15 avril 2023 – Mise à jour le 20 décembre 2023
« O » pour « Orgasm Shot ». Grâce à certaines techniques médicales, il serait aujourd’hui possible de multiplier les moments d’extase. Qui n’en veut ?
J’avoue, je fais ce papier surtout parce que l’expression me fait marrer. Aujourd’hui, on prend des shots de tout, vous avez remarqué ? Des shots de vitamine C, des shots d’acide hyaluronique, … Donc, pourquoi pas aujourd’hui aussi des shots d’orgasme. « Vous m’en mettrez 2 cc, svp ! ».
Bon, vous savez qu’il se passe plein de choses dans la zone génitale aujourd’hui, n’est-ce pas ? Lire ici : Mesdames, votre minou a t-il besoin d ’un coup de jeune ? Les femmes ne veulent plus subir ni leur sécheresse ni leur laxité. Elles souhaitent, en dépit des grossesses multiples, de la ménopause, et de tous ces moments de la vie d’une femme qui « changent » ce qui se passe en bas, se ré-appartenir et vivre pleinement leur sexualité. Bravo à elles. Du coup, (c’est le cas de le dire), on leur propose, au cours des traitements de « restauration » de la zone (laser, injection d’acide hyaluronique, radiofréquence …, tout ce qu’on désigne aujourd’hui par « médecine du bien-être sexuel »), des petits « plus » comme le « O-shot », une injection de PRP (plasma riche plaquettes) au niveau du clitoris, la « cerise sur le gâteau » en quelque sorte. Ha !, ha ! Sûr que la Queen du clan Kardashian, toujours en quête de solutions « waou » pour booster son sex power, a déjà dû essayer !
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Mais revenons d’abord sur l’anatomie du clitoris pour ceux qui auraient quelques lacunes …
Lorsque l’on contemple l’organe, on ne voit en réalité que le 10 ème du mignon : le gland. Les 90 % restants (appelés « la tige » ou le « corps ») sont enfouis. Et le croirez-vous, ils mesurent autant qu’un pénis au repos, soit entre 10 et 13 cm (eh, oui, rien à envier aux mecs !) et se séparent en deux piliers : les corps caverneux qui gonflent sous l’effet de l’excitation comme dans la verge masculine.
Le clito pour les nuls
Le clitoris étant à cheval sur le vagin, tout ce profite à l’un profite à l’autre. D’où l’idée de ce « O-Shot » qui restimule le « bouton de rose », pour déclencher des orgasmes fous.
« Après l’application d’un gel anesthésiant au sein de la cavité vaginale, j’injecte le PRP à la base de ces deux piliers, pour renforcer la muqueuse, augmenter sa densité et sa vascularisation, ce qui la rend plus réceptive lors des rapports. Puis, après une seconde anesthésie locale, j’injecte le gland du clitoris pour augmenter sa turgescence, ce qui augmente décuple aussi l‘orgasme » explique la docteure Sophie Menkes, médecin esthétique et directrice du Centre de Médecine Esthétique et Régénérative à la Clinique Nescens (Genolier, Suisse). C’est du moins ce que tout le monde veut croire car il n’existe aucune étude n’attestant de l’efficacité de la chose. Hélas, ce traitement au PRP est interdit en France, ne le cherchez pas (comme toutes les injections de PRP du reste, on le rappelle, hormis le traitement de l’alopécie). Pour en bénéficier, il faut se rendre à l’étranger. Mais bon, savoir que ça existe, ça fait déjà du bien, non?
Alors, que peut-on faire chez nous pour redonner de la joie à notre clito ? « Une injection de la zone du point G avec un acide hyaluronique qui va la regonfler et donc améliorer le point de contact entre le vagin et la verge du partenaire. C’est la méthode la plus simple à mettre en œuvre. Sinon, on peut utiliser la Nanofat au bloc opératoire, mais ce protocole est davantage indiqué dans le cas d’une régénération complète de la cavité vaginale, pas uniquement de la zone G » détaille Sophie Menkes.
La technique est surtout proposée aux femmes qui se plaignent d’une raréfaction des orgasmes (pas à celles qui n’en n’ont jamais eus) et chez lesquelles, on détecte à la palpation, une légère dépression 2 à 3 cm après l’entrée du vagin (autrement dit, dans la zone du point G). Maintenant pour celles qui n’ont pas ce petit creux et qui souffrent en prime d’une béance vaginale, oubliez, l’injection n’a aucun intérêt. Jamais d’injection d’acide hyaluronique en revanche, directement le clitoris, c’est dangereux.
Vous en avez appris des choses, hein ?
L’expert
Dr Sophie Menkes
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