22 janvier 2022 – Mise à jour le 26 mai 2023
La grossesse laisse parfois des marques sur le corps qui n’enchantent pas vraiment. Y a t-il moyen de corriger cela ? Mais oui, bien sûr ! Le point avec deux chirurgiens.
Alors, déjà, pour vous rassurer … Vous êtes n’êtes pas la seule à vous lamenter devant le miroir. TOUTES les femmes (même celles avec des silhouettes de tops) se plaignent d’un corps qui a changé ici ou là (quand ce n’est pas ici ET là), ne serait-ce qu’au niveau de la peau. La nouveauté, c’est que la génération Y n’hésite plus à évoquer librement le sujet. « Beaucoup de mes amies ont consulté un confrère ou m’ont parlé directement de ce qui les gênaient » rapporte le Dr Harold Chatel, un jeune chirurgien spécialisé dans le Body lift. Après, il y a différents cas de figure. Certaines sont proactives et souhaitent corriger très rapidement les séquelles de leur grossesse. D’autres se donnent plus de temps, parfois même des années, avant d’envisager une intervention.
Les plaintes ? Toujours les mêmes !
J’AI LES SEINS COMPLÈTEMENT VIDÉS
Le sein tombant et déshabité dans sa partie haute est le motif n°1 de consultation en post-partum. « Les femmes se tolèrent en soutien-gorge, mais dès qu’elles le retirent, alors là, rien ne va plus ! Ça commence toujours par : « Docteur, ma poitrine me gêne… », puis ça se poursuit systématiquement par : « Regardez comme ça tombe, c’est complètement vide … Je ne me supporte plus dans la glace », … » témoigne la Docteure Taliah Schmitt, chirurgienne plasticienne. De fait, très souvent, l’allaitement entraîne une involution de la glande mammaire (elle se ratatine, en gros). Mais rien n’est systématique dans ces histoires non plus. Certaines femmes peuvent aussi se plaindre d’avoir des seins plus volumineux. Et d’une grossesse à l’autre, ça peut même complètement changer. Bref, tous les cas sont possibles !
« Aujourd’hui, pour corriger la perte de volume, on fait beaucoup de lipofilling ou de greffe de graisse. Le résultat est naturel et n’oblige pas à refaire plusieurs interventions au cours d’une vie, comme c’est le cas avec les prothèses. La solution plaît énormément même si elle oblige parfois à réaliser plusieurs lipofillings pour obtenir le résultat souhaité, sachant que 20 à 40 % de la graisse greffée se résorbe après 3 mois » poursuit la Docteure Schmitt. C’est en prime une occasion en or pour se délester d’un surplus de graisse, au niveau des cuisses ou du ventre , ce qui est toujours bienvenu après une grossesse.
Se pose ensuite le problème de l’étui cutané, qui est très souvent distendu. Un lifting des seins peut alors être proposé. Toutefois, si vous envisagez de combiner cette intervention à une augmentation mammaire, le chirurgien proposera plutôt une pose de prothèses plutôt que le lipofilling, car la greffe de graisse risque de ne pas très bien prendre associée à un autre geste.
Il faut savoir aussi qu’il y a toujours une rançon cicatricielle après ce type d’intervention : le fameux « T inversé » sur le sein, soit une incision horizontale dans le sillon sous le sein + une incision verticale qui remonte jusqu’à l’aréole + une cicatrice tout autour de l’aréole. « Certains spécialistes peuvent proposer le « round block », une cicatrice unique autour de l’aréole, mais elle ne vieillit hélas pas très bien … » rapporte la Dr Schmitt.
A quel moment peut-on envisager une intervention sur les seins après une grossesse ?
Il faut attendre au moins 3 mois après la fin de l’allaitement le temps que la glande mammaire subisse l’involution qu’elle doit subir, sous l’influence de la chute des hormones et que l’on ait retrouvé son poids de forme. Pour celles qui n’allaitent pas, comptez 3 mois après l’accouchement a minima. Evidemment, il est toujours préférable de prévoir ce genre d’intervention après le dernier enfant.
Est-ce que cette intervention sur les seins m’empêchera d’allaiter par la suite ?
Une question qui revient comme un refrain et qui est bien légitime ma foi car pendant longtemps, les techniques qui étaient employées pour repositionner l’aréole et le mamelon dans le lifting des seins posaient, en effet, problème. Aujourd’hui, dans la grande majorité des cas, elles préservent les canaux galactophores. L’allaitement n’est donc pas compromis. Soulagée ?
