20 avril 2019 – Mise à jour le 28 février 2022
Avec le retour des beaux jours, les masques de grossesse sur le visage explosent ! Tous les traitements qui marchent.
Ces grosses taches brunes irrégulières sur le visage sont d’origine multi-factorielle (elles ne surviennent pas uniquement lorsqu’on est enceinte) et hyper-difficiles à traiter. De fait, on estime que le masque de grossesse évolue sur une période de 15 à 20 ans (oui, vous avez bien lu !). Du coup, les récidives sont fréquentes. Il faut alors s’armer de beaucoup, mais alors beaucoup de patience pour en venir à bout.
LE MASQUE DE GROSSESSE, EN BREF
- Toutes les peaux peuvent être un jour concernées mais les peaux mates et foncées sont les plus touchées. Il survient chez elles plus tardivement généralement.
- Les facteurs déclenchants sont principalement les UV, mais tous les traitements agressifs que l’on peut faire subir à sa peau (comme des gommages un peu trop appuyés, par exemple) comptent aussi. On a accusé aussi pendant longtemps les hormones féminines, mais seulement 20 % des femmes développent une hyperpigmentation durant leur grossesse. Quant à l’arrêt de la pilule contraceptive, il ne la résout que dans 5 % des cas. « Du coup, aujourd’hui on ne la suspend que lorsque le masque de grossesse est survenu dans l’année de sa prise » indique le Pr Thierry Passeron, dermatologue.
- Le masque de grossesse est souvent héréditaire. Si votre mère a eu ce type d’hyperpigmenation au cours de sa vie, c’est donc une indication suffisante pour redoubler de précautions face au soleil.
- Les hommes aussi peuvent être atteints.
MASQUE DE GROSSESSE : TOUS LES TRAITEMENTS QUI MARCHENT
1/L’importance de la photoprotection quotidienne
Elle est indispensable pour prévenir le mélasma, éviter qu’il ne s’aggrave lorsqu’il est déjà présent et prévenir sa récidive une fois traité. Jusqu’ici, les dermatologues recommandaient l’application deux fois par jour, toute l’année (même en hiver), d’une formule avec une protection anti-UVB/anti UVA à large spectre et un SPF très élevé (50 ou 50 +). Aujourd’hui, on sait que c’est insuffisant. « Il faut y ajouter en prime, une des pigments – des oxydes de fer – et une filtration anti-lumière bleue » indique le Pr Thierry Passeron. De fait, on le sait aujourd’hui, les longueurs d’ondes courtes de la lumière visible asticotent sévèrement les mélanocytes. En revanche, celle diffusée par les écrans d’ordinateurs ou de smartphones est bien trop faible pour avoir un quelconque impact mais il faut se méfier en revanche de tous les beauty tous utilisant des LED, en particulier bleues. Problème : ces produits teintés ne sont pas du tout adaptés à des peaux foncées 🙁 Il va falloir que les labos revoient leur copie de ce côté-là puisque ce sont aussi les plus sujettes masque de grossesse. Quelques noms de produits équipés de ces filtres spécifiques : Photoderm M SPF 50 + de Bioderma, Clairial CC SPF50 de SVR, Neotone Prevnt SPF 50 + d’Isispharma …).
2/ Le trio de Kligman
Cette préparation dermatologique (sur prescription) à base d’hydroquinone, de rétinoïdes et de cortisone est le traitement de référence du masque de grossesse. Mais comme elle est très irritante pour la peau, elle ne peut être utilisée qu’en hiver. Une application le soir, tous les 2 ou 3 jours est préconisée. Ensuite, une fois que la peau est habituée, on passe à une application par jour, pendant 4 mois. Le lendemain matin, ne pas oublier la protection solaire.
3/ Le laser vasculaire
Des chercheurs coréens ont montré il y a quelques années déjà que le masque de grossesse s’accompagnait aussi d’une vascularisation importante. Même si les petits vaisseaux ne sont pas forcément visibles à l’œil nu, ils produisent un neuropeptide (l’endothéline 1) qui se faufile jusqu’à l’épiderme, où il stimule la production de mélanine, donc la formation des taches. Du coup, si premier traitement avec le trio de Kligman échoue, les dermatologues le represcrivent l’année suivante accompagné de séances de laser vasculaire (laser à colorant pulsé), qui vont détruire les vaisseaux excédentaires et contribuer ainsi à réduire l’hyperpigmentation (à faire également en période d’hiver). Les résultats sont très bons. Malheureusement ce laser, ne peut être utilisé que sur les peaux claires (or ce sont celles qui sont les moins sujettes au mélasma !). Comptez 3 séances espacées de 3 semaines.
