23 septembre 2018 – Mise à jour le 13 mai 2023
Beaucoup ne veulent plus des traitements classiques pour traiter l’acné, inquiets des effets secondaires qu’ils peuvent entraîner. Mais les méthodes de substitution (peelings, méthode Kleresca …) sont suffisamment fiables pour les remplacer (sinon, les compléter ?)
Déjà, il faut savoir que des recommandations de bonnes pratiques dans la prise en charge de l’acné ont été émises par les autorités de santé il y a plus d’une dizaine d’années, maintenant. La logique veut donc, si on n’a jamais suivi de traitement médical, que l’on commence en priorité par ces méthodes, jugées très efficaces : antibiotiques par voie orale, rétinoïdes locaux, peroxyde de benzoyle, isotrétinoïne, etc. Consulter ici notre fiche technique sur le traitement de l’acné. Reste que certains patients sont en échec thérapeutique. Ou refusent de prendre des traitements médicamenteux, parce qu’ils redoutent leurs effets secondaires (irritations cutanées, photosensibilisation, troubles digestifs et dépressifs avec les médicaments pris par la bouche). Résultat : de plus en plus de médecins sont à la recherche de solutions alternatives pour cette patientèle délicate.
La méthode Kleresca
C’est une nouvelle technique de traitement non invasif de l’acné, basée sur la photobiomodulation (thérapie par la lumière). Elle est née d’une collaboration entre Klox Technologies (canadien) et le laboratoire pharmaceutique Leo Pharma (danois). Elle est commercialisée à l’étranger depuis 2014 et en France depuis début 2018. Contrairement aux autres traitements traditionnels, il n’y a pas de destruction ou d’élimination des barrières de protection naturelles de la peau. C’est un traitement doux qui agit en stimulant la peau au niveau cellulaire, avec des effets durables.
Le principe : une lumière LED bleue, appliquée sur la peau est convertie par un gel en une énergie fluorescente dynamique, pulsée de manière ultra-rapide, qui couvre toutes les longueurs d’ondes de la lumière visible (le bleu, le jaune, le rouge qui pénètrent à différentes profondeurs de la peau). Le but : éliminer la bactérie responsable de l’acné, réduire l’inflammation, normaliser l’activité cellulaire et stimuler la synthèse de collagène pour estomper les éventuelles cicatrices inesthétiques.
Comment se déroule un traitement Kleresca ?
La peau est démaquillée, nettoyée, la bordure des cheveux et des sourcils ainsi que les yeux sont protégés. Le médecin applique alors uniformément sur le visage, un gel « convertisseur », de couleur orange. La lumière bleue diffusée sur le visage est alors immédiatement absorbée par le gel et ce dernier la restitue en fluorescence (soit toutes les longueurs d’ondes de la lumière visible). Le gel est posé ainsi durant 9 minutes. « Ça chauffe, parfois beaucoup. Mais juste la première séance, ensuite ça devient beaucoup plus confortable » rapporte le Dr Linda Fouque, dermatologue. A l’issue de cette première session, le gel est retiré à la spatule. Puis le médecin réapplique une seconde couche (because, le premier gel a perdu son pouvoir de convertir la lumière entre temps). Et c’est reparti pour 9 minutes. A l’issue de la séance, le visage est rincé à l’eau et protégé par un écran solaire.
Traitement Kleresca
Et après ?
La peau peut être rouge, mais cela ne dure pas. Vous pouvez vous maquiller si vous le souhaitez. Le protocole Kleresca comprend 6 séances espacées d’une semaine. Les résultats apparaissent au fil des séances. « Dès la 3 ème, on observe déjà une nette diminution de l’inflammation, la peau est moins rouge, moins réactive », indique le Dr Laurence Barry, médecin esthétique. Mais le pic est atteint 2 à 3 mois après la fin de l’arrêt du traitement où l’on constate une franche amélioration des lésions. Les résultats se poursuivent ensuite dans le temps, jusqu’à un an. Il est probable que le traitement nécessite ensuite des séances d’entretien mais les médecins n’ont pas encore assez de recul pour en fixer précisément les modalités (ça arrive !…)..En revanche, nos deux spécialistes prescrivent en complément de Kleresca des nettoyages de peau dermatologiques et une hygiène cosmétique douce.
Y a-t-il des contre-indications ?
Le traitement est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes. « Et par mesure de précaution aussi, je ne le préconiserais pas aux patients atteints d’un masque de grossesse » indique le Pr Thierry Passeron, dermatologue.
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Quels sont les effets secondaires éventuels ?
