9 mars 2024
Il existe tellement de solutions aujourd’hui pour retrouver le glow qu’on se demande si les peelings superficiels ont toujours leur place en médecine esthétique. Réponse !
Le peeling superficiel ou « lunch peel » est tellement répandu partout, jusque dans les instituts de beauté et les rayons cosmétiques, que son seul nom a fini par lasser.
Reste que pour stimuler le renouvellement épidermique et faire peau neuve, c’est la base ! Donc, la tendance actuelle qui consiste à jeter aux orties tout ce qui ancien, ben, faut pas toujours la suivre. En prime, c’est l’un des traitements les moins chers de la médecine esthétique (il est en l’occurrence plus accessible que le laser facial).
Chez le dermato, il a évidemment une force de frappe supérieure aux produits que l’on utilise chez soi, et qui sont baptisés fort peu à propos de « peelings » puisqu’ils ne font pas peler la peau. Dans le médical, on utilise des préparations aux pH plus bas et aux concentrations supérieures en acides, qui dégomment beaucoup plus. Et là, ça pèle ! Enfin, plus exactement ça peluchote.
« Le peeling superficiel est loin d’être has been. J’en fais sans arrêt ! » témoigne le Dr Marilyne Plasqui, médecin esthétique. « C’est un traitement très soft. En 5 jours maxi, la peau a récupéré. La différence, c’est qu’aujourd’hui, je ne l’utilise plus seul mais en « thérapies combinées », soit un peeling superficiel adapté à la problématique de peau, suivi d’une mésothérapie, et pour clôturer quelques minutes de LED pour la réparation » poursuit notre spécialiste. Voilà pour la version 3.0 du « lunch peel ».
« On voit souvent le peeling superficiel, comme un simple geste « coup d’éclat ». Mais il occupe aussi une place essentielle dans l’arsenal thérapeutique du dermatologue, pour traiter le mélasma, les pigmentations post-inflammatoires, l’acné, en particulier sur les peaux compliquées que sont les peaux asiatiques et les peaux noires pour lesquelles on a très peu d’options » ajoute le Dr Bernard Peyronnet, dermatologue.
Une précision tout de même : si votre peau présente une sévère héliodermie (= peau esquintée par le soleil), il lui faudra un traitement un peu plus costaud pour retrouver le glow. Des peelings moyens, par exemple.
Quels sont les acides utilisés dans un peeling superficiel ?
Le plus connu est l’acide glycolique (AHA, tiré de la canne à sucre) mais il n’est pas forcément le plus utilisé aujourd’hui. La plupart du temps, les médecins utilisent des kits prêts à l’emploi, à base de combinaisons d’acides. Elles ont une action globale sur les imperfections cutanées comme le Crystal Peel de Dermaceutic, à base d’acides salicylique, mandélique et citrique. Le peeling au rétinol de Neostrata remplit aussi cet office. Ou alors les formules ciblent une problématique spécifique comme l’acné (Purifie Peel d’Eneomey, à base d’acides glycolique et salicylique) ou les hyperpigmentations (Melanoprosystem de DrrmalogicaPRO) ou encore les cernes (Mesopeel MD periocular de Mesoestetic).
Les grands experts du peelings, en revanche, conçoivent leurs propres mélanges qu’ils font ensuite préparer par leurs pharmaciens. « Personnellement, je n’aime pas beaucoup l’acide glycolique. Sa pénétration n’est pas homogène. Il est potentiellement risqué et peu performant. J’utilise un Jessner modifié, soit une combinaison de BHA (acides salicylique + lactique) et de résorcine qui traite absolument tout : les hyperpigmentations, l’acné, les pores dilatés le teint terne, les cernes pigmentés, etc. D’une façon générale, les BHA sont plus sécurisants que les AHA » indique le Dr Peyronnet.
De fait, j’ai une cousine qui s’est retrouvée entièrement brûlée après un peeling à l’acide glycolique. « Superficiel » ne signifie hélas pas sans risque. Et il y a eu tellement de catas qu’on évite aujourd’hui d’utiliser l’acide glycolique dans de hautes concentrations (50 %, 70 %) comme on le faisait il y a 20 ans. On ne fait pas trop de peelings superficiels non plus sur les peaux à rosacée (une maladie chronique évolutive qui rend la peau de plus en plus sensible) qui déclenchent facilement des flushs importants.
Une préparation de la peau est-elle toujours nécessaire avant un peeling ?
« Avant un peeling coup d’éclat sur une peau claire, non. Mais avant un peeling dépigmentant, a fortiori s’il est utilisé sur une peau asiatique ou foncée, il est indispensable de préparer la peau trois semaines avant avec le trio de Kligman – une préparation à base d’hydroquinone, hydrocortisone et acide rétinoïque – qui met les mélanocytes au repos et de poursuivre son application durant deux mois après le peeling, pour éviter les rebonds pigmentaires. Une protection solaire aussi est conseillée » précise le Dr Peyronnet.
Combien de séances faut-il prévoir ?
Les peelings superficiels se conçoivent en série. Tout dépend du problème à traiter mais disons, qu’en moyenne, le protocole tourne autour de 3 à 4 séances espacées de 3 semaines.
Quel est le prix d’un peeling superficiel ?
Entre 100 € et 200 € la séance selon le type de peeling et surtout la main qui le pratique.
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Les experts
Drs Marilyne Plasqui & Bernard Peyronnet
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