20 août 2017 – Mise à jour le 6 juillet 2024
Ben oui, comme tout le reste du corps, le minou vieillit. Lui fournir des petits traitements pour le rebooster peut être une très, très bonne idée.
Depuis environ quatre ans, des techniques de « revitalisation de la sphère intime » sont apparues en France : laser, injections, radiofréquence … En fait, tous les traitements que le monde esthétique propose pour le rajeunissement du visage et du corps sont maintenant déclinés pour le minou. Pour quoi faire ? Le rajeunir sous toutes ses coutures, à l’extérieur comme à l’intérieur ! Parce que, tout comme le reste du corps, la zone génitale vieillit (et parfois même assez jeune). Les grandes lèvres se distendent, se « vident », ce qui n’est pas franchement sexy (surtout quand on se glisse sous les draps aux côtés d’un nouveau compagnon. A ce moment-là, on se dit que la patte d’oie au coin des yeux est un moindre mal à côté de ce qui se passe en bas). Mais il se déroule également des choses à l’intérieur du vagin aussi qui peuvent définitivement clôturer la séquence « Fifty shades of grey ». Mais de ces problèmes-là, on ne parle jamais (même pas à ses meilleures copines, parfois même pas à son gynéco non plus). Cette nouvelle prise en charge ne concerne donc pas seulement l’esthétique du minou. Elle permet aussi à toutes celles qui souffrent d’un inconfort au quotidien de retrouver un épanouissement dans leur intimité. Aujourd’hui, les femmes souhaitent poursuivre une activité sexuelle à tous les âges. Good news, encourageons-les !
QUI EST CONCERNE PAR CES TRAITEMENTS ?
A savoir des petites lèvres trop développées qui dépassent des grandes lèvres et sont source de gêne au quotidien. Jusqu’ici, seule la nymphoplastie chirurgicale était proposée. Aujourd’hui, la médecine esthétique permet de aussi de corriger les hypertrophies modérées.
Les femmes ménopausées chez qui la carence en œstrogènes entraîne une «atrophie vulvo-vaginale».
Les grandes et les petites lèvres se distendent, s’aplatissent, se fripent. Les femmes le remarquent d’autant plus qu’elles sont nombreuses aujourd’hui à avoir le sexe largement épilé ! A l’intérieur, le vagin se resserre. La muqueuse s’amincit, se fragilise, devient plus sensible aux irritations, aux infections. La production des sécrétions naturelles diminue générant sécheresse, démangeaisons et douleurs pendant les rapports sexuels. La muqueuse perd son élasticité se relâche, altérant les sensations de plaisir. Ouf, n’en jetez plus !… Le pire, c’est que la moitié des femmes ménopausées présentent au moins l’un de ces symptômes. Mais peu consultent pour ces problèmes qu’elles considèrent comme un vieillissement inéluctable.
Les femmes jeunes, après l’accouchement (en particulier si elles allaitent).
Là, de nouveau, la baisse du taux d’œstrogènes implique une série d’inconforts (sécheresse vaginale, irritations, lésions, douleurs pendant les rapports sexuels, …). Certaines peuvent se plaindre aussi d’une laxité vaginale (après le passage du bébé, les tissus ont subi un étirement excessif et n’ont pas retrouvé leur élasticité) : les tampons ne tiennent plus, les sensations lors des rapports sexuels sont altérées.
Les femmes après un cancer hormono-dépendant (seins, utérus …)
La ménopause induite par la prise de traitements anti-hormonaux (chimiothérapie, rayonnements, antitumoraux) les expose aux mêmes problèmes de sécheresse et d’irritations vaginales, etc. que les plus de cinquante ans.
LES TRAITEMENTS
* Rajeunir la vulve
* Raccourcir les petites lèvres hypertrophiques
L’apparition de ces traitements a suscité un grand débat au sein de la communauté médicale qui s’interroge encore sur les limites de leurs indications. En particulier pour ce qui concerne le traitement des petites lèvres hypertrophiques. De fait, s’il peut rendre service à des femmes gênées par l’apparence de leur sexe, il ne s’agit pas non plus de créer une norme de la belle vulve et d’engendrer des complexes chez celles qui ne présentent pas les caractéristiques adéquates. Le sexe idéal, tel qu’il est décrit dans les précis d’anatomie (l’abricot fendu, avec les petites lèvres qui affleurent entre les grandes lèvres) est en effet très rare. « Autant de femmes, autant de vulves différentes ! », rappelle le Dr Magali Dubois, dermatologue.
Les médecins ont moins de réticences à traiter les femmes ménopausées qui ont, elles, un problème de vulve fripée, relâchée. On peut comprendre qu’elles souhaitent améliorer son aspect, comme elles le réclament déjà pour les autres parties du corps. Tonique, en haut, tonique en bas aussi !
- La radiofréquence pour raffermir les tissus (Protégé Intima de BTL Aesthetics, ThermiVa).
C’est la même technologie qui est déjà utilisée dans les cabinets d’esthétique pour raffermir la peau du visage, du décolleté ou, des bras, mais avec un applicateur étudié pour les zones intimes. Elle consiste à chauffer la peau en profondeur pour stimuler la production de nouveaux collagène et élastine qui vont raffermir les tissus distendus et rétracter les petites lèvres trop longues. Toutefois au-delà d’un allongement de 2 cm, le traitement risque d’être insuffisant. Mieux vaut dans ce cas s’adresser à un chirurgien plasticien pour une nymphoplastie.
Comment ça se passe ? Un gel est appliqué sur la zone à traiter, préalablement rasée, puis le médecin passe son applicateur 7 minutes sur chaque lèvre. On ressent une sensation de chaleur qui monte progressivement jusqu’à atteindre 44 °C, mais ce n’est pas douloureux (pas besoin de crème anesthésiante).
