15 mars 2020 – Mise à jour le 20 octobre 2024
La réjuvénation anale est la nouvelle intervention à la mode à Los Angeles, dans le milieu gay, mais pas que. Explications.
Je vous avais déjà parlé dans un précédent sujet de blanchiment anal, une pratique déjà bien rôdée aux Etats-Unis, qui traite l’hyperpigmentation de la zone de derrière. Eh bien, à Los Angeles, on fait encore plus fort. On pratique la « réjuvénation anale », un traitement qui a même fait l’objet d’une marque déposée (ANAL REJUVENATION ®) de la part d’un chirurgien colorectal, le Dr Zuri Murrell (sont fort ces Américains, quand même …).
De quoi s’agit-il Grand Dieu ? Eh bien d’une véritable petite mise en beauté du fondement. Pour quoi faire ? Eh bien, pour être plus beau côté pile aussi, pardi ! Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas, que les autres n’ont pas le droit à un spectacle agréable. Soyez généreux !
C’est pour qui la réjuvénation anale ?
« Au début, j’avais surtout une clientèle de gays et de stars du porno, mais depuis quelques années, j’ai 60 % de femmes divorcées, qui souhaitent renouer avec une vie sexuelle et tiennent à se présenter sous leurs meilleurs aspects » indique le Dr Murrell. Les mignonnes !… J’ose un : « Pourquoi, parce qu’il y a une appétence particulière pour l’anal qui se développe après le divorce ? ». Réponse : « Non, mais cette zone vieillit comme le reste du corps et peut présenter certaines anomalies ». Ah … On a du mal à se rendre compte là, comme ça. Mais promis, je vais m’y intéresser (à fond !).
En creusant le sujet, je découvre qu’il existe effectivement une esthétique de l’anus, lequel lorsqu’il est normal, présente des plis radiés (en étoile) fins et harmonieux. C’est donc vers cet idéal de beauté que le Dr Zuri Murrell s’efforce de tendre lorsqu’il pratique son programme de rajeunissement.
« Dans ma pratique quotidienne, je traite pas mal de cancers et j’ai toujours eu à cœur de rendre les cicatrices consécutives à mes interventions le plus discrètes possibles, en les cachant à l’intérieur du canal anal : c’est la « plastie périanale ». Ça va vous faire sourire, mais pour moi, c’est de l’art ! C’est d’ailleurs à force de recevoir les compliments de mes patients que j’ai déposé mon concept », explique le chirurgien.
« En fait, dans la réjuvénation anale, il y a deux aspects : le « fonctionnel », qui consiste à restituer à l’appareil sphinctérien sa tonicité, car il se relâche au fil du temps, et le « cosmétique », qui permet d’éliminer toutes les anomalies que la zone peut abriter comme les hémorroïdes, les marisques (excroissances de chair persistant après des hémorroïdes), les fissures, les fistules (abcès), les verrues, les polypes, …, sans parler des colorations disgracieuses que la zone peut prendre au fil du temps, notamment au contact des selles » reprend le spécialiste. « Les gens peuvent être réellement affectés dans leur vie de tous les jours par ces problèmes qu’il n’est pas toujours facile d’exposer, même à son médecin traitant. Si vous avez une excroissance de chair, il vous répondra probablement, si elle n’est pas douloureuse, de la garder ! Chez moi, on peut parler en toute décontraction de ses problèmes d’anus. Je reçois au cabinet une clientèle du monde entier » indique le médecin. Allez, hop, un A/R pour LA ! De fait, ce médecin est très jovial. On se sent complètement détendu avec lui. Tellement qu’on serait prêt à lui faire des confidences aussi (sauf qu’on est en interview là. Non, on va se retenir, c’est mieux).
Quels problèmes traite t-on au niveau de l’anus ?
