24 février 2024
Souvent, on me fait la réflexion que les traitements esthétiques sont chers. Eh bien, le jeûne ou fasting, est une méthode anti-âge qui ne vous coûtera pas grand chose (voire rien du tout) et profitera à votre santé comme à votre beauté !
Depuis quelques années maintenant, sa pratique s’intensifie. Certains parlent même d’un véritable phénomène de société (de fait, toutes les branchées Parisiennes sont au modèle intermittent « 16/8 ») et ses aficionados sont de plus en plus jeunes. Un congrès international, en présentiel et en ligne, lui est même entièrement consacré les 9 et 10 mars 2024, à Aix-en-Provence. Alors, vous tentez l’expérience, pour voir ? Elle ne manquera pas de piment !
Une définition du jeûne ?
Voici celle du Françoise Wilhemi de Toledo, médecin-star du jeûne, copropriétaire des prestigieuses cliniques Buchinger, en Allemagne et en Espagne : « Jeûner est la capacité de vivre pendant un certain temps de la nourriture mise en réserve sous forme de graisse dans le corps ». Bon, ben voilà qui est clair. On comprend déjà vite l’impact qu’on peut en tirer sur la silhouette. Toutefois, il y a bien d’autres avantages et qui ne sont pas toujours connus 🙂 Je vous rassure, il existe différents types de jeûnes et ce n’est pas toujours le supplice chinois qu’on s’imagine.
Le jeûne, nouvel élixir de jouvence
Quand on pense que 29 % de la population ne mange pas à sa faim, on peut se demander s’il est bien convenable de promouvoir ce genre de pratique. Ce à quoi, ses promoteurs vous rétorquerons que la malbouffe qui touche les 70 % restants, est la première cause de mortalité dans le monde. En jeûnant, vous offrez une pause à votre système digestif, voilà le bénéf. De nombreux paramètres sanguins (graisse, glucose, insuline, etc) se normalisent alors et un nettoyage cellulaire s’opère dans tout l’organisme (plus ou moins profond selon la durée de la pause alimentaire). C’est le processus de l’« autophagie » : les cellules se débarrassent des déchets qui les encombrent et recyclent ce qui peut l’être (toi, poubelle grise/toi, poubelle jaune/ et hop là !). Résultat : elles fonctionnent mieux, la régénération cellulaire est à son top et les défenses immunitaires aussi sont boostées. C’est la fameuse « détox » des naturos.
Le jeûne serait donc, de l’avis de nombreux spécialistes aujourd’hui, l’un des meilleurs secrets au monde pour bien vieillir. Valter Longo, professeur de gérontologie et de sciences biologiques et directeur du Longevity Institute de l’Université of Southern California, à Los Angeles, et pionnier de la longévité, le dit lui-même : « Le régime idéal pour devenir centenaire est majoritairement végétarien, avec une période de jeûne quotidienne de 12 h à 13 h, auquel s’ajoutent plusieurs courtes périodes de jeûne, tout au long de l’année ». La restriction alimentaire est donc la meilleure façon de réveiller son « rajeunissement intérieur », de retrouver une belle vitalité (comme après 3 semaines de vacances), de prévenir et de lutter contre les maladies (métaboliques, inflammatoire chroniques, cardiovasculaires, cancers, etc). Pléthore d’études en Allemagne, aux Etats-Unis et en Russie, ont été publiées là-dessus. Seules les autorités françaises bloquent encore sur la validation de ses effets thérapeutiques. But work in progress.
