9 septembre 2023
Tous ceux qui ont eu de l’acné dans leur vie ont sans doute connu le fameux « effet rebond » de la période post-estivale. Un épisode archi-courant. Mais qui se soigne très bien et sans recourir aux traitements habituels si on les refuse.
Après avoir passé un été avec une peau canon (et pour cause, le soleil assèche les boutons), voilà que les lésions qui explosent ! Le drame ne survient pas à la minute où l’on rentre de vacances of course mais environ un mois après, le temps que la peau, qui s’est épaissie sous l’effet des UV, se ré-affine et dévoile les infâmes. C’est donc généralement en octobre (ou en novembre pour les domiciliées dans le sud), que les cabinets d’esthétique font le plein de patientes en panique. « Aaaah Docteur, mais faîtes quelque chose. Je ne peux pas rester comme ça, avec cette tête de calculette ! ». « A vingt-huit ans, vous imaginez avoir encore de l’acné, non mais c’est ridicule ??!! ». Sauf que, de plus en plus souvent, elles ajoutent aussi : « Je ne veux prendre aucun médicament et ne me parlez surtout pas de pilule, c’est niet ! ». Casse-tête pour le spécialiste qui doit donc imaginer des solutions de repli. Heureusement, elles existent.
« Nous avons notamment à notre disposition, les nettoyages de peau dermatologiques, le laser, les lampes flashs et les peelings, en plus d’une cosmétique adaptée » rapporte le Dr Arnaud Lambert, médecin esthétique.
L’acné, c’est souvent un mix de lésions rétentionnelles (sous forme de points noirs et de microkystes) et inflammatoires (gros boutons rouges), dans des proportions variables. « En premier lieu, je sonde ma patiente pour connaître son urgence. Si elle se dit très gênée par les lésions inflammatoires, alors j’attaque directement au laser. Sinon, je fais les choses de façon plus académique. J’assainis d’abord le terrain avec un ou deux nettoyages de peau dermatologiques, suivis d’un peeling superficiel à l’acide salicylique et à l’acide azélaïque, sachant qu’un microkyste est toujours susceptible d’évoluer en une lésion inflammatoire, puis on enchaîne sur le reste » indique le Dr Lambert.
Les médecins peuvent ensuite employer une lampe flash (ou IPL), pour son action bactéricide et anti-inflammatoire, très efficace sur les gros boutons rouges. Les longueurs d’ondes utilisées sont dans le bleu et surtout le rouge et l’infrarouge.
D’autres préfèreront utiliser un laser NdYag, dont les actions sont similaires. En fait, chacun fait en fonction de son équipement.
Pour ceux qui disposent d’un bon plateau technique, il est ensuite très intéressant de compléter cette première procédure par un laser fractionné non ablatif. Lui, a une action directe sur la glande sébacée, qui s’atrophie sous l’effet de la chaleur et produit donc moins de sébum. Il agit sur la kératinisation. Autrement dit, il libère les conduits sébacés obstrués. Il a en prime un effet sur le remodelage cutané, ce qui permet d’améliorer l’aspect d‘éventuelles cicatrices. Enfin, il est possible de concentrer toute l’énergie laser directement sur les lésions pour une action bactéricide renforcée.
« IPL ou NdYag et laser ablatif peuvent être combinés au cours de la même séance, ce que je propose souvent à mes patientes pour une action globale sur l’acné » indique le Dr Lambert. Le protocole est de 3 séances espacées de 3 à 5 semaines.
On sort des séances avec le visage rouge, légèrement gonflé et un effet bronzé durant quelques jours. Dès la première séance, les lésions sont améliorées, elles sont moins inflammatoires, plus souples. Mais c’est surtout après la deuxième séance que le résultat devient vraiment intéressant.
Le prix de ces séances combinées ? Autour de 300 € l’une.
Et tout ça est certifié sans médoc ?
Alors, il est possible de réaliser toute cette procédure sans médicament aucun. Toutefois, il faut savoir qu’après tout traitement à visée kératolytique, type peeling ou laser, qui « purge » les lésions d’acné, une surinfection est possible. C’est à dire que vous vous retrouvez avec deux fois plus de boutons qu’avant (damned !). « La surinfection ne survient pas à tous les coups, je rassure. Néanmoins, il faut l’anticiper. C’est pourquoi j’invite toujours mes patientes à suivre un petit traitement antibiotique durant les trois mois de traitement, pour éviter ce désagrément. Celles que j’arrive à convaincre prennent donc des cyclines une semaine avant et après les procédures. Si elles ne veulent pas des antibiotiques, il est aussi possible de prescrire, hors AMM, de la Spironolactone, un diurétique originellement indiqué dans l’hypertension artérielle. Le médicament est généralement bien toléré. En revanche, il met un peu de temps à agir et oblige à faire un dosage sanguin un mois après le début de la prise pour vérifier la kaliémie, la concentration de potassium dans le sang » explique le spécialiste.
L’expert
Dr Arnaud Lambert
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