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6 pratiques de clinique anti-âge sur le grill 

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19 mars 2025


Le business de la longévité allant bon train, on ne compte plus les établissements qui se définissent comme « cliniques anti-âge » et proposent toutes sortes de techniques de soin plus ou moins validées. 

Elles sont implantés en Suisse, en Espagne, en Allemagne, en Autriche, etc. Pas trop en France. Et pour cause. Ici la réglementation est plutôt stricte, et le mot « médical » n’y est pas encore (trop) galvaudé. J’ai donc pris l’avis d’un spécialiste, pour voir ce qui, selon lui, méritait (ou non) qu’on s’arrête dessus. De fait, un charabia vaguement scientifique a vite fait de nous égarer.

L’hydrothérapie du côlon

C’est LE grand classique des cliniques du bien vieillir, et dans mon domaine de la beauté, je pense que toutes mes consœurs journalistes y sont passées. Sauf moi ! Ce tuyau ne m’a jamais rien inspiré de très aimant … 😉 L’objectif de ce lavement (appelons un chat un chat) qu’on réalise avec un grand sourire histoire de ne pas perdre la face ? Nettoyer le côlon pour « purifier » l’organisme, stimuler le système immunitaire, rétablir l’équilibre du microbiote, etc. C’est du moins le story telling qui est avancé. Sauf que, cette eau qui est injectée sous pression dans le rectum pour y déloger ce qui s’y trouve (selles, mucus, toxines … bon appétit !) n’apporte strictement aucun bénéfice, sauf aux constipés !

« Si on a des troubles digestifs, donc très possiblement un déséquilibre du microbiote, ce n’est pas en intervenant dans le rectum que les choses vont s’améliorer puisque le problème se situe plus haut, au niveau de la bouche, de l’intestin grêle et de l’estomac » rappelle le Dr Bruno Donatini, gastro-entérologue, hépatologue et médecin anti-âge. Mais le plus délicat est à venir : « Avant de se lancer dans ce genre de procédure, il faudrait pouvoir présenter une coloscopie récente car la technique n’est pas sans risques, de perforation notamment. Et il y a déjà eu des cas d’infection, la transmission d’hépatites virales notamment, car la machine est contaminée par les selles des patients antérieurs.On ne peut la stériliser de l’intérieur » décrypte le Dr Bruno Donatini. Glups ! Bref, si vous n’avez pas envie de choper un prion, passez votre tour la prochaine fois, maybe ? 

L’ozonothérapie

Cette technique très pratiquée en Allemagne notamment, consiste à prélever du sang chez le patient, lequel est ensuite mélangé à de l’oxygène ozonisé puis réinjecté par voie intraveineuse. Les bénéfices avancés ? Une oxygénation des cellules, qui favorise l’élimination des toxines et stimule le système immunitaire. « Une thérapie autoproclamée« , indique le Dr Donatini. « En 2019, la FDA avait interdit tout recours à l’ozone en usage médical. L’ozone, c’est comme l’oxygène, c’est un gaz qui va inévitablement être libéré dans le poumon, qui est le grand échangeur, lequel va se retrouver envahi de produits extrêmement oxydants qui vont détruire complètement sa flore. Alors, prétendre réduire le stress oxydatif avec ce genre de méthode, c’est juste grotesque. L’excès d’oxygène détruit, au contraire, les tissus. Par ailleurs, la pratique ne me paraît pas sans risques. Une embolie gazeuse avec détresse respiratoire à la clef est toujours possible » poursuit notre spécialiste.

Les injections de vitamines 

Le trend nous vient des Etats-Unis, où il est très suivi des célébrités notamment (Justin Bieber, Rihanna, etc). La vitaminothérapie intraveineuse consiste à administrer des vitamines, minéraux et nutriments directement dans la circulation sanguine, via une perfusion. Ces injections sont censées traiter les carences et procurer un bien-être général. Le cocktail le plus fréquemment administrée est celui de Myers : vitamines B, C, magnésium et calcium. Commentaire de notre spécialiste : « Je ne vois pas trop l’intérêt de ces perfusions. La plupart de ces substances s’absorbant très bien, on les donne traditionnellement par voie orale. La vitamine C est la seule qui peut éventuellement être injectée si, à la suite d’un dosage sanguin, on note une réelle carence. Néanmoins, il me semble qu’il serait déjà plus pertinent d’en identifier l’origine » explique le Dr Donatini.  

