23 septembre 2023
Les traitements de « bio-revitalisation » chez le médecin esthétique évoluent. Après les Skinboosters et le Profilho, un nouveau type de produit semble trouver un bel écho auprès des médecins esthétiques.
C’est quoi les polynucléotides (ou PDRN ou PN) ? Derrière ce drôle de nom sa cache un nouvel injectable qui permet de traiter la qualité de peau, THE nouveau graal. Il est formulé à base de fragments d’ADN extraits et purifiés de cellules germinales (cellules à l’origine des cellules reproductrices, les gamètes) de poissons. Des molécules naturelles, donc. Et chose qui rassure, lesdits PDRN sont utilisés depuis plus de 40 ans en médecine thérapeutique, réparatrice et aussi en cosmétique. On a donc déjà pas mal de recul, sur leur excellente tolérance notamment. Le produit est commercialisé par plusieurs labos (Croma, Mastelli, Dives, etc. ).
Comment agissent les polynucléotides ? Une fois injecté sous la peau, les polynucléotides vont déployer tout un éventail de propriétés. Ce sont, pour commencer, de super antioxydants qui rendent la peau plus résistante aux agressions. Par ailleurs, ils ont un fort pouvoir hydratant. Tout ceci crée les conditions idéales pour activer les fibroblastes (les usines à collagène et élastine de la peau), qui se retrouvent en leur présence non seulement plus actifs mais aussi plus nombreux, offrant à la peau une top régénération. Enfin, les PDRN ont aussi rôle anti-inflammatoire et ils stimulent l’angiogénèse (la création de nouveau vaisseaux).
C’est pour qui les polynucléotides ? « Avant de me lancer dans un programme esthétique, qui inclut laser, injections ou autre, j’ai pour habitude de remettre la peau en état. Elle est ainsi plus réceptive aux procédures. Donc, les PDRN sont pour moi une excellente introduction à tout geste esthétique. Ils conviennent à toutes les peaux, y compris masculines, mais sont un produit de choix pour les peaux jeunes qui recherchent un traitement préventif anti-âge dénué de risques. Je les propose aussi d’emblée aux peaux déshydratées ainsi qu’aux peaux « toxiques », c’est à dire les peaux ternes des fumeuses, des citadines ou de celles qui s’exposent beaucoup au soleil. Des études ont démontré l’effet protecteur des PDRN sur des fibroblastes irradiés par les UV. Une injection avant une longue exposition, pour protéger la peau ou après, pour l’aider à réparer les dommages, est donc toujours une bonne idée » rapporte le Dr Linda Fouque, dermatologue. Le traitement peut être réalisé sur l’ensemble du visage, le cou, le décolleté, les mains, et même le contour des yeux ! « Il est idéal pour estomper une patte d’oie débutante, avec un résultat qui perdure bien plus longtemps que le Botox » indique notre experte. Enfin, le produit a aussi des indications dans la chute de cheveux, tout en redonnant une très belle texture à la fibre.
Quelle différence avec la biorevitalisation type Skinboosters ? « Les PDRN appartiennent a la même catégorie de bio-revitalisants cutanés. Les produits sont tous deux très hydratants. Mais chose importante : les polynucléotides n’apportent strictement aucune matière, aucun effet de volume, contrairement aux Skinboosters (ou assimilés) qui renferment tout de même un acide hyaluronique faiblement réticulé » explique le Dr Linda Fouque. Certaines patientes se plaignent d’ailleurs à la longue d’un aspect un peu bouffi de leur visage. Par ailleurs, les polynucléotides ont des propriétés régénérantes supérieures aux produits de biorevitalisation à base d’acide hyaluronique. « J’ai tendance à réserver les polynucléotides aux sujets jeunes, qui n’ont pas véritablement de problèmes mais recherchent un traitement préventif du vieillissement et les Skinboosters aux patientes avec une peau déshydratée, froissée, manquant de tonicité » résume le Dr Marie-Thérèse Bousquet, médecin esthétique.
Quelle différence avec les inducteurs collagéniques type Radiesse ou Sculptra ? Les PDRN, on l’a vu, sont des produits naturels et ils s’éliminent entièrement, ce qui n’est pas le cas des inducteurs collagéniques . « Je conseille plutôt ces derniers aux patients à la peau un peu plus mature, froissées, présentant une perte de densité et qui recherchent un petit effet lift » indique Marie-Thérèse Bousquet.
Quelle différence avec le Profilho ? « Le Profilho offre des résultats proches de ceux des inducteurs collagéniques, à la différence près que le produit s’élimine entièrement puisqu’il est composé de 2 acides hyaluroniques » explique le Dr Marie-Thérèse Bousquet.
Comment injecte t-on les polynucléotides ? Les PDRN s’apparentent à un traitement de mésothérapie. Ils se présentent sous la forme d’un gel fluide que le médecin injecte à la canule l’aiguille ou à la canule, dans le derme profond. Une crème anesthésiante peut être appliquée avant pour les douillettes. Pas grand chose à signaler après la séance, si ce n’est parfois un léger gonflement pendant deux petites journées. Le protocole est généralement de trois séances espacées d’un mois. Les résultats persistent autour de 8 à 10 mois.
Quand voit-on le résultat ? Dès la première séance, la peau est plus hydratée, lumineuse. Après la seconde, on commence à percevoir les effets régénérants. La peau est plus dense, ferme, élastique. Le teint est plus uniforme, présente moins de rougeurs. Les fines rides et les cicatrices d’acné sont atténuées, les pores plus serrés. Une nouvelle peau, quoi !
Quel est le coût d’une séance de polynucléotides ? Autour de 300 €.
Les expertes
Drs Linda Fouque et Marie-Thérèse Bousquet
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