17 avril 2017 – Mise à jour le 22 décembre 2021
Cette technique qui consiste à éliminer la graisse par le froid fait un carton depuis quelques années. Est-ce une bonne idée de se lancer ?
Congeler ses cellules graisseuses pour éradiquer les bourrelets, c’est une technique sur laquelle on dispose maintenant d’un bon recul (10 ans), donc on peut dire qu’elle est efficace (avec un taux de satisfaction des patients de plus 85 %). Mais il faut s’adresser à un praticien expérimenté (un médecin, non une esthéticienne, pour contrôler les actions du froid et parer à toutes réaction liée à ce processus physique), qui dispose d’une machine efficace (Coolsculpting de Zeltiq, Cool Tech de Cocoon Medical, Cristal de Deleo, …). Toutes ne sont pas équivalentes en terme de résultats.
Toutefois si la cryolipolyse constitue une bonne alternative à la liposuccion, elle est encore loin de l’égaler. Le froid ne fait fondre en moyenne que 20 % à 35 % de la couche graisseuse à chaque séance, alors que la lipo l’élimine à 70-80 % ! Cependant, il est possible de renouveler les séances plusieurs fois (il n’y a aucune contre-indication à cela). « Toutefois, la logique veut que lorsque les amas graisseux sont importants et localisée à plusieurs endroits du corps, on recommande une liposuccion » indique le Dr Robin Mookherjee, chirurgien plasticien. Mais d’année en année la technologie de la cryolipolyse progresse. Il n’est donc pas exclu qu’elle remplace un jour entièrement la chirurgie ! En attendant ce jour béni, qui a droit à faire congeler ses cellules graisseuses ? Tout le monde, dès lors que l’on présente des surcharges localisées (comprenez une culotte de cheval, des poignées d’amour, un double menton, etc.). Ce n’est pas un traitement de l’embonpoint, même si certains fabricants de machines proposent aujourd’hui des applicateurs spécifiques pour les patients obèses (Zeltiq, Cocoon Medical). « Le fait de ponctionner une partie du volume entretient la motivation dans le cadre d’une prise en charge globale », explique le Dr Christian Deperdu, médecin esthétique. Ce n’est pas non plus un traitement de la cellulite (la peau d’orange), qu’on se le dise.
Pourquoi les résultats de la cryolipolyse sont parfois décevants ?
« On sait aujourd’hui que le traitement par cryolipolyse doit intervenir dans le cadre d’une prise en charge globale du patient. Si l’on passe outre, on s’expose inévitablement à des échecs », explique le Dr Deperdu. Le traitement n’est donc pas aussi simple et expéditif qu’on le dit. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il faut toujours s’adresser à un médecin pour ce genre de prestation, car une esthéticienne n’a pas les compétences suffisantes pour gérer tous les à-côtés.
Chez certains médecins, les patients ont droit, quinze jours avant l’intervention, à un bilan Oligoscan, un appareil qui mesure par spectrophotométrie la biodisponibilité des oligo-éléments, minéraux et métaux lourds au niveau de la paume de la main. « J’ai besoin de savoir à qui j’ai affaire avant de me lancer dans une cryolipolyse, et ces examens me renseignent sur des paramètres importants, comme l’état cellulaire, le métabolisme, etc, qui sont les reflets de la physiologie de chaque individu. J’obtiens aussi grâce au taux de Silicium des informations intéressantes sur l’état cutané… Mais le plus important dans la cryolipolyse, c’est l’acidose (qui favorise le stockage des graisses), le taux et de sel et la rétention d’eau associée », explique le Dr Deperdu. Chaque patient est alors supplémenté en fonction de ses besoins en oligo-éléments et des conseils alimentaires lui sont prodigués (par exemple, manger des fruits entre les repas pour mieux les assimiler, ne pas boire pendant les repas, etc). Le tout permettant de rétablir un métabolisme performant, pour mieux brûler les graisses et stimuler le système lymphatique (qui accumule l’eau salée) avant la cryolipolyse.
Pour régler les paramètres du traitement, le médecin doit mesurer l’épaisseur du pli cutané, et choisir l’applicateur en conséquence. « Mais dans certains cas, le pli est trop important et ne peut pas rentrer. Il faut donc « préparer » les tissus pour les y aider. C’est là encore que réside toute l’astuce d’un traitement réussi ! », poursuit le spécialiste.
Rappelons qu’il existe trois types de surcharge graisseuse : la « 100 % adipeuse », l’ « aqueuse » et la « fibreuse ». L’adipeuse rentre sans problème dans l’applicateur. En revanche, si elle est aqueuse (comme souvent au niveau des membres inférieure), c’est déjà plus compliqué. Et sur le volume congelé, la moitié sera composée d’eau (pas franchement optimal). Idem pour la graisse « fibreuse », qui est trop compacte pour s’adapter aux pièces à main. Seulement 60 % du volume est intégré.
Une préparation des tissus avant le traitement des cellules graisseuses par le froid s’avère donc indispensable en cas de :
- lipœdème ou lymphœdème (fréquent au niveau des genoux). Il faut d’abord extraire l’eau de la région, par drainage manuel ou pressothérapie (prévoir 2 séances dans les 5 jours qui précèdent la cryolipolyse et une dernière juste avant).
- tissu fibreux (fréquent au niveau de la partie supérieure du ventre, des poignées d’amour, de l’intérieur des genoux, du dos). Il faut chauffer préalablement les tissus avec une combinaison d’ultrasons qui vont défibroser les tissus (1 à 2 séances 1 semaine avant la cryolipolyse + une le jour même) et de radiofréquence, qui va les rendre plus malléables (1 séance de 20 à 40 mn avant cryolipolyse).
- adhérences profondes (à la suite d’une césarienne ou d’une chirurgie). Prévoir 2 à 3 séances de radiofréquence combinée à des ultrasons espacées d’une semaine, avant la cryolipolyse.
A bon entendeur …
A lire aussi dans « Toutes les interventions », les fiches techniques sur :
- cryolipolyse du double menton
- cryolipolyse du dos
- cryolipolyse des seins (gynécomastie) chez l’homme
- cryolipolyse des bras
- cryolipolyse du ventre
- cryolipolyse des hanches
- cryolipolyse des cuisses et de la culotte de cheval
- cryolipolyse des genoux
Pour lire un témoignage, c’est là !
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