13 avril 2024
La peau est une adepte de l’hormèse. Comme tout notre corps, du reste. Elle aime (un peu) souffrir, ça la rend belle.
La loi de l’hormèse (du grec ancien, hormé, « mettre en mouvement »), c’est le concept d’exposer l’organisme à un stress physique pendant un temps très court, à la limite de ce qu’il peut supporter, pour le rendre plus résistant. Nul masochisme là-dedans. Plutôt de la résilience. « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort », disait Nietzsche. Il y a donc un grand bénéfice à soumettre son corps régulièrement à des petites agressions pour améliorer ses capacités adaptatives. C’est par exemple le jeûne, le sauna, le bain froid ou encore l’entraînement fractionné qui le sort du confort douillet dans lequel il est vautré H24. Des mini-Koh Lanta du quotidiens qui sont extrêmement vertueux pour la santé car ils stimulent des processus comme l’autophagie (= la détox cellulaire), lesquels activent le métabolisme et les défenses naturelles du corps.
Hormèse et médecine esthétique
« Eh bien, ce principe peut être aussi appliqué à la médecine esthétique. Toutes les procédures telles que le laser ablatif, le microneedling, le peeling, etc, qui « blessent » la peau, sont des techniques hormétiques à partir de laquelle cette dernière va se reconstruire, se régénérer, augmenter le nombre de ses cellules, produire plus de collagène et l’élastine, etc. » nous apprend le Dr Isabelle Meurgey, médecin esthétique.
Donc, perdez cette habitude de toujours répondre à votre médecin : « Quoi ? Des aiguilles ? Ah, mais non quelle horreur, j’ai la peau trop sensible, moi ! ». Challengez-vous un peu, que diable ! « La peau fragile a ses processus de réparation comme toutes les autres peaux. Elle est donc à même de supporter une stimulation, à condition de s’adresser à un professionnel qui saura trouver le juste niveau d’agression car on est toujours sur le fil du rasoir avec l’hormèse … » poursuit la spécialiste.
Caresser quotidiennement sa peau avec une plume n’est donc a priori pas la meilleure façon de préserver sa jeunesse. Mieux vaut l’asticoter gentiment de temps à autre. C’est du reste aussi l’idée quand vous lui appliquez des AHA, du rétinol ou toutes ces molécules dites « agressives ». Ça picote. Eh bien, c’est que ça travaille ! Et c’est bon pour elle ! A condition bien-sûr, d’y aller là aussi, crescendo, aussi bien dans le rythme des applications que les concentrations choisies.
Une philosophie « beauté » anti-chochotte l’hormèse, pour résumer. Allez, sur ce je vous laisse méditer et je vous souhaite une bonne journée, les Ninjas !
L’expert
Dr Isabelle Meurgey
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