » explique le Dr Alain Butnaru, médecin esthétique, fonctionnel et anti-âge. Et cette prévention là, commence tôt, vers 30/35 ans, dès que les métabolismes commencent à ralentir (eh oui, déjà .)… « Par ailleurs, plus tôt on commence et meilleurs seront les bilans plus tard » complète le spécialiste. Si vous avez passé le cap, pas de souci. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le bilan devient surtout indispensable lorsqu’on atteint le milieu de vie, car c’est à ce moment là que le corps commence à s’essouffler, les mécanismes à s’enrayer et que des maladies peuvent survenir.
Ce check-up anti-âge reprend le bilan sanguin classique auquel s’ajoutent d’autres éléments qui renseignent de façon spécifique sur la façon dont votre organisme va vieillir. Un petit côté Mme Irma super intéressant.
Mais là où le bas blesse, c’est que tous les tests ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. Un bon bilan de base démarre aux alentours de 500 €. Oui, c’est cher, mais l’addition peut être bien plus salée encore selon les éléments recherchés ! L’idée n’étant toutefois pas de vous plumer, le médecin commencera par vous prescrire les tests les plus urgents, et vous verrez le reste plus tard. Il est toujours possible de l’adapter en fonction des moyens de chacun.
Quels dosages fait-on dans un bilan anti-âge ?
« Il n’existe pas de bilan de base type, puisque tout est prescrit de façon personnalisée, en fonction de l’histoire du patient, de ses antécédents médicaux, de ceux de sa famille, de son mode de vie, etc. Si par exemple, ce dernier se dit très stressé ou s’il a un problème de sommeil, une mauvaise alimentation ou une baisse de libido, etc, des examens spécifiques lui seront recommandés. Néanmoins, voici les dosages qui peuvent, de façon courante, être prescrits pour démarrer une investigation …» explique le Dr Butnaru.
Numération formule sanguine (NFS) : cet examen vise à compter et classer les différents éléments du sang (globules rouges, globules blancs, plaquettes) pour déterminer s’ils sont en nombre suffisant ou excessif. Test remboursé par la sécurité sociale
Ferritine : le dosage de cette protéine renseigne sur les réserves en fer de votre organisme, souvent insuffisantes chez les végétariens notamment (tout comme la B12). Un excès de ferritine peut être observé à la ménopause mais il doit rester modéré. Trop élevé, il peut faire suspecter une inflammation, notamment.Test remboursé.
Protéine C-réactive (CRP): c’est un marqueur de l’inflammation de bas grade, soit la réaction immunitaire qui s’installe de façon silencieuse et chronique face à un dysfonctionnement de l’organisme, qui peut être source de maladies. Autant dire que c’est l’une des toutes premières choses que le médecin anti-âge va étudier. Si la CRP est fréquemment demandée dans les bilans sanguins, en anti-âge, les spécialistes s’attachent à ce que les taux soient très bas, soit <1, afin d’éradiquer toute source d’inflammation pour vous assurer le meilleur vieillissement possible. Test remboursé.
Indices homa et quicki : ce test permet de voir comment le corps réagit à l’insuline, une hormone produite par le pancréas qui régule le taux de sucre dans le sang. Le test de homa montre la résistance à l’insuline, soit la prédisposition à développer un diabète de type 2, source également d’inflammation. Et le quicki révèle la sensibilité à l’insuline, soit le signe que le pancréas commence à fatiguer. Test remboursé.
Bilan thyroïdien TSH T4 T3 : la TSH (ou hormone thyréostimulante) est une hormone fabriquée par l’hypophyse qui régule la fabrication des hormones T 3 et T4 par la thyroïde (glande située à la base du cou). Ce bilan permet de dépister un éventuel dysfonctionnement thyroïdien (hypo ou hyper-thyroïdie). Il est indispensable car les hormones thyroïdiennes affectent de nombreuses fonctions vitales de l’organisme. Test remboursé.
Transaminases (ASAT, ALAT) : Le foie se renouvelant en permanence, des cellules sont libérées dans la circulation sanguine. La présence en excès d’enzymes hépatiques permet de détecter un problème au niveau du foie, organe majeur de la détoxication. Il doit donc être parfaitement opérationnel pour le fonctionnement optimum de l’organisme. Test remboursé.
Lipase. Ce dosage permet de détecter une éventuelle atteinte du pancréas. Une consommation importante d’alcool ou le tabagisme peut en être la cause. Or cet organe, qui se trouve dans la partie supérieure de l’abdomen, est quand même très utile ! Il produit une hormone, l’insuline, qui régule la glycémie et il secrète le suc pancréatique qui facilite la digestion des aliments. Test remboursé.
