1 mars 2020 – Mise à jour le 9 décembre 2022
Le lifting aux ultrasons microfocalisés ou HIFU est une technique sans chirurgie qui permet de retendre la peau légèrement relâchée du bas du visage et du cou. Intéressés ?
Le bas du visage qui gondole, c’est la grande angoisse de toutes les femmes après 40 ans. « Regarde comment ça pend, là … » me dit l’autre jour une copine, pourtant peu marquée, en se pinçant les bajoues. « Je fais tapée, non ? ». Cette remarque, je l’entends si souvent … Et la mode de la « jawline » (mâchoire) hyper-dessinée à la Bella Hadid n’arrange certainement pas la vie de ces femmes !
Le cap le plus ingrat à passer, c’est autour de 45/50 ans, quand le relâchement commence à s’amorcer. Deux encoches se dessinent alors de chaque côté du menton, qui cassent la jolie ligne de l’ovale. Mais il trop tôt, malheureusement, pour intervenir chirurgicalement. « Faire un lifting avant l’heure, ce n’est pas une bonne idée car la peau va se redétendre au fil du temps. On sera donc amené, si on veut conserver la fraîcheur du visage, à réopérer après plusieurs années. Une fois, peut-être deux … Or à chaque opération, la peau perd de son élasticité. Lifting après lifting, elle finit donc par ne plus en avoir du tout, ce ce qui donne en bout de course un résultat très tiré, pas vraiment flatteur » explique le Dr Robin Mookherjee, chirurgien plasticien. Des stars sur le retour, avec un sourire de joker, on en connaît effectivement quelque unes. « L’idée est donc d’intervenir le plus tard possible, de patienter jusqu’à ce qu’on ne se supporte plus dans le miroir …» conclut le chirurgien.
Mais alors que proposer dans l’intervalle ? « Des techniques soft comme les injections, les fils tenseurs ou les ultrasons qui remodèlent la peau grâce à la chaleur » indique le spécialiste. Je vous ai souvent parlé des deux premières, mais qui sont des gestes invasifs. Une solution qui ne séduit donc pas tout le monde (en particulier celles qui n’ont jamais rien fait sur leur visage). Les ultrasons microfocalisés (ou HIFU – High Intensity Focused Ultrasound) offrent une option plus soft, bien que la méthode soit réputée douloureuse.
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Cela fait plusieurs années que j’écoute les spécialistes m’en parler. Mais comme souvent en esthétique, les opinions sont partagées. Il y a les fans des HIFU, et les déçus. J’ai souvent entendu : « les résultats peuvent être bons, mais ils sont aléatoires« . Voilà qui n’aide pas franchement à se faire une opinion …
Jusqu’au jour où, sur un congrès, je croise, un médecin qui me certifie que les résultats sont reproductibles. « Ah, bon ??? Mais tout le monde dit le contraire ! ». « Si, si. Si on sélectionne bien les patientes, ça marche vraiment bien ! ». Et dans la même journée, un autre : « J’adore ! Toutes mes patientes sont ravies ! ». De fait, aujourd’hui, beaucoup de praticiens sont équipés d’un appareil, que ce soit la Rolls des HIFU, l’Ulthera, ou d’un appareil coréen. Ce n’est sans doute pas sans raison.
Allez, j’essaie ! Ce sera la meilleure façon me faire un avis ! L’appareil sur lequel je réalise mon test est un Ultra-Former, une machine coréenne.
« Les meilleurs résultats, je les obtiens sur les peaux solides, denses. Et ça allège aussi pas mal les visages graisseux. Bon, sans remplacer la cryolipolyse toutefois. Si on est en présence d’un bon double menton, mieux vaut attaquer directement avec le froid » indique le Dr Marie-Thérèse Bousquet, médecin esthétique. « En revanche, là, où c’est décevant, c’est sur les peaux atones, sans matière, comme « vidées ». Dans ce cas, je préconise plutôt la radiofréquence à micro-aiguilles » poursuit la spécialiste. Le côté aléatoire proviendrait donc de cela : de la qualité de peau. Et selon ce médecin qui fait partie des grands fans des HIFU, uniquement de cela. Bon, c’est SON avis. Il ne l’emporte pas sur les autres. Voyons !
LE PROTOCOLE DES HIFU EST DE DEUX SÉANCES ESPACÉES DE DEUX MOIS
1 ERE SEANCE D’ULTRASONS
D’abord, une série de photos de profil et de trois-quarts.
