3 juin 2018 – Mise à jour le 13 novembre 2024
Le soin anti-âge le plus efficace est un produit très ordinaire : une crème solaire ! Tout l’art consiste à bien la choisir …
Cet article datant de 2018, merci de vous référer à ces 2 dernières publications qui tempèrent un peu les ardeurs de ces propos.
Pour ou contre l’écran solaire tous les jours
Protection solaire quotidienne : la mise en garde des endocrinologues
Je vous ai déjà parlé dans de précédents papiers de ce réflexe qu’ont les Américaines de se protéger le visage avec des écrans solaires tout au long de l’année. Elles ont été bien éduquées par leurs dermatologues. Elles savent que 80 % du vieillissement cutané n’est pas génétique mais causé par les agressions environnementales (une grosse partie est endossée par les UV, le reste par la pollution, …), mais aussi l’alimentation, le stress, etc. En résumé, tous ces facteurs externes et internes auxquels on est exposé tout au long de sa vie et que les médecins appellent « l’exposome ». « Leurs effets sur la peau sont cumulatifs. Donc, si vous ne voulez pas vieillir, il faut vous armer », indique le Dr Thierry Passeron, professeur en dermatologie. Ça commence par une alimentation équilibrée riche en fruits et légumes, un sommeil de qualité, le minimum de stress. Cependant, la source la plus importante de vieillissement reste celle induite par le rayonnement solaire et en particulier les UVA, qui pénètrent profondément la peau et endommagent ses fibres de jeunesse (les UVB, eux, causent les coups de soleil). Les infrarouges, à travers la chaleur qu’ils génèrent dans la peau, jouent également un rôle dans le vieillissement cutané. Une majorité des dermatologues recommande donc l’application d’un écran solaire 365 jours par an. Ça peut paraître extrême mais il faut savoir savoir que les UVA sont présents dans le ciel toute l’année, y compris en hiver et que les UVA longs (75 % du rayonnement UVA) passent à travers les vitres. Si votre bureau est installé près d’une fenêtre ou si vous roulez beaucoup en voiture, vous en faîtes donc quotidiennement les frais. Le résultat ? Une peau sèche, un teint terne, des rides précoces, des taches. En vérité, nul besoin de griller sur une plage pour vieillir de façon accélérée. La preuve en images.
Des jumelles, l’une vit au soleil et fume, l’autre pas.
Un chauffeur de camion. La joue côté fenêtre, c’est laquelle à votre avis ?
Un écran solaire pour rester jeune, oui, mais lequel ?
La texture de la crème
Puisqu’il s’agit d’appliquer le produit tous les jours et pas seulement à la plage, sa galénique revêt une importance capitale. Elle doit être fluide, légère, transparente, non grasse, non collante, non parfumée. Mieux vaut donc viser les produits solaires avec les mentions : « sensation peau nue » « toucher sec », « matifiant », « anti-brillance », « fini invisible », « protection quotidienne anti-pollution », etc. L’inscription « anti-âge » est un plus (elle indique la présence d’anti-oxydants qui sont d’excellents actifs pour combattre le stress oxydatif, à supposer qu’ils pénètrent les couches profondes de la peau ce dont on n’a jamais trop la preuve). Ce qui compte surtout, c’est une texture agréable que vous ne rechignerez pas à appliquer quotidiennement. Alors, vous allez me dire : « Et pourquoi pas préférer une crème de jour ou un fond de teint avec un indice de protection ?« . Ça pourrait être une idée. Cependant, ces cosmétiques n’offrent pas toujours une protection aussi efficace qu’un solaire de première intention (on vous explique cela plus bas).
Pour bien choisir l’indice de protection, vous devez tenir compte de votre type de peau (une peau claire est toujours plus fragile aux UV qu’une foncée), du degré d’ensoleillement (il est clair qu’en hiver, on n’a pas besoin d’un indice de protection aussi fort qu’en été) et de vos habitudes de vie (travail en bureau ou à l’extérieur, déjeuners à la cantine ou en terrasse au soleil, etc).