Et après ? La sensation de chaleur peut persister pendant une heure. La peau est un peu rouge.
Les résultats des séances apparaissent dès le premier mois de traitement et sont, à partir de 3 mois, encore plus notables. Le protocole de traitement varie selon appareils utilisés. Avec le Thermiva, c’est 2 à 3 séances espacées de 15 jours à 1 mois (800 € l’une). Avec l’Exilis Progétégé Intima de BTL Aesthetics, c’est 1 à 3 séance espacées d’une à deux semaine (800 € à 1500 € en tout), puis une à deux séances d’entretien par an (à partir de 250 € l’une), etc.
Les injections pour regalber les grandes lèvres
> Acide hyaluronique
Comment ça se passe ? Sous anesthésie locale, le médecin injecte un acide hyaluronique très volumateur (Désirial + de Vivacy), le long des grandes lèvres. La séance dure 20 à 30 minutes.
Et après ? Il n’y a pas de bleus, mais la zone est gonflée pendant une petite semaine. Le résultat est immédiat tient environ un an. Prix : 400 à 800 € la séance.
> Graisse (lipofilling)
L’effet repulpant sur les grandes lèvres est le même que celui de l’acide hyaluronique mais le résultat est définitif. Cependant, l’intervention est plus lourde : elle oblige à passer au bloc.
Comment ça se passe ? Sous anesthésie générale, le chirurgien prélève de la graisse dans le ventre ou les cuisses et la réinjecte le long des grandes lèvres.
Et après ? La zone injectée est gonflée pendant une semaine. Le résultat est définitif à 3 mois. Prix : 2500 €
Revitaliser la muqueuse vaginale pour un meilleur confort lors des rapports sexuels
- Des séances de laser CO2 fractionné (MonaLisa Touch de Deka, Gynelase de Cynosure, etc.)
Les médecins connaissent bien cette technologie qui est utilisée depuis plus de dix ans dans le traitement du rajeunissement du visage. Elle consiste à abraser partiellement la peau, en « pointillés », pour laisser des zones de tissu sain et favoriser une cicatrisation rapide. Aujourd’hui adaptée à la muqueuse vaginale, elle redonne en quelques minutes aux tissus, la fonctionnalité qu’ils ont perdu au fil du temps.
Comment ça se passe ? On vous demande de stopper tout traitement local (ovule, lubrifiant, etc) 48 h avant la séance. Le médecin introduit une sonde (sorte de speculum, d’une vingtaine de centimètres), dans le vagin (mais rarement entièrement, rassurez-vous). Ce n’est pas confortable mais ça ne dure quelques secondes. Le rayonnement laser est ensuite émis à 360 ° sur les parois du vagin afin de stimuler la régénération des fibres de collagène et l’élastine de la muqueuse. On ressent des vibrations ainsi qu’une discrète sensation de chaleur, mais ce n’est pas douloureux (un peu plus à l’entrée du vagin, qui est plus sensible). Pas besoin d’anesthésie. Le traitement dure environ dix minutes.
Et après ? On doit éviter tout rapport sexuel avec pénétration, ne pas utiliser de tampons hygiéniques et ne pas prendre de bain (mais les douches sont possibles) pendant une dizaine de jours. Les effets du traitement (réhydratation de la muqueuse, remise en tension des parois vaginales, disparition des douleurs pendant les rapports, etc.) se font sentir dès le premier mois de traitement, puis se renforcent au fil des jours. Prix : entre 250 € et 400 € la séance. On recommande ensuite, selon les besoins, une séance d’entretien par an ou tous les deux ans.
- Des séances de radiofréquence (Protégé Intima de BTL Aesthetic, ThermiVa, Venus Fiore)
Le principe est similaire à celui du laser : la chaleur générée sur les parois du vagin va stimuler le remodelage collagénique, mais avec un effet de « tightening » (tonification) supérieur au laser. Ce traitement est donc surtout indiqué dans les cas de laxité vaginale et de diminution des sensations lors des rapports sexuels. On doit éviter tout rapport sexuel avec pénétration, ne pas utiliser de tampons hygiéniques et ne pas prendre de bain (mais les douches sont possibles) pendant une dizaine de jours. Prévoir 1 à 3 séances espacée d’un mois (à partir de 250 € l’une).
Des injections d’acide hyaluronique (Desiral)
Les injections apportent de l’acide hyaluronique directement dans les tissus, en vue de les réhydrater. « Le traitement est cependant plus localisé qu’avec un laser. On ne travaille qu’à l’entrée du vagin, ce qui peut être insuffisant pour répondre correctement à un problème d’atrophie vulvo-vaginale. D’autre part, le produit se dégrade, les résultats sont moins pérennes. Cependant rien n’interdit d’associer les deux techniques, pour une meilleure efficacité : le laser + des injections à l’entrée du vagin (pour diminuer les douleurs liées à la sécheresse qui sont surtout perceptibles à ce niveau-là) » décrypte le Dr Magali Dubois. Le prix : entre 250 € et 400 € la séance. A noter : il est aussi possible pour celles qui se plaignent d’une diminution des sensations pendant les rapports d’injecter la zone G, localisée sur la face antérieure du vagin, en vue d’augmenter la zone de contact avec le sexe du partenaire. On utilise alors hyaluronique plus volumateur (Desirial +), qui est injecté à l’aide d’une aiguille très fine, sans douleur. Le prix : 300 à 600 € la séance.
Qui consulter pour tous ces soins ? Un dermatologue, un chirurgien plasticien ou un gynécologue pratiquant ces traitements de restauration vaginale.
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