Je ne suis pas plus stressée que cela. Néanmoins, l’assistante me propose un Doliprane, en prévention de la douleur. Et, une petite balle en mousse aussi, à malaxer si jamais j’ai mal. Elle me démaquille. Puis, le médecin arrive et m’examine. Elle dessine sur mon visage et mon cou, les lignes de traitement (verticales, horizontales ou obliques selon l’effet de tension recherché), qui vont le guider tout au long de la séance. En général, sur le bas du visage et le cou, on tourne autour de trois-cent à cinq cent lignes. Et on réalise plusieurs passages dans chacune de ces directions.
La praticienne choisit ensuite les têtes de traitement avec lesquelles elle va travailler. Pour l’ovale, on en utilise deux ou trois, c’est selon. « Trois, c’est quand je suis en présence d’un visage plein et que je veux atteindre en prime la couche graisseuse » indique Marie-Thérèse Bousquet. Le traitement se pratique du plus profond en remontant vers les couches supérieures de l’épiderme. Ainsi, les fibroblastes (cellules de jeunesse de la peau) vont produire plus de collagène et redonner de la fermeté à la peau. Avec la tête « profonde », les ultrasons vont pénétrer jusqu’à 4, 5 mm, atteignant la couche graisseuse et même le muscle du cou, lequel va se « rétracter » sous l’effet de la chaleur, procurant un véritable effet lift (jusqu’ici, il n’y avait que la chirurgie pour agir dessus). Puis, on passe à la tête « moyenne » (les ondes pénètrent jusqu’à 3 mm sous la peau) et en dernier, la tête « superficielle » (qui les envoie jusqu’à 1, 5 mm sous la peau). Chanceuse que je suis, j’ai droit à toutes les têtes !
L’assistante m’invite à m’allonger sur le fauteuil de soin. Puis elle applique ensuite un gel échographique sur le visage et le cou. Et c’est parti pour 30 à 45 minutes de traitement.
Première ligne : la sensation est surprenante. Je ressens comme des petites brûlures fugaces, tout le long du trajet. Ce n’est pas aussi terrible que ce que l’on m’avait décrit, mais pas super-agréable non plus. Surtout quand la tête de traitement passe sur la surface saillante des mâchoires. Là, la sensation de brûlure se fait plus intense encore et ça résonne dans les dents (mieux vaut ne pas sortir de chez le dentiste, à mon avis). Deuxième ligne …, troisième ligne, … quatrième ligne … Là, ça commence à être déjà moins confortable. Je ressens comme un effet d’accumulation : le côté droit de mon visage est tout endolori. Mais bon, je ne sais pas si c’est l’effet du Doliprane ou parce que je suis dans un bon jour, mais je vis le truc plutôt sereinement. D’autant que les sensations douloureuses s’estompent vite, en fait.
On passe au côté gauche. Idem. Pas très agréable mais toujours supportable.
Un quart d’heure plus tard, je me relève du fauteuil de soin, quand même contente que le traitement soit terminé.
Le médecin ausculte ma peau : « Il y a quelques rougeurs, c’est normal, mais apparemment, vous n’aurez pas de bleus. Je ne distingue rien dans ce sens. Toutefois, s’ils devaient apparaître, ce ne sera pas avant trois à quatre jours. Mais pas de panique hein, ce sont en général des très petites ecchymoses, qui s’estompent vite », me prévient Marie-Thérèse Bousquet.
Sidonie, l’assistante, me tend un miroir. Waou ! C’est superbe ! « Mais comment, c’est possible ? Les résultats ne se voient qu’après deux à trois mois avec ce genre de technique, on est d’accord ? », j’interroge le médecin.
« Ce que vous voyez là n’est pas le résultat définitif. C’est un effet de rétraction procuré par la chaleur mais dans une semaine, tout sera retombé. Cependant, la peau va commencer à travailler et à produire de nouvelles fibres de collagène. Après deux mois, il devrait y avoir un effet de remise en tension, à peu près équivalent à celui que vous observez là » explique t-elle. Trop bien ! Trop contente !
Le temps de quitter le cabinet, je n’éprouve déjà plus la moindre sensation douloureuse. Cool.
De retour chez moi, je constate que le bas de mon visage est gonflé (mais rien d’excessif non plus). Et la peau est sensible au toucher. Je grimace un peu en nettoyant mon visage.
Les deux semaines suivantes, le résultat au niveau de la « jawline » est toujours aussi époustouflant. Bella Hadid est en moi …
La troisième semaine, aïe, on dirait que ça se relâche … Bella Hadid s’est cassée apparemment …
A deux mois, mon cou a retrouvé son aspect pas très tonique. Il faut dire qu’entre temps, je me suis délestée de 2 bons kilos. C’est peut-être l’explication … Je reprends rendez-vous chez le médecin pour voir de quoi il retourne.