J’AI LE VENTRE TOUT FRIPÉ
Oui, fatalement, lors de la grossesse, la peau est mise à rude épreuve et certains ventres peuvent se retrouver complètement zébrés, notamment dans la partie basse, sous le nombril. La seule façon d’éliminer en nombre les vergetures est de supprimer la peau abîmée en réalisant une abdominoplastie (ou plastie abdominale), d’autant que le tissu est, en prime, souvent très relâché. Mais pour ce faire, il est important d’avoir retrouvé son poids de forme et rééduqué la paroi abdominale. Il faut aussi que la peau se soit suffisamment rétractée avant d’envisager tout geste chirurgical. Bref, l’intervention n’est possible que 9 à 12 mois après l’accouchement.
Pour plus de détails, lire ici : Ventre extra-plat et taille de guêpe : merci la plastie abdominale haute tension supérieure !
Plastie abdominale avec lipoaspiration des flancs et prothèses mammaires après 1 an.
Patiente de 41 ans, 4 grossesses.
J’AI ACCOUCHÉ IL Y A PLUSIEURS MOIS ET J’AI TOUJOURS L’AIR D’ÊTRE ENCEINTE
Voilà une autre doléance qui revient fréquemment en consultation. « Docteur, vous imaginez : j’ai accouché il y a 6 mois et les gens se lèvent encore dans le bus pour me laisser leur siège ! ». Le problème vient en général d’un diastasis des grands droits, soit un écartement des muscles abdominaux.
Dans ce cas, une « cure de diastasis » est proposée (les muscles sont resserés), mais pas avant d’avoir réalisé une bonne rééducation des muscles abdominaux, soit 9 à 12 mois après l’accouchement.« La difficulté que pose l’intervention est que la maman ne doit pas porter de charges lourdes dans les trois mois qui suivent l’intervention, notamment son bébé. La suture musculaire n’y résisterait pas. Il faut donc qu’elle soit bien secondée dans son quotidien, ce qui n’est pas toujours évident … » explique le Dr Taliah Schmitt.
J’AI LE NOMBRIL QUI RESSORT DEPUIS MA GROSSESSE
L’hyperpression tout au long de la grossesse finit par peser sur la paroi abdominale. Or il existe une zone de faiblesse naturelle sur cette paroi, au niveau de la tige ombilicale. Tout le contenu intra-abdominal va donc être expulsé le long de la tige et créer une hernie, autrement dit un renflement au niveau du nombril. « Malheureusement pour traiter cela, on est obligé de sacrifier le nombril. Toutefois, on le recrée par la suite avec un aspect très naturel » rassure le Dr Chatel. Explications : le nombril étant vascularisé par la tige ombilicale et la peau alentour, si l’abdominoplastie supprime la peau et que l’on sectionne en prime la tige ombilicale, il n’a donc plus aucune source d’alimentation !
Comment s’y prend t-on pour reformer un ombilic plus vrai que nature ? « Le nombril est une cicatrice, donc on la recrée, tout simplement » poursuit le Dr Chatel. L’emplacement du nouvel ombilic est dessiné, puis des petits lambeaux de peau sont découpés, désépidermisés et accrochés en profondeur, à la paroi abdominale, pour recréer l’aspect invaginé naturel. Une cicatrisation dirigée (cicatrisation spontanée, sans suture, encadrée par le chirurgien) est ensuite réalisée. L’ombilicopoièse (c’est le nom de l’intervention) peut être réalisée 3 mois après une abdominoplastie et/ou une cure de diastasis.
J’AI LE PUBIS TOUT ABîMÉ
Le pubis et les muscles du périnée peuvent s’être relâchés après de multiples accouchements par voie basse. Les petites lèvres aussi. Outre l’aspect peu esthétique de tout cela, ces séquelles peuvent affecter la vie sexuelle. Mais thanks God, différentes solutions sont proposées pour récupérer cela.