L’oxygénation hyperbare

La pratique est très encadrée sur le plan réglementaire. Depuis 2020, les entreprises opérant en milieu hyperbare doivent obtenir une certification prouvant leur conformité aux règles de sécurité. De fait, il s’agit d’une médecine de pointe consistant à traiter des patients par de l’oxygène à très forte concentration, sous haute pression. Les pathologies concernées par ce traitement sont les intoxications par le monoxyde de carbone, les accidents de décompression (plongée), les embolies gazeuses, la cicatrisation de plaies post-opératoires, etc. Donc, les caissons que l’on trouve dans certains centres de bien-être ne relèvent pas DU TOUT de la même technicité. « La pression atmosphérique à l’intérieur de la chambre hermétique n’est que modérément augmentée. Les risques ne sont pas aussi élevés que ceux des vrais caissons mais du coup, quelle est l’efficacité ? L’exposition à des doses importantes d’oxygène est pro-oxydante. Les tissus ne sont pas régénérés. Au contraire, ils vieillissent plus vite » indique Bruno Donatini. Bien, bien, bien … 

L’Oligoscan 

Cet appareil mesurerait la biodisponibilité tissulaire en nutriments et en métaux lourds à l’intérieur de la paume de la main. Il est utilisé à la place des bilans biologiques. « Néanmoins, la méthode est controversée car sans preuves scientifiques solides » indique le Dr Donatini. En effet, j’ai retrouvé la trace, sur le net, de la condamnation d’un médecin https://www.doctrine.fr/d/CNOM/2023/CNOME74335D8002C949AB340, par la chambre disciplinaire de l’Ordre des Médecins, précisément pour ce motif  : utilisation d’une méthode insuffisamment prouvée et non conforme aux données acquises de la science. Voili, voilou.

Le jeûne 

Il est très à la mode et je l’avais moi-même plébiscité dans ce sujet : La cure de jeûne pour booster sa jeunesse n’a jamais été aussi tendance ! Néanmoins, le Dr Donatini n’apprécie pas trop la façon quasi-systématique dont on le conseille aujourd’hui. « Pour commencer, je ne recommande pas le jeûne de plusieurs jours qui est dangereux. Il fait perdre du muscle et de l’os. Le jeûne intermittent est intéressant dès lors que l’on présente une indication thérapeutique comme un taux élevé de cholestérol, une graisse viscérale ou une lenteur digestive. Si on est très mince ou carencé, il ne faut pas le proposer ». Alea jacta est.

Par ailleurs, il ne devrait pas être conduit de la même façon chez tout le monde car on n’y réagit pas tous de manière identique. « Ce que l’on cherche à obtenir, c’est une cétose, un état métabolique qui permet au corps d’utiliser les graisses comme première source d’énergie. Or, pour savoir à quel moment elle est atteinte chez une personne déterminée, il faut réaliser un test qui mesure les corps cétoniques volatiles : l’hydroxyburate pour être précis, produit par le foie lors de la dégradation des graisses. En fonction de ce taux, on peut alors déterminer de façon très personnalisée la durée du jeûne. Pour certains, il s’agira de 10 h, pour d’autres de 12 h, d’autres encore de 16 h. Hélas, ce test est peu pratiqué, ce qui rend la pratique du jeûne déjà beaucoup moins intéressante » indique le Dr Donatini.

Bon, après tout ça, si vous vous posez des questions sur d’autres pratiques en vogue encore, je vous conseille le Livre Blanc « Les pratiques de soins non conventionnelles et leurs dérives », publié par le Conseil National de L’Ordre, en 2022. https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/external-package/rapport/4xh6th/cnom_psnc.pdf. Tout ce dont j’ai parlé n’y est pas encore inscrit. Mais il n’est pas dit que cela ne sera pas au menu de la prochaine édition. Après cela, il y a aussi dans ces cliniques anti-âge, que j’ai eu le plaisir de visiter pour certaines, des protocoles de soin fort recommandables. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Mais, apprenons-lui à nager peut-être ?





L’expert

Dr Bruno Donatini

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Linh Pham, journal et medi-aesthetics influencer, créateur du premier magazine digital indépendant sur la médecine et la chirurgie esthétique

Journaliste spécialisée en médecine et chirurgie esthétiques, j’ai créé Le Journal De Mon Corps pour vous donner la meilleure info qui soit sur le sujet. Ma différence : des enquêtes fouillées, rédigées de façon libre, indépendante et sur un ton impertinent qui, je l’espère, vous feront passer un bon moment.