– des rougeurs et une sensation d’échauffement, mais qui ne dure que quelques heures
– sur les peaux qui ont beaucoup pris le soleil, sensibles aux taches, le traitement réactive l’hyperpigmentation. On ressort de la séance avec des taches plus foncées. « Mais aussi un un bel effet « bronzing » ! C’est de toute façon transitoire. A la troisième séance déjà, on n’observe plus cet effet », assure le Dr Laurence Barry.
– un blanchiment transitoire des sourcils et des cheveux. D’où leur protection en début de séance.
A qui le traitement s’adresse t-il en priorité ? Aux adultes, qui ont déjà tout essayé et souhaitent explorer des solutions moins agressives pour la peau, sachant que le traitement nécessite également un certain budget. Ce dernier sera d’autant plus apprécié des femmes qu’il travaille aussi sur la qualité de peau, réduit la taille des pores et les ridules. « Je note aussi une diminution de la séborrhée » indique le Docteur Linda Fouque, dermatologue. Lire ici notre article Traiter « la qualité de peau », la nouvelle fixette des dermatos. Last but not least, Kleresca peut être réalisé toute l’année. Il n’est pas incompatible avec le soleil dès lors que la peau est protégée. Et se pratique aussi facilement sur le décolleté et le dos. Il agit sur toutes les formes d’acné, quel que soit leur degré de sévérité. Reste que les médecins disposent encore d’un recul insuffisant pour affirmer que la technique constitue véritablement une alternative intéressante aux traitements traditionnels contre l’acné. Mais elle semble prometteuse. Ceux qui aiment tester les nouveautés jugeront donc par eux-mêmes (n’hésitez pas à me faire vos retours !).
Qui consulter ?Un dermatologue ou un médecin esthétique. Pour l’instant, seulement 12 médecins sont équipés en France. Plus de renseignements sur www.kleresca.com
C’est cher ?Autour de 120 €/150 € la séance.
Les peelings
Là, le recul est déjà plus important car les dermatologues manient les peelings depuis plus de 150 ans. Ce qui permet aux spécialistes qui les pratiquent avec dextérité d’affirmer que ce peut-être un bon complément aux traitements traditionnels à base d’antibiotiques (cyclines), pour accélérer la guérison et commencer à lisser les cicatrices. Ou une alternative à l’isotrétinoïne par voie orale, quand on refuse ce traitement. Il n’est évidemment pas question de proposer les peelings seuls, ils ne seraient pas suffisants. Ils s’inscrivent dans une prise en charge globale de l’acné, qui dure environ six mois (oui, c’est long, mais c’est le prix à payer pour une peau nickel), avec une visite mensuelle chez le médecin, la prise d’antibiotiques, des crèmes le soir et le matin, pas de soleil, etc. Malgré cela, ce sont d’excellents boosters, en particulier quand le traitement de l’acné « patine ».
Dans l’acné, les pores sont obstrués par des bouchons de sébum qui peuvent être très profonds et résistants et pas forcément toujours facile à éliminer, même avec des nettoyages de peau dermatologiques et des applications de vitamine A acide, à laquelle toutes les peaux ne répondent pas, en prime. L’inclusion de peelings dans le protocole du traitement au long cours de l’acné permet de les libérer, d’éviter qu’ils ne se reforment et donc optimise les résultats. Evidemment, si le patient est en échec thérapeutique avec les méthodes traditionnelles, on ne recommence pas tout à zéro, mais on assure la prise en charge avec un protocole restreint qui comprend l’application de crèmes et des peelings.
Quel peeling est efficace sur l’acné ?
Les dermatologues ont à leur disposition plusieurs produits pour ce faire, mais selon l’expérience du Dr Bernard Peyronnet, dermatologue : « Tous ne sont pas efficaces. Souvent, les peelings utilisés sont trop légers ou alors ils ne pénètrent pas de façon homogène et entraînent un risque de brûlure. Et quand ils sont trop forts, ils font courir à la patiente un risque d’hyperpigmentation (taches brunes). En prime, certains n’ont pas d’action sur les pores dilatés. Il faut donc les combiner. A mon sens un acide trichloracétique léger à 10 % associé à une solution de Jessner modifiée (acide salycilique, acide lactique, résorcine) permet de traiter la peau en toute sécurité avec les meilleurs résultats. Je réalise 3 à 5 peelings de ce type durant toute la durée du traitement contre l’acné, soit un tous les mois ou tous les deux mois en fonction du degré de sévérité » indique le spécialiste. Les patients sortent du cabinet avec la peau rosée, comme après un coup de soleil. Mais elle ne pèle pas, elle peluche pendant 3 à 4 jours. Ce peeling est également possible sur les peaux foncées (environ 200 € la séance).
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