Hémoglobine glyquée (HbA1c): elle est le reflet de la glycémie sur une période de 2 à 3 mois. C’est un bon révélateur des pics de glycémie (élévations brutales du taux de sucre dans le sang),pouvant être à l’origine de problèmes de santé. Test remboursé.
Bilan hormonal (œstrogènes, progestérone, testostérone, …) : permet d’évaluer la fertilité et d’identifier un éventuel dysfonctionnement. Autour de la cinquantaine, on dose en prime la DHEA. Test remboursé
Sulfate de prégnénolone : La prégnénolone est la mère des hormones, et elle est très importante en particulier pour la mémoire. En cas de carence, le médecin prescrira une prescription magistrale. Ce dosage se pratique autour de la cinquantaine. Il est non remboursé, env. 24 €
Bilan lipidique : il mesure le taux de lipides dans le sang : le cholestérol total, le « bon » cholestérol (HDL) versus le « mauvais » (LDL) et les triglycérides. Il est classiquement prescrit en vue d’identifier d’éventuels risques cardio-vasculaires. Test remboursé
Peut s’ajouter à ce bilan le dosage des apolipoprotéine A1 (apo1) et B (apo B), pour identifier plus précisément un risque augmenté d’artérosclérose (plaques de lipides sur la paroi des artères).
Taux plasmatiques du récepteur soluble de l’urokinase (suPAR) : c’est un marqueur précis de l’inflammation de bas grade. Il permet également de donner une idée de votre âge biologique (l’âge que reflète votre corps) par rapport à votre âge chronologique. Autant dire que les médecins anti-âge l’adorent ce test là ! Test non remboursé, env.30 €
Métabolites organiques urinaires (MOU) : la présence dans les premières urines du matin de certains métabolites signe une infection intestinale, microbienne ou candidosique qu’il est important de traiter pour conserver une barrière intestinale fonctionnelle. Test non remboursé, env. 138 €
Profil des acides gras : dosés dans les membranes des globules rouges, les acides gras permettent d’apprécier la qualité de l’alimentation, d’évaluer le ratio oméga-3/oméga-6, sachant qu’un excès de ces derniers signe le recours à une alimentation transformée aux effets néfastes sur la santé. Test non remboursé, env. 97 €
Vitamine D : 30 à 40 % proviennent des sources alimentaires. Le reste est synthétisé par la peau sous l’action des UVB. La carence chez la plupart d’entre-nous est fréquente. Comme la vitamine D ne préserve pas simplement la santé osseuse mais possède aussi des effets sur le muscle, le système immunitaire, le rein, l’appareil cardiovasculaire etc, une supplémentation quotidienne est indispensable si la carence est avérée. Test non remboursé, autour de 20 €
LBP. C’est un marqueur de la perméabilité intestinale, aussi appelée « intestin passoire ». Encore une source d’inflammation de bas grade. Test non remboursé, autour de 45 €.
Intolérances alimentaires. Le médecin prescrit un premier bilan sur une dizaine d’aliments primordiaux, comme les œufs, le gluten, le riz, le maïs, etc, susceptibles d’entretenir une inflammation de bas grade. Test non remboursé, env. 40 €
Que se passe t-il une fois le bilan anti-âge réalisé ?
Vous reverrez le médecin pour une seconde consultation qui vous commentera les résultats de vos analyses et un plan de traitement personnalisé sera mise en place. Ce dernier démarrera systématiquement avec une nouvelle alimentation car il est prouvé que de mauvais réflexes alimentaires sont sources d’inflammation. A cela s’ajoutera la prise de compléments alimentaires bien ciblés (prescrits en fonction des résultats de vos dosages et non pris à l’aveugle comme la plupart des gens le font !), pour l’apport en vitamines et oligo-éléments indispensable aux réactions chimiques de l’organisme, et de médicaments aussi si besoin. En prime, divers conseils vous seront prodigués pour maintenir un activité physique régulière, améliorer le sommeil, contrecarrer le stress, etc.
Le médecin vous reverra ensuite à 3 mois, pour faire le point, voir comment vous allez. Il pourra vous re-prescrire de nouveaux petits dosages si besoin. Ensuite, un check up tous les ans ou tous les deux ans est un bon un bon rythme. Mais il n’y a pas de règle. La médecine anti-âge est une médecine « participative » qui implique le patient. Donc, tout dépend des changements que vous serez prêt à faire dans votre mode de vie. Si vous appliquez les conseils du médecin à la lettre, et que vous vous sentez mieux, nul besoin de revenir chaque année ! C’est vous qui ferez la démarche de re-consulter ou pas.
LIRE AUSSI :
Retrouver une folle sexualité après 45 ans grâce à la médecine anti-âge
Comment prévenir ou se rétablir de la Covid ? Les réponses de la médecine anti-âge
La médecine anti-âge ou comment rester jeune toute sa vie
L’expert
Dr Alain Butnaru
Laisser un commentaire