8 janvier 2025
On n’entend plus beaucoup parler de cette technique. Est-elle toujours d’actualité ?
Plus un mot sur la cryolipolyse sur les congrès de médecine esthétique, surtout depuis la mésaventure Linda Evangelista. Et plus surprenant, beaucoup de jeunes médecins disent ne plus vouloir s’équiper de machines.
Du coup, je suis allée à la pêche. Les Français continuent-ils à se faire cryolipolyser ? Eh bien, la réponse est « oui , mille fois oui ! » car la silhouette est toujours LA première préoccupation esthétique, à 88 % ! Et cette technologie, inventée par l’Américain Coolscupting il y a 15 ans, a littéralement révolutionné la prise en charge de la silhouette. Avant, il n’y avait que la liposuccion qui était proposée pour traiter les bourrelets localisés. Mais tout le monde n’a pas le cran de passer au bloc. En plus, certains patients n’ont pas droit à l’intervention (ceux qui présentent une mauvaise qualité de peau, notamment). La cryolipolyse a donc permis à tout un chacun de se délester facilement de ses petits amas graisseux. Mais alors, pourquoi ne parle t-on plus de cette invention géniale ?
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Linda Evangelista a t-elle fait du tort à la cryolipolyse ?
« Très certainement car cela s’est produit il y a des années et les patients en parlent encore » rapporte Jean-Michel Mazer, dermatologue. Lire ici, le sujet que j’avais posté à l’époque. Cryolipolyse ratée de Linda Evangelista : le décryptage des médecins. Depuis, on a appris qu’elle n’a pas du tout été défigurée. « La zone touchée était celle des ailes d’anges, soit le bourrelet au niveau du soutien-gorge » précis entre expert. Elle a été victime, comme 1 patient sur 4000 (la faute à pas de chance, donc), d’une hyperplasie paradoxale : une multiplication des cellules graisseuses au niveau de la zone traitée. Elle a donc dû subir une liposuccion pour rattraper l’affaire, et tout en rentré dans l’ordre. Cet effet secondaire, bien qu’inquiétant, est connu et tout patient en est informé avant le traitement. Pourquoi un tel emballement du tissu adipeux dans les mois qui suivant le traitement ? On ne sait pas trop. L’une des explications possibles : « La première génération de machine avec laquelle a été traitée Linda était beaucoup plus qu’agressive que celle utilisée aujourd’hui. Les études ont montré que des applicateurs étroits, comme ils l’étaient à l’époque, créaient une compression trop importante qui traumatise les cellules graisseuses, qui répliquent par une hyperplasie. Sur les modèles récents de la machine, les coupoles sont moins profondes et leur surface est accrue de 17 %, ce qui fait qu’aujourd’hui, nous n’avons que de très rares remontées de cas » indique Jean-Michel Mazer. Toutefois, il n’y a pas que cette histoire de Linda qui a fait du tort à la cryolipolyse …
La cryolipolyse : une technique qui souffre d’avoir été trop galvaudée
L’invasion de machines de basse qualité, provenant de Chine notamment, a totalement ruiné le marché. A l’origine, rappelons ce qu’était la cryolipolyse : une technologie visant à détruire le tissu graisseux, conçue pour un usage médical, et donc répondant à tous les critères d’efficacité et de safety attendus. Mais très vite, des milliers d’autres bécanes, plus ou moins bien conçues, ont envahi les instituts de beauté, les salons de kinés et autres, sans autre label pour leur commercialisation que la délivrance d’un marquage CE (comme pour votre grille-pain). Résultat des courses : la cryolipolyse n’est pas toujours aussi bien pratiquée qu’elle le devrait, loin s’en faut ! D’où les ratés, les déceptions, les arnaques …, et la désaffection de certains médecins pour la méthode confrontée à une concurrence déloyale tous azimuts.
La base pour que le résultat soit au rendez-vous, c’est, rappelons-le :
1/Un acte supervisé par un médecin. La cryolipolyse est une technique qui nécessite une expertise MÉDICALE car elle comporte des risques (de brûlures notamment).
2/ Une bonne machine, c’est à dire une machine qui a fait les preuves de son efficacité et de sa sécurité, études cliniques à l’appui.
