10 avril 2020
Le confinement pose plusieurs problèmes. Déjà celui de l’ennui, qui peut vous amener à asticoter de manière intempestive certains poils. Il a peut-être interrompu aussi brutalement vos séances de laser et vous ne savez pas comment gérer la repousse. Le point avec deux spécialistes de l’épilation médicale.
Il est fortement conseillé en cette période de confinement d’éviter les miroirs grossissants. L’ennui faisant, on peut être tentée de s’y attarder, ce qui n’est pas du tout une bonne idée. De fait, il ne faut JAMAIS, MAIS ALORS JAMAIS, toucher à la pilosité du visage (en dehors des poils des sourcils). Ce qu’on risque ? Que le duvet trafiqué à la pince se transforme en poil intermédiaire (fin poil), et ensuite en vrai gros poil immonde. D’autant que certaines zones comme le menton et les joues sont sous dépendance hormonale, donc hautement stimulables. Vous pouvez provoquer ce qu’on appelle une « repousse paradoxale » (= la zone de pilosité s’étend), que seul un médecin saura ensuite juguler.
Interdit aussi d’aller asticoter le duvet autour des aréoles des seins et de la ligne ombilicale, et tout duvet (comme celui du sillon inter-fessier) d’une façon générale, pour les mêmes raisons.
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Vous avez démarré une épilation laser ou une épilation électrique chez le médecin et vous vous posez 1000 questions
Bon, tout n’est pas perdu, car les poils qui ont été dégommés, le sont pour la vie. Le problème se pose pour ceux qui n’ont pas terminé leur cycle, lequel peut durer entre 6 et 24 mois selon la zone concernée …
Vous avez déjà fait au moins 3 séances de laser sur le corps
Là, tous les poils en phase anagène (croissance) sont en train d’apparaître. Faîtes ce qui est préconisé habituellement entre deux séances de laser, rasez-les ou éliminez-les à la crème dépilatoire. Cette période de confinement, si elle ne s’éternise pas, vous met dans une situation à peu près comparable à celle des vacances d’été. Vous allongez un peu la durée entre la dernière et la prochaine séance, ça n’a rien d’un drame.
En revanche, si le confinement se prolonge au-delà de 3 à 4 mois, ça peut devenir un vrai, vrai souci. « En fait, plus on va avancer dans le temps et plus on va se retrouver avec beaucoup de sorties de poils concomitantes, car on n’aura pas pu entretenir la destruction des spécimens que l’on traitait déjà. Les patientes vont alors penser que tous les poils reviennent ou qu’ils repoussent plus vite. Il faut les rassurer, ce n’est pas du tout le cas. En revanche, il est certain qu’il faudra un peu plus de séances que prévu, pour terminer correctement l’épilation » explique le Dr Marilyne Plasqui, médecin esthétique.
Autre problème : avec les beaux jours, celles qui ont un jardin ou une terrasse vont être tentées de s’exposer au soleil. Or, on vous rappelle que l’utilisation du laser n’est pas possible sur une peau bronzée. Il faudra donc patienter 2 mois après la fin de l’exposition, pour reprendre les séances (c’est ballot). Donc, si l’épilation laser que vous avez entamée est vraiment importante pour vous, ne vous exposez pas. D’autant que le soleil stimule en prime la pousse des poils.
Si vous désobéissez, soit. Mais vous ne pourrez reprendre les séances qu’à la rentrée (on vous rappelle que le traitement laser pendant l’été est interdit), et les séances risquent d’être encore plus nombreuses.
« L’idéal est que les patientes ne touchent pas à leurs poils. Elles n’ont qu’à enfiler un pantalon pour ne plus les voir. Le moins on en fait, le mieux c’est. Et le jour où vraiment elles n’en peuvent plus, elles peuvent prendre un rasoir et les éliminer. Mais pas plus d’une fois par mois ! Il n’est certainement pas question de raser les poils régulièrement. Après quelques séances de laser, de toute façon, la repousse est de plus lente. Elles ne devraient pas être si gênées » explique Stéphanie Huot, infirmière spécialiste de l’épilation longue durée. Ensuite, au déconfinement, retour au préconisations habituelles : rasage des poils une semaine avant le laser, puis on reprend les séances comme avant. Sauf qu’elles seront peut-être un peu plus rapprochées (toutes les 4 à 6 semaines) et un peu plus nombreuses aussi (entre 2 et 4 supplémentaires en fonction de la repousse observée chez chacune).
Vous n’avez fait qu’une à deux séances d’épilation laser
Tout n’est pas perdu non plus car même en une séance, on détruit déjà des poils, qui ne reviendront donc pas. « En revanche, si le confinement s’éternise, comme on n’aura pas éliminé beaucoup de cycles, il faudra recommencer quasiment depuis le début » indique Stéphanie Huot.
Vous avez fait 3 à 4 séances d’épilation sur le visage
Là, c’est déjà plus embêtant car les poils du visage repoussent plus vite que sur le corps, toutes les trois à quatre semaines avec le laser, et tous les quinze jours avec l’électrolyse. Donc, on peut être très tentée, puisqu’on n’a que ça à faire en plus, de tirer dessus dès qu’un spécimen pointe son le bout de son nez. La solution ? Fuyez les miroirs !!!
« Il faut absolument résister à la tentation d’épiler ses poils à la pince ou autre, autrement les patientes risquent de perdre tout le bénéfice de leurs séances. J’ai bien conscience que dans le cas d’une véritable barbe, cela peut poser un très, très gros problème, en particulier si l’on vient de démarrer le traitement et qu’on en est toujours aux séances de laser, que l’on n’a pas encore attaqué l’électrolyse. Dans ce cas-là, on peut faire une exception et autoriser à décolorer les poils, c’est la méthode qui stimulera le moins la repousse, à condition de ne le faire qu’une seule fois. Après le déconfinement, il faudra attendre que les poils retrouvent leur couleur pour reprogrammer des séances, donc si vous voulez faire une décoloration, n’attendez pas. Faites la maintenant ! Et bien-sûr, les séances reprendront de façon plus rapprochée.
Si l’on n’a que quelques poils épars, on s’efforce vraiment de ne pas les toucher. On ne raccourcit avec des ciseaux que si le poil devient long et visible et qu’on ne le supporte plus. Et pareil, on ne s’autorise cette retouche qu’une seule fois pendant le confinement. Au déconfinement, selon les cas, les séances pourront être plus rapprochées aussi » indique Stéphanie Huot.
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