18 novembre 2018 – Mise à jour le 4 juillet 2019
Le barbu est à la mode. Mais que faire quand on a le poil clairsemé ? Une greffe de barbe !
«Pour moi, ne pas avoir de pilosité, c’est comme être émasculé », confesse Julien, 28 ans qui souffre carrément de son duvet « qui ne s’est jamais transformé ». Du coup, cela fait quelques mois qu’il étudie la possibilité d’une greffe. D’autres hommes ont une barbe mais ne la trouvent pas assez fournie ou alors elle est « mitée », avec des trous ici et là, pas super esthétiques. Quand ce n’est pas une cicatrice qui casse l’harmonie. Autre possibilité encore, la ligne n’est pas assez bien dessinée (ce qui a déjà poussé certains hommes à faire des séances de laser pour une délimitation plus nette, mais le résultat est encore imparfait).
La greffe de barbe permet de répondre à tous ces cas de figure. « On peut intervenir dès la fin de la puberté. Mais enfin, il est rare que l’on vienne nous consulter aussi jeune. C’est autour de la trentaine souvent que les hommes se manifestent » indique le Dr Marilyne Plasqui, médecin esthétique.
La technique de la greffe de barbe
C’est exactement la même que celle de la greffe capillaire. Les greffons sont prélevés à l’arrière de la tête, selon la technique de la « bandelette » ou de la FUE, puis réimplantés au niveau de la barbe, aux endroits désirés. Lire ici la fiche pratique sur la greffe capillaire. Les cheveux ne sont pas toujours de la même texture que les poils de barbe, mais fondus dans la masse, ça passe très bien. D’autant qu’après deux à trois ans, ils s’adaptent et leur texture s’en rapproche. La seule chose qui ne change pas, c’est leur couleur. Il faut donc faire très attention à ce que les cheveux prélevés dans la couronne soient aussi proches que possibles des tonalités des zones de barbe à combler.
L’intervention dure entre 3 et 5 h selon le nombre de greffons réimplantés : rarement plus de 1500 pour une barbe, autour de 500 à 600 pour un bouc.
C’est un geste qui est plus simple qu’on ne l’imagine. Il est réalisé sous anesthésie locale. La phase de prélèvement est la plus inconfortable car les patients sont allongés sur le ventre, la tête dans le trou de la table de traitement. « C’est un peu stressant pour eux car ils ne voient pas ce qu’on leur fait. Mais une fois cette première étape passée, ils vont faire un petit pipi, puis on passe à la phase 2 : celle de la réimplantation des greffons. Là, confortablement allongés sur le dos, ils regardent la télé et souvent finissent par s’endormir », indique notre spécialiste. C’est le médecin qui est surtout très appliqué dans cette phase, en particulier quand il a affaire à des « peaux à piston ». « Pendant que l’on enfonce un greffon, deux autres s’extraient ! Ce n’est pas toujours très aisé la réimplantation, mais on gère ! », rapporte notre experte.
A savoir :
– Avant toute greffe de barbe,il est important selon le Dr Plasqui, de bien préparer la peau, pendant un à deux mois, avec des compléments alimentaires : omégas-3 (Arkopharma) qui vont favoriser une bonne cicatrisation, curcuma, anti-inflammatoire (Solgar) et complexe vitaminique (Forcapil d’Arkopharma, Oligophan …) qui va fortifier les cheveux de la zone donneuse.
Plus la peau est épaisse et foncée (phototypes 4 à 6), plus la préparation est importante et doit être suivie longtemps (3 à 4 mois). « Il faut savoir qu’après toute greffe, la peau est grumeleuse, comme une peau de poulet. Ce sont les greffons que l’on a réimplantés, qui se sentent sous les doigts pendant un bon mois. Malheureusement, chez les épidermes qui cicatrisent mal, cet aspect rugueux peut persister. Une bonne préparation de la peau favorise une meilleure cicatrisation » explique le Dr Plasqui.
Et après l’intervention comme ça se passe ?
– Le patient ressort le bas du visage recouvert d’un gel Bétadiné à la texture poisseuse, qu’il doit conserver pendant 3 jours (la toilette du visage est interdite pendant ce laps de temps. Il est recommandé, pour dormir, de protéger l’oreiller avec une serviette). « Mais ça sèche quand même un peu après plusieurs heures » rassure le médecin. La zone donneuse, elle, est suturée, puis laissée à l’air libre. Pas de pansement. Ça peut être douloureux pendant les premiers jours, le médecin donne des antalgiques. La zone est gonflée aussi, et présente des bleus. Clairement, le spectacle n’est pas très joli à voir (mieux vaut prévoir une semaine « off »). Il est conseillé de dormir sur le dos, la tête calée dans un oreiller de voyage, pour ne pas risquer de malmener les greffons, qui restent fragiles pendant 15 jours. On doit éviter également de pencher la tête en avant, de porter des vêtements qui s’enfilent par la tête (style col roulé) et des casques de moto. Pas d’exposition au soleil pendant 15 jours, puis l’application d’un écran solaire est recommandée pendant six mois. Pas de sport. Pas de rasage ni de nettoyage du visage à l’eau et au savon (utiliser du Septeal dilué dans de l’eau jusqu’à ce que les croûtes tombent), ni de cosmétiques pendant 1 mois.
– Sur toutes les zones greffées, des petites croûtes se forment rapidement. Il ne faut surtout pas gratter, même si ça démange sévèrement. Au dixième jour, on est autorisé, pour accélérer leur disparition, à appliquer délicatement du bout des doigts une huile d’amande douce.
– Il y a une forte chance pour que les cheveux tombent, et peut être aussi les poils existants autour des zones implantées. Pas de souci, c’est le processus normal. Ils repousseront plus vigoureux, 6 à 8 mois plus tard (oui, c’est long. Oui, ça se mérite).
– Il est conseillé de poursuivre la prise des Oméga-3 pendant encore 3 mois et celle des compléments vitaminiques pendant 6 mois.
– A la repousse des poils, la survenue de furoncles à tête blanche est possible, signe que certains poils peinent à percer la peau. Il ne faut surtout pas les triturer, mais retourner illico voir le médecin.
Quelles sont les complications de la greffe de barbe ?
– Un mauvais résultat esthétique. Les greffons n’ont pas pris uniformément et il reste des zones glabres.
– Une infection en post-greffe (mais elle est rarissime car le médecin donne une semaine d’antibiotiques).
Le prix de cette folie ?
Autour de 3000 €
Laisser un commentaire