2 EME SEANCE D’ULTRASONS
Le médecin me rassure d’emblée : « Il y a déjà un petit résultat mais on va faire une deuxième séance, pour renforcer tout cela ». Retour sur le fauteuil de traitement. Ça s’est tellement bien passé la première fois que je m’assois presque en sifflotant. Sauf que là, incompréhensible, ce n’est pas du tout le même couplet ! Dès la première ligne de traitement, je sursaute. A la deuxième, je couine. A la troisième ligne : l’assistante ferme la porte (il y a plusieurs patientes dans la salle d’attente). J’ose un : « C’est la même puissance que la dernière fois ? ». « Je l’avais un peu augmentée, mais je viens de la baisser. C’est toujours aussi douloureux ? » me questionne le médecin. « Ah oui, au moins deux fois plus que la dernière fois ! ». Elle : « C’est comme cela, certains jours, on est plus sensible que d’autres. De même qu’il y a toujours un côté du visage qui est plus douloureux que l’autre ». Je confirme … Là, la balle, j’en fais de la charpie. L’assistante a oublié de me donner le Doliprane. « Euh, je peux avoir un cachet, svp ? … ». Je peine à terminer le côté droit. Je demande à faire une pause entre chaque ligne, d’autant que j’ai une petite douleur à une molaire depuis quelques jours. L’assistante me propose de bourrer la joue de compresses du côté sensible pour faire écran. Allez, vas-y, file. Au point où j’en suis. Me retrouver avec une joue de cochon d’Inde, ne me fait pas peur.
On passe au côté gauche du visage … Curieusement, celui-là est beaucoup moins sensible. J’arrête de faire des miettes avec la balle. La séance se termine bien mieux qu’elle n’a commencé.
Dix minutes plus tard, thanks God, le traitement est terminé. Je me relève du fauteuil un peu « ensuquée ». Le médecin m’ausculte. « Vous avez quelques petites rougeurs et des deux ou trois vaguelettes sur un côté du visage. Ne vous inquiétez pas, elles vont disparaître très rapidement et je ne vois aucun signe de bleus ». Je rentre chez moi lessivée mais contente. Dans deux mois j’aurais mon résultat. Enfin, j’espère !
Là, ça fait pratiquement trois semaines que j’ai fini le protocole et l’ovale est déjà beaucoup plus net. Rien à voir avec la première fois. Je dirais « amélioré de moitié ». Pourvu que ça reste parce que, franchement c’est assez génial de pouvoir obtenir un résultat, même léger, sans corps étranger glissé sous la peau.
Verdict dans un peu plus d’un mois. Je vous ferai bien évidemment un comte rendu circonstancié de tout ça. Reste que le résultat ne sera toujours pas définitif car le tissu continue de travailler pendant plusieurs mois encore, paraît-il. Je ne suis donc pas rendue. Mais je suis confiante !
2 mois après la 2 ème séance : je trouve le résultat moins bien qu’après la première séance, quasi nul. Je suis déçue. J’ai l’impression d’être revenue au premier jour. Grumpff ! Je peste.
4 mois après la deuxième séance : Je confirme, ça a « travaillé ». Et pas mal, même ! Maintenant, je vois vraiment la différence. Bon, rien de spectaculaire, non plus. Ce n’est pas un lifting, hein ! Mais quand même. La peau est clairement beaucoup plus tonique. Je dirais améliorée d’environ 50 %. Alors évidemment, les ultrasons c’est super cher. Mais comment aurais-je pu obtenir ce résultat autrement ? Et surtout sans passer par une technique invasive ? Suis contente. Je ferai sûrement les séances d’entretien du coup, même si ce n’est pas une partie de plaisir. Le médecin n’est pas étonnée. J’étais la parfaite indication selon elle. Elle était sûre que ça allait fonctionner.
En résumé, les ultrasons sont adaptés aux relâchements légers du visage (ovale et cou principalement, mais sont utilisés aussi pour lifter les sourcils tombants) et le corps (décolleté, ventre, bras, cuisses …, mais c’est un autre sujet). Les résultats varient apparemment selon le type de peau, qu’il est préférable d’avoir dense plutôt que mince et ramollie. Il allège aussi légèrement les visages empâtés. A partir de 450 € la séance avec une machine coréenne. Il est conseillé de faire une séance d’entretien par an pour maintenir le résultat.
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