Le jeûne aussi pour être plus belle
« Ce qu’il fait à l’intérieur se voit aussi à l’extérieur ». Vous vous rappelez cette pub de Danone ? Eh bien, c’est idem pour le jeûne. C’est un des aspects dont on parle peu, mais quand on s’intéresse aux questions esthétiques comme moi, on peut difficilement passer sous silence que la privation pendant quelques heures (ou jours) de nourriture fait aussi le teint plus clair (forcément, puisqu’il y a détox, donc la peau aussi se nettoie). Il n’a certes pas l’efficacité d’un peeling ou laser mais soutient bien ses effets. D’autant que la pratique préserve aussi le collagène de la peau en évitant, grâce au nettoyage cellulaire réalisé, le phénomène de glycation (rigidification des fibres). C’est plus sensé que d’avaler des compléments alimentaires au collagène qui ne servent à rien en revanche, sorry to say. « Il améliore aussi un certain nombre de problèmes de peau, comme l’acné. Le foie est un acteur clé dans le traitement des déséquilibres hormonaux. Lorsqu’il est trop chargé en raison de la malbouffe, il a du mal jouer son rôle de régulateur des hormones, à les recycler pour éviter les excès, notamment d’œstrogènes » explique le Dr Isabelle Meurgey. Toutes les vilaines peaux (a fortiori si l’on se plaint d’être fatigué et d’avoir pris du poids), gagneraient à tenter l’expérience du jeûne intermittent au moins trois semaines pour voir si elles sont améliorées. Les maladies chroniques inflammatoires, comme la rosacée, devraient aussi en tirer bénéfice tout comme les parties du corps sujets aux œdèmes (yeux pochés et cernés, jambes lourdes ..), en raison d’une mauvaise circulation sanguine et lymphatique (le jeûne l’améliore aussi). Et bien-sûr, il est aussi un formidable déclencheur de la perte de poids, à condition toutefois de soigner son alimentation le reste du temps, sinon l’effet ne sera pas très durable.
Quel type de jeûne pratiquer ?
A vous de choisir ! « Comme c’est une pratique qui a vocation à devenir une routine, une hygiène de vie, il faut avant tout qu’elle soit conciliable avec les obligations » indique Le Dr Jacques Rouillier, médecin généraliste co-organisateur du Congrès International du Jeune, une journée de conférences avec des médecins et experts du sujet, le 9 Mars 2024, à Aix-en-Provence (toutes les infos sur www.lecongresdujeune.com).
Le plus simple : commencer par mettre en place une journée de repos digestif après les soirées festives, ce que beaucoup font déjà naturellement. Ensuite, next step, tester le jeûne intermittent, tout aussi facile à concilier avec une vie active. Il consiste à maintenir un espace de 12 h à 16 h entre le dernier repas de la journée et le premier du lendemain. Ainsi, le « 16/8 », c’est 16 h de pause alimentaire et 8 h durant laquelle vous avez le droit de vous alimenter. « On peut sauter le dîner ou alors le petit-déjeuner mais si l’on veut perdre du poids, il est préférable d’opter pour la première solution. On prend alors juste un bouillon avant de filer au lit » indique le Dr Isabelle Meurgey, médecin esthétique et anti-âge (elle interviendra au Sommet du jeûne, une journée 100 % en ligne et gratuite, dans les suites du congrès, le 10 mars. Infos sur lesommetdujeune.com). Perso, j’ai choisi la deuxième option. Je saute le petit-déj et prends simplement un thé gras : un macha latte additionné d’une cuillerée à soupe d’huile C8 pour une boisson plus veloutée et un petit shoot d’énergie. Le reste du temps, on s’alimente normalement (enfin, pas des hamburgers et des frites, non plus). « Sainement » est le un mot plus approprié.
« Le jeûne intermittent est suffisant pour préserver sa santé. Mais on peut aussi y ajouter un jeûne périodique de quelques jours, une à deux fois par an, pour un nettoyage plus profond qui stimulera encore davantage l’autophagie. D’autres associent au « jeûne intermittent « 16/8 », un régime cétogène dont sont exclus les glucides » explique Jacques Rouillier.
Le jeûne prolongé qui démarre à partir de 8, 10 jours et peut se prolonger jusqu’à 6 semaines est, lui, plutôt thérapeutique. Il se pratique en clinique.
Tout le monde peut-il jeûner ?
