11 mai 2024
Vous subissez une énorme baisse de la libido ? Pas de panique. Il y a des solutions pour retrouver l’envie d’avoir envie et sortir de l’immense déprime qui vous envahit.
On a déjà toutes éprouvé des baisses de libido et il n’y a rien d’anormal là-dedans. Pour avoir envie de sexe, encore faut-il que les conditions soient réunies pour, n’est-ce pas ? Une vie abrutissante au quotidien peut vite nous en écarter. Néanmoins, il y a des périodes de bouleversement hormonal, comme la ménopause (naturelle ou chimiquement induite), au cours de laquelle la perte d’intérêt peut-être particulièrement marquée, au point de provoquer une véritable souffrance. On parle alors de trouble du désir sexuel hypoactif (HSDD). Mais la bonne nouvelle, c’est que cela se soigne !
Le désir sexuel, comment ça marche ?
Eh bien, il est modulé, au niveau du système limbique (cerveau émotionnel) et du cortex cérébral (principal centre de contrôle et unité de traitement des informations), par des neurotransmetteurs (messagers chimiques qui participent à la communication entre le cerveau et l’organisme) et des hormones sexuelles. La théorie du Dual Control Model considère que le désir résulte d’une balance entre des mécanismes excitateurs (dopamine, testostérone, œstrogènes, etc.) et inhibiteurs (sérotonine, prolactine, opioïdes, etc.) au niveau central.
On ne peut cependant le réduire à une « simple » activité neuro-hormonale. D’autres éléments comme certaines conditions de santé, des médicaments, des facteurs psychosociaux (facteurs et enjeux qui impactent la santé émotionnelle au travail) ou psychologiques, l’influencent aussi.
Les hormones sexuelles ne font pas le désir mais celui-ci est clairement sujet à une influence hormonale. Maintenant, savoir s’il est davantage influencé par les féminines ou les masculines, alors là, c’est encore le big mystère.
Des petites doses de testo pour faire décoller la libido
Oui, vous avez bien lu. C’est de la testo qu’il est question de vous prescrire, comme chez les mecs. Nos ovaires et nos glandes surrénales en produisent chaque entre 0, 2 et 0, 25 ml, soit dix fois moins que chez nos congénères du sexe masculin. Toutefois, même à ces toutes petites doses, on sait que l’hormone a une action a une action au niveau central sur le désir sexuel.
Pour bénéficier du traitement, il faut déjà bien-sûr écarter toute contre-indication (risques thromboemboliques, cancer du sein, augmentation de l’hémoglobine) et s’assurer que le trouble du désir sexuel hypoactif est bien avéré, autrement dit qu’aucun facteur autre qu’hormonal (dépression, relation de couple dégradée, etc.) ne vient brouiller les cartes. Le dosage sanguin de la testostérone doit en prime révéler des valeurs plutôt basses. Toutefois, contrairement à l’homme, l’hormone ne chute jamais drastiquement avec l’âge. Les femmes continuent toujours d’en produire un peu malgré l’arrêt de leurs ovaires.
Enfin, la testo ne se prescrit jamais seule mais toujours en complément d’un traitement hormonal de la ménopause. » On met d’abord en place un THM , puis quelques mois après, on étudie la pertinence d’un supplément testostérone » explique le Dr Charlotte Méthorst, urologue à l’hôpital de Saint-Cloud. Les effets sont perceptibles au bout de quelques semaines.
Sous quelle forme la testostérone pour les femmes se prend t-elle ?
A vrai dire, il n’existe pas de préparation de testostérone à dose physiologique pour un usage chez la femme, disponible et approuvée. L’unique traitement ayant reçu une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) en Europe, il y a quelques années (patch Intrinsa 300 µg/jour) ne se trouve plus. Par ailleurs, il n’a jamais été approuvé en Suisse ou aux Etats-Unis, où la Food & Drug Administration attendait encore des données sur sa sécurité à long terme.
Toutefois, plusieurs sociétés savantes, comme la Société Internationale pour l’Etude de la Santé Sexuelle des Femmes (ISSWSH), se sont positionnées favorablement quant à la prescription de testostérone, qui améliore non seulement la fonction sexuelle mais aussi le bien-être, l’humeur, la cognition, la santé vasculaire et les troubles musculo-squelettiques.
Le gel utilisé s’applique avec parcimonie, sur les avant-bras, le matin. «On fait un traitement d’épreuve pendant 3 à 6 mois pour voir si les symptômes s’améliorent, puis on réévalue le besoin », indique Charlotte Méthorst.Et, pas de panique, aux doses physiologiques où la testo est prescrite, il n’y a normalement aucun risque de développer un hirsutisme ou une acné. En plus du traitement, il est conseillé d’avoir une alimentation équilibrée et d’éviter les variations importantes de poids.
A qui s’adresser pour une prescription de testostérone chez Madame ?
Peu de médecins sont familiers avec ce traitement, malgré les 500.000 femmes qui entrent en ménopause chaque année. Le mieux est de s’orienter vers des spécialistes en médecine sexuelle (urologues, gynécologues, certains sexologues).
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L’experte
Dr Charlotte Methorst
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