8 octobre 2022
On le voit fréquemment chez les people. L’excès de médecine et/ou de chirurgie esthétique les a tellement transformés qu’on ne les reconnaît plus (et eux non plus ne se reconnaissent plus). Mais alors, est-ce possible de revenir en arrière ? Ou tout au moins de rattraper un peu les dégâts ? Le point avec une chirurgienne plasticienne.
Rattraper un visage trop injecté
On se demande souvent comment certaines femmes peuvent en arriver à des visages aussi déformés. « Parce ce que certaines ont l’obsession du détail au détriment de l’aspect global de leur visage » explique le Dr Christelle Santini. Du coup, la moindre petite ride réclame, selon elles, une injection. Et certains médecins ne savent pas les freiner. Un conseil ? Evitez les miroirs grossissants. Ça finit toujours mal, à terme, cette histoire…
« Par ailleurs, la transformation étant progressive, la patiente ne se rend pas toujours compte de ce qu’elle est devenue. Elle a même souvent complètement perdu de vue le visage qu’elle avait avant. C’est l’entourage qui lui donne l’alerte » poursuit le Dr Santini. Un autre bon conseil : gardez toujours à proximité des photos de vous plus jeune (avant que vous ne vous lanciez dans ces petits travaux de réfection). Ça vous évitera de vous perdre …
Dans le cas d’une injection d’un produit résorbable, il est cependant toujours possible de revenir en arrière. Si a trop foncé sur le Botox par exemple, il suffit de patienter 3 mois et toutes les expressions reviennent. C’est plus embêtant lorsque le visage est déformé par des injections outrancières d’acide hyaluronique. Bien-sûr, il existe un antidote (la hyaluronidase), mais dont le médecin usera uniquement sur des petites zones, genre les sillons nasogéniens (de chaque côté du nez), la bouche ou les cernes (où le produit peut parfois persister plusieurs années !).
Lorsque l’excès touche l’ensemble du visage (les pommettes, les joues), il n’ y a malheureusement guère d’autre option que d’attendre que le produit se dégrade, soit environ un an. La question se posera alors de faire ou non un lifting pour retrouver un visage pimpant.
Le cas encore plus compliqué, c’est lorsque le visage a été rempli avec des produits de comblement permanents (type silicone). Une chirurgie peut être envisagée pour retirer partiellement le produit, mais toujours au prix d’une rançon cicatricielle pas terrible.
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Rattraper un lifting trop visible
La peau trop tirée, c’est l’angoisse de toutes les femmes. Quand cela survient, que fait-on ? « On attend que le tissu se relâche ce qui peut prendre quelques années, mais je vous rassure, en France, on n’est pas trop confronté à ce genre de problème. Les patientes auraient plutôt tendance à se plaindre de l’inverse, de sous-corrections. Ou alors, on est dans le cas d’une femme qui a subi plusieurs liftings. Possible aussi : l’axe de traction qui n’était pas bon et dans ce cas, le résultat du lifting peut manquer de naturel. Malheureusement, tout cela est assez difficile à rattraper » indique Christelle Santini.
Il n’y a que lorsque l’oreille « tire » ( = le lobe est collé à la joue), qu’il est possible d’apporter une correction rapide. « Dans ce cas, on réalise une plastie en V/Y du lobe de l’oreille, c’est à dire que l’on détache le lobe, puis on le remet en bonne position. Il en résulte une cicatrice qui part de chaque côté de l’oreille et se prolonge par une barre verticale sous le lobe » détaille notre spécialiste.
L’excès de lifting peut aussi toucher les paupières. Surtout les paupières inférieures où l’on risque le fameux ectropion (œil rond) quand le chirurgien retire trop de peau sous l’œil. « Là encore, il faut attendre que la peau s’assouplisse. Des massages spécifiques peuvent aider. Sinon, dans la cas d’un ectropion sévère, on pratique une greffe de peau » explique Christelle Santini.
Au niveau de la paupière supérieure, idem. On est obligée de patienter plusieurs mois (parfois, plusieurs années), le temps que la peau retrouve une laxité. On l’y aide avec des auto-massages et on dort avec un strip sur les paupières pour les garder fermées et éviter la survenue de problèmes fonctionnels, type kératite. Mais bon, je vous dis ça, mais c’est quand même loin d’arriver tous les quatre matins, heureusement !
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L’expert :
Dr Christelle Santini
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