4/L’acide tranexamique
Les Asiatiques ont découvert que ce médicament, traditionnellement prescrit dans les hémorragies de la délivrance, avait aussi une action sur la composante vasculaire du masque de grossesse. L’Exacyl (qui est prescrit hors AMM par le médecin) existe en crème, sous forme de solution injectable et de comprimés, mais seuls ces derniers ont fait la preuve d’une réelle efficacité. Le traitement est de 250 mg/jour, matin et soir, pendant 3 mois. Les résultats sont très satisfaisants, mais malheureusement peu durables. La plupart du temps, le masque de grossesse récidive entre trois et six mois. Toutefois, associé aux autres méthodes, il multiplie les chances de rémission. Le médecin doit toutefois s’assurer avant de le prescrire que son patient ne présente pas d’antécédents de trouble thrombo-emboliques. En gros, si vous avez fait des phlébites ou fumez et prenez la pilule en même temps, oubliez ! A noter : l’acide tranexamique n’est pas non plus conseillé en période de Covid car il peut favoriser le risque de thrombose.
5/Les peelings superficiels
Jusqu’ici, le traitement était proposé en deuxième intention après le trio de Kligman. Mais maintenant que les dermatologues disposent de l’acide tranexamique, les peelings superficiels (type Dermamelan ou peeling à l’acide glycolique) n’interviennent qu’en dernier recours. Of course, comme tous les autres traitements dermatologiques, mieux vaut les réaliser en hiver.
6/Les soins cosmétiques dépigmentants
On les préconise en relais des traitements dermatologiques et pendant les mois d’été. Tous agissent en régulant la production de la mélanine et en limitant son transfert aux cellules superficielles de la peau. Les formules les plus intéressantes sont celles qui intègrent les dernières découvertes scientifiques.
Certains produits par exemple utilisent des actifs qui réduisent la vascularisation, dans on connait désormais l’importance dans la survenue du masque de grossesse.
D’autres ciblent les cellules de jeunesse de la peau (les fibroblastes), qui jouent également un rôle dans l’hyperpigmentation cutanée en synthétisant abondamment une protéine, la DKK-1, qui module la production de mélanine. Cette découverte réalisée par les Américains en 2004 explique notamment pourquoi la paume des mains et la plante des pieds sont toujours plus clairs que le reste du corps. Leur derme est très riche en DKK-1 !
Ainsi, Sérum Clairial de SVR possède une action à 360 ° sur toutes les composantes de l’hyperpigmentation, dont la vascularisation et les cellules du derme. Et pour une mise en beauté immédiate, il contient de l’acide hyaluronique (repulpant) et des « bio-neiges » qui floutent les imperfections du teint.
Même action globale pour les produits de la gamme Neotone d’Isispharma et notamment le Sérum Intensif, son produit phare. Mention spéciale à Neotone Radiance 50 + Fluide Intensif Protecteur qui intègre en prime un filtre anti-lumière bleue.
Enfin, pour celles qui raffolent des textures luxueuses de la parfumerie, il y a La Crème Gelée Eclat White Lucent de Shiseido qui agit aussi sur la dimension vasculaire du masque de grossesse.
7/Les compléments alimentaires à base de superoxyde dismutase
La SOD est l’enzyme antioxydante dont tout le monde parle en ce moment sur les congrès de médecine esthétique. Selon le laboratoire Isocell qui commercialise le produit Glisodin (SOD de melon), elle boosterait les effets des traitements dermatologiques du mélasma, grâce à son action photoprotectrice. La recommandation est de prendre les gélules pendant toute la période d’été. Une étude est actuellement menée par le service de dermatologie du CHU de Nice pour évaluer la pertinence de cette prise en charge. A suivre …
MASQUE DE GROSSESSE : LE TRAITEMENT INEFFICACE
Le laser pigmentaire ! « C’est la meilleure façon d’aggraver les choses », met en garde le Pr Thierry Passeron. A bon entendeur !
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