Là, où ça se complique, c’est que l’indice de protection inscrit sur le tube (SPF) correspond à la protection UVB (les rayons qui donnent les coups de soleil) et non à la UVA (qui vieillissent la peau). Or ce sont précisément ceux, dans une protection quotidienne, que l’on s’efforce de combattre. Il est donc très important de choisir une protection « à large spectre » (= anti UVB + UVA). En France, on peut être rassuré, cette recommandation de la Commission Européenne est globalement respectée. Mais il n’en est pas de même dans tous les pays d’Europe. Une marque a parfaitement le droit de mettre sur le marché des solaires sans filtration UVA. Mieux vaut donc se fier aux produits issus de marques connues. La mention UVA dans un cercle indique que le fabricant respecte aussi la recommandation d’un ratio de 3 entre filtres anti-UVB et UVA (autrement dit, un SPF 30 possède un indice UVA de 10). Recherchez les.
Reste que si vous avez des taches brunes, une formule avec un indice UVA 15 est conseillée par les dermatologues toute l’année, ce qui équivaut à un SPF 50.
En revanche pour les crèmes de jour et les produits de maquillage dotés d’une protection solaire, aucune recommandation de la Commission Européenne. Les marques ont donc toute liberté d’inclure ou non une filtration UVA et de respecter le ratio. D’où ma mise en garde toute à l’heure concernant l’usage de ces formules au quotidien. Toutes (à moins d’une indication spécifique portée sur l’emballage) ne sont pas fiables (en revanche, les produits que je vous présente plus bas dans ce papier le sont, à priori).
Comment bien appliquer son écran solaire
La protection UVA protège (autant que faire ce peut) contre les dommages causés aux fibres de collagène et d’élastine. Encore faut-il respecter certaines conditions d’usage. Les filtres solaires se dégradant au fil du temps, il faut penser à réappliquer les produits. Par temps très ensoleillé et à l’extérieur (activité sportive, promenade, déjeuner en terrasse, etc), c’est comme à la plage, toutes les 2 heures. Sinon, vous mettez votre produit le matin avant de sortir de chez vous et le réappliquez en milieu de journée, et à chaque fois que vous vous exposez en plein soleil. Insistez sur les zones que le médecin esthétique a l’habitude d’injecter (front, patte d’oie, sillon naso-génien …) puisque ce sont celles qui plissent le plus rapidement et n’oubliez pas le pschitt sur le cou, le décolleté, le dos des mains, voire les bras (le petit plissé de la face interne n’est guère amélioré par le soleil) et les jambes. C’est le meilleur moyen de garder une peau lisse, ferme et sans taches tout au long de votre vie plutôt que de vous ruiner avec des séances de peeling, de radiofréquence ou de laser qui ne remplaceront jamais cette précieuse prévention. Si vous êtes maquillée, équipez-vous d’un mini-spray, plus pratique pour les retouches en cours de journée. Si votre peau est mate et présente des taches (lentigos solaires, masque de grossesse), sachez qu’il existe des solaires qui protègent contre la lumière bleue (les longueurs d’ondes courtes de la lumière visible), impliquée dans leur formation. En revanche, le rayonnement émis par votre écran d’ordinateur est à priori insuffisant pour avoir un impact. N’oubliez pas cependant que les taches brunes sont le signe que la peau a dépassé son quota de soleil. Donc, elle ne devrait plus être exposée. Par temps très ensoleillé, il est préférable de rechercher l’ombre.
Quel est le bénéfice à appliquer un écran solaire toute l’année ?
Eh bien tout simplement celui de gagner la plus merveilleuse des peaux, douce, avec un teint clair, éclatant, uniforme, deux fois moins de taches, le minimum de rides. Bref, le résultat que nous cherchons toutes à obtenir quand on fait des peelings chez le dermato. Sauf que là, c’est un traitement très simple et qui ne coûte rien du tout. « En fait, si on voulait réellement bien faire, il faudrait se protéger contre ces dommages quotidiens dès l’adolescence. Cependant, il n’est jamais trop tard pour agir ! Même à un âge avancé, un écran solaire est utile pour limiter l’atteinte cutanée » conclut le Dr Thierry Passeron. CQFD.
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