22 juillet 2020 – Mise à jour le 27 février 2021
Sur tous les réseaux, on entend parler que de ça depuis des mois ! Alors, késaco ce lifting colombien du fessier ?
Une technique d’augmentation des fesses sans chirurgie, proposée par les instituts de beauté. Ça n’a évidemment rien de « colombien », vous vous en doutez bien. Ni rien d’un lifting non plus. C’est juste pour imiter le célèbre « Brazilian Butt Lift » pratiqué par les chirurgiens plasticiens.
L’histoire de ce truc est assez démente, vous allez voir …
Alors, ce fameux lifting colombien repose sur la « vacuum therapy », une méthode qui consiste à aspirer une partie spécifique du corps (là, en l’occurrence, les fesses) en se servant d’une machine à ventouses. Les esthéticiennes connaissent déjà bien ce procédé, qui est utilisé depuis de longues années dans le traitement de la cellulite. Et les Chinois depuis des millénaires, pour activer localement la circulation sanguine et soulager les douleurs musculaires.
Là, le but, c’est d’augmenter le volume des fesses. Est-ce que ça marche ? NON !!!
Et pourtant c’est un chirurgien plasticien de Miami, le Dr Roger Khouri, qui en est à l’origine … Son système, appelé BRAVA, avait été développé à la fin des années 90, pour augmenter le volume des seins au départ. S’était-il inspiré des modèles vendus jadis dans le catalogue de La Redoute ?? Ma foi, ma foi …
L’HALLUCINANTE HISTOIRE DU LIFTING COLOMBIEN
Le système consistait à placer une cloche en plexiglass sur chaque sein, avec un joint en silicone à sa base, qui était spécialement adapté au corps de la patiente, pour créer une dépression négative aspirant le sein. Ce dernier pouvait alors gagner, selon les études publiées jadis, entre 100 et 150 g. « Pas de quoi sauter au plafond, ce n’est même pas une taille de bonnet, mais disons que l’effet « push-up » était notable » rapporte le Dr Richard Abs, chirurgien plasticien. Mais à quel prix cependant ! La patiente devait acheter le dispositif (qui était facturé quelque chose comme 2000 €), le placer entre ses seins, bien planqué sous un gros pull (ça avait la taille d’un petit MP3 …) et le porter, au choix : toute la journée en le faisant fonctionner à petite intensité, ou dix heures consécutives à forte intensité. Et ce pendant … six semaines ! C’est long un mois et demi à se faire pomper les seins …
Alors là, j’anticipe déjà sur votre réaction : « Non, mais allô, quoi ? ». « Allô », en effet … Reste que tout dans l’histoire n’était pas complètement tordu. « Il se trouve que le corps a horreur du vide. Cette aspiration en continu créait une sorte de bulle à l’intérieur du sein que le corps comblait après six semaines, en fabriquant du tissus conjonctif. Ou du collagène, si vous préférez … » explique le Dr Abs. Sauf que les résultats obtenus n’ayant jamais été délirants, les candidates ne se bousculaient au portillon.
Loin d’abandonner son affaire, l’inventeur a ensuite relancé sa technique au cours des années 2000, avec l’avènement du lipomodelage des seins (augmentation par greffe de graisse). Un geste chirurgical qui a ses limites, on le sait, car il est impossible, en une seule séance, d’injecter un gros volume de graisse. L’intervention est donc réservée aux femmes qui ne souhaitent pas une augmentation importante (ou qui acceptent de subir plusieurs interventions). « Pour résoudre ce problème, la Vaccum Therapy a alors été proposée pour « expandre » – élargir – le volume du sein dans les semaines précédant l’intervention. Ainsi, les chirurgiens pouvaient le remplir avec des quantités supérieures de graisse » rapporte Richard Abs. Mais imaginez un peu la lourdeur du protocole ! Je me fais pomper les seins pendant six semaines, puis je vais au bloc … Faut vraiment rien avoir d’autre à faire.
Donc, une fois de plus, la technologie a fait chou blanc et est passée à la trappe, jusqu’à ce qu’elle ressorte il y a environ deux ans pour, pour … gonfler les fesses ! Seins/fesses, même combat : faut que ça se voie !
Mais là, comme il n’était plus vraiment question de la proposer aux chirurgiens, l’appareil a investi les instituts de beauté ! Alors, est-ce le même engin que le système BRAVA ou des copies…, ça ma foi … je ne l’ai pas vérifié.
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L’EFFICACITE DU LIFTING COLOMBIEN ? NULLE !
Contrairement au système d’origine, les cloches qui sont placées sur les fesses n’ont pas de joints en silicone réalisés sur mesure, pour épouser parfaitement les courbes des fesses. Elles sont appliquées à même la peau, ce qui en fait un système à la fois moins efficace mais très certainement aussi plus douloureux (d’ailleurs, on le voit sur les vidéos, les filles grimacent). Par ailleurs, les séances ne durent qu’une heure (or, on l’a vu au avec les seins, il faut porter le système au moins une dizaine d’heures par jour ! Mais à moins de vivre en jupe à faux-cul, c’est assez compliqué d’évoluer avec des cloches collées aux fesses. Ceci explique sans doute cela … ). Donc, côté résultats, vous n’obtenez rien du tout ! En tous les cas, rien de pérenne malgré les six séances préconisées. Les effets (un œdème généré par le traumatisme appliqué aux tissus) ne persistent que quelques heures. En revanche, si vous vous amusez à faire des ventouses régulièrement, vous risquez fort de vous retrouver avec un joli relâchement cutané ! « Cela dit, la technique n’est pas risquée, c’est déjà ça … » précise le Dr Richard Abs. Elle est malgré tout fortement déconseillée aux femmes qui présentent une fragilité vasculaire et sous anticoagulants, pour éviter la survenue de bleus.
Et hop, deux bons gros suçons, deux !…
En revanche, il est très possible que ce soit compliqué de vous asseoir pendant quelques heures, tant les fesses sont endolories après la séance. Ces dernières sont aussi marquées d’un gros rond rouge (comme le cul d’une vache !). Un conseil : évitez la « date », le soir même. Ça peut interroger tout de même … (elle est restée assise sur deux pots de chambre toute la journée, la meuf, ou bien ?). Enfin, il est vivement recommandée de déplacer les cloches au cours de la séance (ce qui n’est pas toujours proposé), sous peine de vous retrouver avec un fessier en forme de choux à la crème. Là aussi, ça peut questionner …
Demain, les cloches pour augmenter le kiki ? Hâte de voir …
Avant/après: un bien joli spectacle …
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