3 avril 2016 – Mise à jour le 7 août 2019
Parmi les peurs de recourir à la médecine esthétique, il y a souvent celle de devenir accro ! Est-ce justifié ? La réponse d’une psychothérapeute.
Vous avez déjà sifflé plusieurs verres de vin. Vous êtes devenu(e) alcoolique ? Non ? Bon ben, alors ! Pour devenir accro, encore faut-il avoir un terrain prédisposé … On ne bascule pas par hasard dans l’addiction à la médecine esthétique (ou pire encore, à la chirurgie). « Les sujets fragilisés sont ceux qui ont une mauvaise estime d’eux-mêmes. Ils se trouvent moches et sont convaincus que personne ne posent jamais un regard sur eux », explique Cécilia Commo, psychothérapeute.
Ce sont les femmes par exemple qui se pointent au cabinet du médecin avec une photo d’Angelina Jolie, et demandent : « Je voudrais la même bouche !». Et le mois d’après, avec celle de Louise Bourgoin : « je voudrais les mêmes pommettes ! ». Et encore le mois suivant : « Dites docteur, vous ne me poseriez pas des fils pour retendre le bas de mon visage ? ». Une manne pour les praticiens ces femmes là !
Critiquer en permanence son physique relève d’un trouble obsessionnel que la médecine esthétique ne peut pas guérir
Mais ce n’est pas les secourir que d’accéder à leurs désirs. « Le regard que ces femmes portent sur elles est plus tyrannique que celui de leur entourage. Et rien ne les apaise tant qu’elles estiment ne pas avoir atteint la perfection, souvent incarnée pour elles par des stars ou des mannequins. En confiant leur visage à un médecin esthétique, elles tentent d’apaiser une angoisse, qui malheureusement ne fait que croître au fil des retouches et les fait basculer dans l’addiction », résume notre spécialiste.
C’est dans l’histoire infantile souvent que l’on trouve l’explication à cette souffrance. « Dans 99 % des cas, on constate que le regard des parents envers l’enfant n’était pas très tendre … » rapporte Cécilia Commo. Avec la médecine esthétique, ces femmes essaient de s’offrir un visage qui attire (enfin) les compliments.
C’est tout à fait différent lorsque l’on consulte un médecin esthétique pour des sillons naso-géniens un peu marqués qui donnent un air triste au visage. Là, ce que l’on cherche, c’est à renforcer sa (bonne) image de soi.
Donc, à moins d’avoir un regard impitoyable sur vous-même, non, vous n’avez aucune chance de devenir accro aux injections, ni au reste !
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