10 septembre 2022 – Mise à jour le 25 octobre 2023
Les inducteurs collagéniques (ou inducteurs tissulaires ou biostimulateurs) injectables sont le nouveau hot sujet de la rentrée chez les médecins et dermatos esthétiques. Késaco ? A quoi ça sert ? Quelle différences avec l’acide hyaluronique ? Toutes les réponses pour savoir si on s’y met (ou pas).
Cette classe de produits injectables n’est pas nouvelle sur le marché. Lancée dans les années 2000 avec notamment le Radiesse, elle était présentée à l’époque comme une alternative aux injections d’acide hyaluronique. Avec le recul dont on dispose aujourd’hui, on sait que le produit le plus adapté pour apporter du volume et remplir les rides est l’acide hyaluronique. Les inducteurs tissulaires se positionnent donc à présent différemment, avec des arguments qui ont tout pour séduire une patientèle en quête de résultats super-naturels.
C’est quoi un inducteur collagénique ?
Un injectable qui, comme son nom l’indique, aide le corps à produire plus de collagène et d’élastine. Si certains produits apportent un peu de volume (d’où l’assimilation, un temps, avec l’acide hyaluronique), l’idée princeps n’est pas celle-là mais plutôt d’améliorer la qualité de peau en lui redonnant de l’épaisseur et en la remettant légèrement en tension (= en la retendant légèrement, quoi). C’est par exemple le produit rêvé pour traiter le plissé des pommettes et des joues et lisser de façon discrète l’ovale du visage, mais ils n’ont pas non plus l’effet tractant, liftant, des fils tenseurs.
Comment ça marche un inducteur collagénique ?
Le produit utilise une substance sous forme de microsphères qui est véhiculée par un gel de carbométhyl cellulose (de la flotte, en gros). Le tout est ensuite injecté en nappage sous le derme, à l’aide d’une canule. C’est par exemple l’hydroxypapatite de calcium dans le produit Radiesse ou dans l’Harmonyca ; l’acide poly-L lactique dans le Sculptra et le Lanluma ; le polycaprolactone dans l’Ellansé ; le polydioxanone dans l’Ultracol (un nouveau produit qui utilise la même molécule que celle des fils PDO pour remailler la peau). A chaque spécialité « son » inducteur miracle.
Une fois dans la peau, les microsphères sont digérées par les macrophages (les cellules « éboueurs de l’organisme »). Et c’est le produit de la dégradation qui va ensuite stimuler les fibroblastes à produire plus de collagène et d’élastine.
Il faut environ 3 à 4 semaines pour que ce processus se mette en place, avec un effet optimal et bien visible sur la peau, à 3 mois.
Contrairement à l’acide hyaluronique qui offre un effet immédiat, l’inducteur tissulaire améliore donc l’aspect de la peau de façon progressive.
Le gel de carbométhylcellulose qui est utilisé ne sert a priori que de véhicule au produit. Il n’a pas d’effet repulpant (seul un petit effet Cendrillon), sauf dans un produit comme Harmonyca où il est remplacé par de l’acide hyaluronique pour offrir coup de fraîcheur bien sympathique, le temps que la stimulation collagénique se mette en place.
C’est pour qui l’inducteur collagénique ?
Idéalement, les patientes entre 35 et 55 ans. C’est dans cette tranche d’âge que l’on obtient certainement les meilleurs résultats. Au-delà, rien n’interdit d’utiliser les inducteurs collagéniques, of course, mais les fibroblastes étant plus paresseux, la stimulation tissulaire risque d’être moins effective. Cela dit, tout dépend du patient. On voit parfois certains résultats hallucinants chez des personnes assez âgées !
Avant 35 ans, on ne les conseille pas. Il y a d’autres produits plus adaptés.
Les résultats sont aussi moins bons chez les fumeurs, il faut le savoir.
C’est une classe de produits qui intéressera en tous les cas beaucoup toutes celles (et ceux) qui redoutent d’avoir le visage transformé ou bouffi. Le résultat de l’injection est toujours très naturel et flatteur (pas comme sur Madonna). Les produits offrent un vrai joli effet bonne mine.
Les inducteurs collagéniques ont-ils des inconvénients ?
Il est préférable que les personnes qui ont déjà fait des réactions aux produits injectables, de type nodules, ne les utilisent pas. Les inducteurs collagéniques sont connus pour entraîner des réactions inflammatoires plus importantes qu’avec l’acide hyaluronique, donc dans le doute …
Par ailleurs, ne confiez votre visage qu’entre des mains expérimentées car il n’existe pas d’antidote à ces produits. En cas de problème, il n’est pas possible, comme pour l’acide hyaluronique, de les dissoudre. La gestion des complications est donc clairement moins aisée, ce qui refroidit certains spécialistes.
Les bisotimulateurs ne s’injectent d’ailleurs pas dans la région des cernes, de la bouche ou du front, car ce sont des zones dénuées de graisse. Or, on sait qu’injectés trop superficiellement, ils favorisent l’apparition de nodules.
Les inducteurs collagéniques sont-ils compatibles avec les injections d’acide hyaluronique et de Botox ?
Le biostimulateur se marie sans problème avec le Botox qui, lui, se place dans le muscle donc, très, très profondément et avec l’acide hyaluronique quand il est injecté à un autre endroit différent du visage, bien sûr. Se pose cependant, pour certains médecins, la question de la combinaison avec l’acide hyaluronique sur le même site d’injection … A priori si les deux produits ne sont pas injectés dans le même plan (c’est-à-dire à la même profondeur), ils ne devraient pas poser problème. D’ailleurs, certains laboratoires vont jusqu’à associer acide hyaluronique et inducteur tissulaire au sein du même produit. Toutefois, en l’absence d’étude qui précise cette question, seul l’avenir le confirmera (comme souvent en esthétique !).
Combien faut-il de séances et combien de temps dure le résultat d’un inducteur collagénique ?
Comptez entre une et trois séances selon la spécialité et une durée de vie dans l’organisme entre 12 et 24 mois.
Combien coûte l’injection d’un inducteur collagénique ?
Entre 350 € et 600 € selon le produit utilisé.
Traitement avec le produit Harmonyca (lab. Allergan) sur une patiente de 45 ans
Traitement avec le Sculptra (lac. Galderma) chez une patiente de 49 ans
Les experts : multiples, cette fois ! J’ai profité d’un congrès de médecine esthétique pour sonder une bonne petite dizaine de médecins 🙂
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