Lire ici :
L’incroyable essor des liftings du vagin et du pubis
Des petites lèvres trop longues
J’AI 45 ANS ET DEPUIS MA DERNIÈRE GROSSESSE, JE N’AI JAMAIS RETROUVÉ MA LIGNE
Ça, c’est vraiment la plainte que les chirurgien entendent tout le temps. Mais la grossesse a bon dos ! Si les changements hormonaux peuvent entraîner un stockage au niveau de certaines zones comme la taille, le ventre et la culotte de cheval et donc modifier la morphologie, les kilos ne s’additionnent pas, grossesse après grossesse, sans raison. Un petit peu de laisser-aller peut-être, non ? Mais pas de panique, il est possible d’intervenir à tout âge la silhouette pour retrouver une allure de jeunette (ou, tout au moins, un corps dans lequel on se sente bien).
PEUT-ON FAIRE PLUSIEURS OPERATIONS EN MÊME TEMPS ?
Oui, bien sûr, les opérations combinées sont tout à fait possibles, c’est le fameux « mommy makeover « . Mais comme elles allongent le temps opératoire, elles majorent aussi le risque de complications. Donc, pesez bien le pour et le contre et surtout adressez-vous à un chirurgien qui a bonne expérience de genre d’intervention. Les Dr Schmitt et Chatel, sont des cas : ils travaillent en tandem ! Ainsi, ils peuvent gérer plusieurs gestes à la fois car. Par exemple, pendant que l’un est occupé sur les seins l’autre gère la partie « ventre ». Il leur arrive même assez souvent d’opérer les seins à quatre mains : chacun le sien et ça ne leur pose aucun problème car ils ont strictement la même technique, la même main !
Cela dit, multiplier les gestes n’est pas toujours idéal. « On n’est pas fans de l’association lifting des seins + pose de prothèses + abdominoplastie. Le temps opératoire est trop long et cela fait beaucoup de cicatrices à gérer en même temps » reconnaît Harold Chatel.
Dans tous les cas, avant toute opération, il faut avoir réalisé un bilan sanguin, vérifié que vous n’avez pas d’anémie (sinon vous donner le temps de la corriger), avoir réalisé un bilan d’imagerie du sein, un scanner echoabdominal si une fragilité de la paroi abdominale était constatée et, bien sûr, avoir arrêté de fumer au moins 2 mois avant de passer au bloc.
Ces interventions combinées post-grossesse peuvent-elles être prises en charge par l’Assurance Maladie ?
Une prise en charge est parfois possible pour l’abdominoplastie dans le cas d’un tablier (ventre qui recouvre le pubis) ou une réduction mammaire si le chirurgien a retiré au moins 300 g par sein.
QUELLES SONT LES SUITES DES OPÉRATIONS COMBINÉES EN POST-PARTUM ?
Pour le combiné classique « lifting des seins + une plastie abdominale », c’est une nuit d’hospitalisation. Le ventre est la plus grosse source d’inconfort. Ajouter une intervention au niveau des seins ne génère curieusement pas plus de douleurs. L’intervention passe même assez inaperçue, sur si le chirurgien a glissé les prothèses derrière le muscle (auquel cas, on douille un peu plus). Evidemment, pendant une semaine, on n’est pas au top de sa forme. On marche comme une mamie. On n’est jamais très éloigné de son lit. Pour la cicatrisation, il faut compter 1 mois, dont 2 semaines de pansements. Le plus pénible, c’est la contention veineuse et les piqûres d’anticoagulants qui sont prescrites pendant 15 jours, après une bdominoplastie, pour supprimer tout risque de phlébite.
Les 6 visites de contrôle chez le médecin, ont lieu à 15 jours, 1 mois, 3 mois, 6 mois et un an postopératoire. Côté « arrêt de travail », il faut compter en moyenne un bon mois pour un combiné « seins + ventre ». La reprise du sport peut se faire après 1 mois (3 mois après une cure de diastasis). Pour un premier résultat, il faut patienter environ 3 mois. Le résultat définitif apparaît 6 mois après l’intervention.
QU’EST-CE QUE ÇA COÛTE DE RÉPARER SON CORPS APRÈS LA GROSSESSE ?
« Combiné » ne signifie hélas pas moitié « prix cassé », même si la solution réduit quand même pas mal les frais de bloc et d’hospitalisation. Pour un combiné « ventre + seins », comptez entre 10.000 € et 14.000€.
Lifting mammaire avec Bodylift à 3 mois
Patiente de 30 ans, 2 grossesses
Les experts:
Drs Taliah Schmitt & Harold Chatel
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