Tout le monde peut faire un jeûne intermittent, ça c’est sûr, et c’est d’ailleurs celui que je vous recommande en premier. Même à ceux qui jurent tomber d’inanition quand ils ne s’alimentent pas le matin. « Il s’agit plutôt d’une résistance psychologique, liée à la façon dont nous ont élevés nos parents qui ont toujours le souci que l’on soit bien nourri. Mais dans la réalité, on ne risque rien du tout ! » assure le Dr Rouillier. Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’idée, commencez par un jeûne deux ou trois fois par semaine, et voyez ?
Bien-sûr, l’expérience est un peu déstabilisante les premiers jours mais pris dans le rythme du quotidien, très vite on ne pense plus à becqueter. Et puis, gardez à l’esprit que tout être humain a une capacité naturelle à jeûner pendant au moins 40 jours. On ne fait pas aussi bien que les marmottes, mais on a quand même de bonnes aptitudes. Voilà qui rassure, non ?
La question est un peu différente pour le jeûne périodique qui est une petite épreuve, car c’est 3 à 5 jours d’abstinence d’alimentation quasi-complète. L’organisme change alors de système de ravitaillement, c’est à dire qu’au lieu de ponctionner les réserves en glucose du foie qui lui servent de combustible, il va utiliser les graisses (sous forme de « corps cétoniques », des dérivés de ces graisses), et cette bascule peut rendre les premiers jours d’abstinence vraiment pas sympas (on peut avoir des maux de têtes, des nausées, des palpitations cardiaques, etc). Le point de départ est donc d’être en bonne santé et surtout encadré par des pros (pas forcément médecins, mais des accompagnateurs super-rodés à la pratique et formés au secourisme) qui assureront une surveillance physique et psychique nickel chrome, pendant toute la durée. C’est important car on ne passe pas du jour au lendemain à l’eau, aux tisanes et aux bouillons de légumes (tout ce à quoi vous aurez droit, dans le meilleur des cas). Pour cela, il existe différentes organisations, comme la Fédération Française Jeûne et Randonnée, qui est une référence. Précision du Dr Rouillier : « L’activité physique augmente le débit sanguin dans l’organisme et permet de drainer les toxines liposolubles libérées au cours de la pause alimentaire ». Donc, n’imaginez pas faire votre jeûne, à la Romaine, vautré sur une méridienne. Maintenant, pour les flippés qui veulent être rassurés, rien n’empêche de demander un bilan sanguin au médecin référent qui évaluera en même temps les prédispositions pour vivre ce genre d’expérience. Si vous ne vous sentez pas trop, il existe aussi le régime Prolon, mis au point par le Dr Valter Longo, qui mime les effet du jeûne, paraît-il sans sensations de faim, de fatigue ou troubles du sommeil. Il se présente sous la forme d’un kit alimentaire avec soupes, collations, barres énergétiques, boissons, infusions et compléments alimentaire, mais on ne recommande pas cette solution à domicile si c’est votre premier jeûne périodique.
Le jeûne prolongé lui, est comme dit plus haut, surtout réalisé à des fins thérapeutiques. Il démarre, à partir de 8, 10 jours et peut se prolonger jusqu’à 6 semaines, mais celui-ci doit impérativement être pratiqué dans une clinique spécialisée avec un suivi médical et une équipe pluridisciplinaire qui sera aux petits soins pour vous. Ce qui ne peut se faire pour l’instant qu’à l’étranger.
Combien ça coûte de jeûner ?
Eh bien, l’avantage du jeûne intermittent, c’est qu’il ne coûte pas un kopeck ! Avouez, par ces temps de vaches maigres, que c’est tout de même séduisant. Le stage Jeûne & Randonnée est facturé, lui, entre 500 € et 900 €. Le kit Prolon à utiliser chez soi est à 199 € (sur prolon-france.fr, mais il existe aussi le coffret chez Bucinger et d’autres marques encore). Le jeûne long Buchinger, à partir de 10 jours, dans une clinique super-chic, démarre à partir de 3996 €.
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