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Plus d’interdiction formelle aux injections d’acide hyaluronique en cas de maladie auto-immune ! 

Pas d'interdiction formelle aux injections d'acide hyaluronique en cas de maladie auto-immune !

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18 juin 2025


Les produits injectables, type acide hyaluronique ou inducteurs tissulaires, sont généralement contre-indiqués chez les personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques. Mais n’est-ce pas pousser le principe de précaution trop loin ? 

La raison mise en avant par les spécialistes pour refuser les injections chez les porteurs de ces maladies, soit pas moins de 5 millions de personnes en France ? Le risque de réactions inflammatoires cognées, les sujets présentant un dérèglement de leur système immunitaire. D’aucuns redoutent aussi l’éventualité d’une poussée de la maladie, après une injection. 

Mais lors d’une récente conversation avec le Dr Martine Baspeyras, dermatologue et Présidente de Vigilance Esthétique (dispositif de surveillance et de signalement des effets indésirables ou complications lié aux actes ou produits à visée esthétique), voici ce que j’apprends …

Des notices d’injectables qui datent 

Il n’existe aucune publication scientifique qui contre-indique l’acide hyaluronique en cas de maladie auto-immune. Là-dessus, le Dr Martine Baspeyras est formelle. « En fait, les contre-indications des produits à base d’acide hyaluronique et des inducteurs tissulaires ont été copiées, mot pour mot, sur les notices du collagène injectable, qui était en circulation jusqu’à la fin des années 90.Or, ce produit de comblement est une protéine et l’acide hyaluronique est un sucre. L’organisme n’y réagit pas du tout de la même façon ! » explique la spécialiste. Tout ceci manque donc singulièrement d’une mise à jour …  

Des effets secondaires survenant sur un terrain particulier  

On sait aujourd’hui que l’acide hyaluronique injecté ne se dégrade pas entièrement. Il persiste des traces du produit qui peuvent, chez des sujets réactifs, déclencher des réactions inflammatoires un peu vives de type granulomes (apparition de petites boules dures et douloureuses, parfois même plusieurs mois après l’injection). Même si l’acide hyaluronique que l’on injecte dans les rides est proche de celui que vous fabriquez naturellement, il n’en demeure pas moins un corps étranger. L’organisme va donc tout faire pour tenter de l’éliminer. Ce qui se traduit par une inflammation (rougeur, gonflement, chaleur, douleur), laquelle peut-être être virulente chez certaines personnes.

Et parmi ces malchanceux-là, il n’y a d’ailleurs pas que des porteurs de maladie auto-immune, mais aussi tous ceux qui ont un terrain propice à l’inflammation. Et là, tout à coup, ça fait beaucoup, mais alors beaucoup de monde ! Qui n’est pas sujet à l’acné, à l’eczéma, à la dermite séborrhéïque, à la rhinite chronique allergique, à la dysbiose intestinale…. , levez le doigt ?

« Considérant cela, il faut que le spécialiste prenne le temps d’interroger très longuement son patient, pour bien cerner son terrain. Parfois, il n’est pas porteur lui-même d’une maladie auto-immune mais quelqu’un de sa famille l’est. Et il a hérité d’un terrain réactif. Or si l’on injecte au moment où, pour une raison ou pour une autre, il est dans une phase inflammatoire, cela peut déclencher une réaction indésirable » rapporte le Dr Baspeyras. 

Mieux vaut donc, par acquit de conscience, éviter les injections chez le médecin esthétique lorsque vous êtes malade (Covid, etc) ou en pleine crise de rhinite, psoriasis, eczéma & co. Une saine précaution qui vous évitera bien du stress !

Il y a maladie auto-immune et maladie auto-immune

Bien sûr, on n’injecte jamais un patient atteint d’une maladie systémique (= atteignant plusieurs organes) importante, comme la sarcoïdose qui est une contre-indication absolue tant les réactions inflammatoires sont incontrôlables. Pour toutes les autres, comme le lupus érythémateux disséminé ou la polyarthrite rhumatoïde, ou encore le syndrome de Gougerot-Sjögren, il est possible de pratiquer des injections dès lors que la maladie est stabilisée par des traitements appropriés. « Mais l’injection d’acide hyaluronique, comme l’avancent certains, ne réactive pas la maladie, ceci est aujourd’hui certain » précise le Dr Baspeyras. 

Des injections extrêmement contrôlées

Si ces malades peuvent bénéficier d’injections, il faut tout de même qu’ils se montrent raisonnables dans leurs demandes car le risque de réactions indésirables n’est jamais totalement exclu.

Il convient d’injecter l’acide hyaluronique en petites quantités (soit 1 à 2 seringues par session max) et d’espacer au maximum les séances (une par an, ça suffit bien). « En cas de doute, j’encadre ma séance d’injection de l’application d’une LED aux propriétés anti-inflammatoires. Je réalise une séance la veille et une seconde juste après l’injection. Mais nous manquons encore d’études scientifiques à ce sujet. Je rêve de collaborer avec un jeune médecin qui voudrait réaliser sa thèse sur ces réactions retardées à l’acide hyaluronique pour pousser plus loin l’analyse ! », indique le Dr Baspeyras. Avis à ceux qui me liraient !





L’experte

Dr Martine Baspeyras

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Linh Pham, journal et medi-aesthetics influencer, créateur du premier magazine digital indépendant sur la médecine et la chirurgie esthétique

Journaliste spécialisée en médecine et chirurgie esthétiques, j’ai créé Le Journal De Mon Corps pour vous donner la meilleure info qui soit sur le sujet. Ma différence : des enquêtes fouillées, rédigées de façon libre, indépendante et sur un ton impertinent qui, je l’espère, vous feront passer un bon moment.