Relâchement sphinctérien : Un petit peu d’anatomie d’abord, pour bien comprendre. En fait, nous n’avons pas un sphincter mais deux : un interne, dont la contraction est inconsciente et qui maintient l’anus fermé en permanence (sauf lors de la défécation) pour empêcher la fuite passive de selles et un externe, dont la contraction est consciente. Tous deux sont responsables de la continence anale. « Avec l’âge, ces muscles s’affaiblissent et on risque une incontinence anale, autrement dit de ne plus retenir ses selles et/ou ses gaz » explique le Dr Murrell. Mon Dieu, quelle affreuse chose ! Je serre les fesses. Certaines femmes qui ont connu un accouchement traumatique peuvent aussi en être victimes (c’est même assez fréquent, dans le suites mêmes de l’accouchement ou plus tard, à la ménopause). Les solutions ? « Des injections d’un produit à proximité du muscle anal interne pour le rendre plus volumineux et maintenir l’anus fermé. Sinon, dans les cas plus complexes, la chirurgie » indique le chirurgien.
Anomalies diverses de l’anus : C’est la partie « cosmétique » du traitement de rajeunissement anal que propose le Dr Murrell. On retire toutes les petites imperfections de la zone, sans laisser de trace, grâce à la plastie péri-anale, puis on termine, si besoin par un blanchiment. « Dans ce cas, je préfère préconiser une crème éclaircissante à base d’hydroquinone en application quotidienne pendant 3 mois plutôt que le laser qui est trop agressif », indique le médecin.
J’ai du mal à me représenter les avant/après de tout ça, je dois dire. C’est un peu éloigné des injections et des liftings sur lesquels j’écris habituellement. Ni une ni deux, le médecin dégaine son portable. « Je vais vous montrer des marisques. C’est hyper-fréquent » m’explique t-il, en scrollant. Entre deux photos de famille (dont Noël à Paris), le médecin collectionne les clichés d’anus. « Il ne faudrait pas qu’on vole mon portable, hein ! », me dit-il en rigolant. Ah non ça, faudrait pas … Il me tend l’appareil. Je me demande si je regarde la photo dans le bon sens. C’est pourtant cadré serré, mais je ne comprends pas tout ce que je vois. Ah si, ça y est. Là, sur la deuxième photo, la vue est clairement dégagée. Ça doit être l’après. Il reprend son portable. Ouf … « Ce qui est très important pour toutes ces interventions, c’est de s’adresser à un chirurgien colorectal, autrement on risque vraiment des catastrophes. Je passe mon temps à récupérer des gens qui sont devenus incontinents à la suite d’une opération ratée. Un comble, non ? » met en garde le Dr Murrell.
Et pour être vraiment « comme neuf », moi, je suggère en prime une épilation du SIF (sillon inter fessier) au laser quelques mois après l’intervention. Les épilations à la cire ne sont pas du tout conseillées dans cette zone, majoritairement recouverte de duvet. Elles entraînent une repousse paradoxale (repousse exagérée) et vous risquez de vous retrouver avec une raie des fesses entièrement fourrée (sans blague).
J’ose une dernière question : « Le sexe anal, ce n’est pas bien alors ? ». Réponse : «Non, on ne peut pas dire cela, il y a quand même pas mal d’adeptes ! En fait, tout se passe magnifiquement quand on est consentant et relaxé. Si l’on se crispe, c’est là que les problèmes peuvent survenir. Le sphincter externe qui est plus fin chez les femmes que chez les hommes peut même se déchirer. Donc, vous voyez ce qu’il vous reste à faire (je regarde au plafond, puis mes pieds, puis dehors). Je recommande également d’être sobre pendant l’acte, pour rester à l’écoute des sensations de douleur que pourrait éprouver le ou la partenaire, et de toujours utiliser un lubrifiant » répond le médecin.
Autant vous dire que je suis sortie de cette interview avec toute autre une conscience de cette zone cachée ! On ne se connaît pas si pas si bien que ça finalement, mais work in progress ! J
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