3/ Une machine réglée sur de bons paramètres, validés par des études cliniques, autrement dit qui refroidit suffisamment (entre – 11 et – 13° C) pour atteindre une température à l’intérieur de l’adipocyte de 4°, ce qui entraînera sa destruction. En-dessous de 4°, il y a un risque sérieux de brûlure. Au-dessus, rien ne garantit le résultat. Or, il y a beaucoup de machines sur le marché qui ne refroidissent pas suffisamment la cellule graisseuse pour qu’elle trépasse. Sur la Coolsculpting, le modèle originel, conçu par un laboratoire pharmaceutique et la seule à posséder un agrément FDA (Food & Drug Administration), des capteurs de température contrôlent en prime en permanence ces paramètres et la machine s’arrête si la température de traitement n’est pas conforme. « C’est la seule sur le marché à le faire » précise le Dr Mazer.
Tout ce qui doit vous mettre en alerte avant une cryolipolyse
- Une offre pour une cryothérapie (en guise de cryolipolyse)
Alors, la cryothérapie n’a rien à voir avec la cryolipolyse. Il s’agit de cabines réfrigérées conçues pour la préparation et la récupération des sportifs. Cela ne fait pas du tout mincir ! La cryolipolyse utilise des applicateurs, posés sur les amas adipeux. Elle les refroidit pour détruire les cellules graisseuses.
- Des prestations délivrées en dehors de centres médicaux
Pas de prise en charge par une esthéticienne ou Dieu qui sait d’autre mais uniquement un médecin, rompu à l’exercice. Les machines des non-médecins n’offrent pas une puissance suffisante pour garantir un résultat et une sécurité optimaux.
– Une protocole de plusieurs séances
Le résultat d’une cryolipolyse s’obtient généralement en 1 séance. Une seconde peut éventuellement être envisagée par le médecin après mois. Mais il n’y a aucune raison de multiplier les séances. « La cryolipolyse n’est pas une méthode pour mincir » rappelle le Dr Mazer.
Si le bourrelet est trop important, c’est une liposuccion qu’il vous faut plutôt. Si la graisse est diffuse, c’est une autre méthode amincissante à laquelle il faut recourir (ondes électro-magnétiques, Endermologie, etc).
Et si vous avez une bedaine (gros ventre dur), cela signe la présence d’une graisse intra-abdominale entourant les viscères, que la cryolipolye n’est pas en mesure d’atteindre. Seul un régime peut vous sauver.
– Des promos sur le prix de la cryo
S’il y a promo, c’est que la prestation n’est pas délivrée par un médecin, qui n’a pas le droit de pratiquer ce genre d’offre.Mais je ne vais pas vous mentir. Oui, la cryolipolyse, c’est cher. Et par les temps qui courent, tout le monde ne peut pas s’offrir ce genre de d’acte. Mais si votre budget est trop serré, mieux vaut abandonner l’idée plutôt que de vous fourvoyer dans des offres bidons.
– Une prestation réalisée en cabinet médical sans avoir vu le médecin
Le spécialiste doit assurer lui-même la consultation, réaliser les dessins sur votre corps, poser les applicateurs et mettre la machine en route. Les prises de photos et prise de poids avant la séance, le retrait et le massage réalisé à l’issue du protocole, peuvent être, eux, délégués à une assistante. Une visite de contrôle est ensuite préconisée à 3 semaines, à laquelle il est conseillé de vous rendre. Ce premier bilan permet de s’assurer du bon déroulé des choses. Puis, il y a la visite obligatoire avec le médecin à 3 mois, avec de nouveau, prise de photos et prise de poids, pour valider les résultats.
- Une offre pour une machine de cryolipolyse à domicile
Aux vues de tout ce que je viens de vous expliquer, vous imaginez bien que ce genre d’appareil NE PEUT PAS donner un résultat probant !
Y a t-il de nouvelles avancées en matière de cryolipolyse ?
On sait que chez le leader Coolscupting notamment, les équipes travaillent à la conception de nouveaux applicateurs pour s’adapter à des gabarits plus importants car le nombre de personnes en surpoids augmente hélas continuellement. Ils sont notamment destinés à la culotte de cheval.
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L‘expert
Dr Jean-Michel Mazer
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