28 juin 2018 – Mise à jour le 19 octobre 2023
Réactualisé le 23 juin 2019
Les auréoles sous les bras, il n’y a rien de pire. Jusqu’ici, la transpiration excessive se traitait à coup de déo (et continue de l’être), mais la médecine esthétique propose aussi maintenant des traitements, qui sont encore assez méconnus. Si vous voulez booster votre confiance en vous, c’est donc le moment de vous y intéresser !
Un individu sur cinq se dit gêné par la transpiration sous les aisselles. Ça fait du monde ! Si bien qu’aux Etats-Unis, pays de l’extrême, les gens ne s’embêtent plus : ils ont choisi de faire taire leurs glandes sudorales grâce à l’une des deux techniques jusqu’ici réservées aux transpirations excessives (l’hyperhidrose). « La transpiration est de plus en plus mal vécue, notamment chez la jeune génération. Il faut présenter des aisselles totalement aseptisées, sans poil ni sueur », rapporte Karine Popis-Claude de Medkapp Novelskin (un distributeur de produits innovants dans le domaine de l’esthétique médicale).
En France, on les réserve encore beaucoup à la pathologie, mais les mentalités évoluent. « Je ne vois aucun inconvénient particulier à proposer ces traitements dès lors que la personne se dit gênée par sa transpiration et ne parvient pas à résoudre son problème avec des méthodes plus classiques, comme les déodorants antitranspirants », rassure le Dr Isaac Bodokh, Chef du service de dermatologie à l’hôpital de Cannes et spécialiste de l’hyperhidrose.
QUELS TRAITEMENTS POUR LA TRANSPIRATION EXCESSIVE DES AISSELLES ?
• LA TOXINE BOTULIQUE
La toxine botulique est un produit sur lequel on dispose aujourd’hui d’un bon recul (une vingtaine d’années environ) et qui a fait ses preuves dans la transpiration excessive des aisselles. Il agit en bloquant les récepteurs à l’acétylcholine qui se trouvent à la surface des glandes sudorales, ce qui stoppe transitoirement la sécrétion de la sueur. L’injection est rapide, peu douloureuse et entraîne peu d’effets secondaires.
Dans la pathologie, appelée « hyperhidrose », c’est le véritable Botox (laboratoire Allergan) qu’on injecte, un produit qui a un statut de médicament. Le traitement est assuré dans le cadre d’un hôpital ou d’une clinique et il est entièrement pris en charge par la sécu.
Dans le traitement de confort (une transpiration importante, gênante), ce n’est pas le Botox qui est injecté mais sa déclinaison esthétique, le Vistabel ou l’Azzalure. On doit consulter un médecin de ville (dermatologue ou neurologue spécialiste de l’hyperhidrose). Le coût du traitement est de 400 € environ.
Comment ça se passe l’injection de Botox dans les aisselles ?
Le médecin applique une crème anesthésiante, puis il pique sur toute la surface de l’aisselle, tous les deux centimètres. Le résultat est efficace après 2 à 3 jours et persiste 4 à 8 mois.
• LE MIRADRY
Plus de 150.000 traitements ont été réalisés dans le monde. La technologie est très en vogue aux Etats-Unis, mais elle est un peu moins développée en France. Elle délivre des ondes électromagnétiques ultra-courtes générant une chaleur autour de 60 ° C qui va détruire en une séance (dans le traitement de confort) ou deux (dans l’hyperhidrose), 80 % des glandes sudorales (pas de panique nous en avons 200 par cm2 en moyenne, il en reste donc suffisamment pour assurer la thermorégulation). Un système de refroidissement protège l’épiderme à la surface de la peau afin d’éviter toute brûlure.
Comment ça se passe une séance de Miradry ?
Les aisselles doivent être rasées deux à trois jours avant l’intervention. Le jour J, une anesthésie locale est pratiquée. Le médecin pose alors la pièce à main du Miradry sur l’aisselle et tous les 5 mm environ, selon un quadrillage très précis, la peau est aspirée pour rapprocher les glandes sudorales de la surface cutanée, puis les ondes sont envoyées à une profondeur comprise entre 3 et 5 mm sous la peau. « A la fin du traitement, les aisselles sont rouges (des petits suçons pendant 5 à 10 jours) et gonflées (pendant 2 à 3 semaines) », décrit le Dr Noël Schartz, dermatologue. Dès le lendemain de l’intervention, la transpiration est très fortement stoppée, voire inexistante et le résultat est définitif. Tout au plus, il peut persister les jours de forte chaleur ou dans les moments d’émotion intense (vu que 20 % des glandes restent actives), un léger flux de sueur. De minuscules auréoles sous les bras sont alors possibles, mais franchement, elles ne sont plus très gênantes.
Dans la vraie pathologie en revanche, l’hyperhidrose, une deuxième séance est fortement conseillée.
Cerise sur le gâteau, la technique élimine en prime 70 % des poils (y compris les clairs) de l’aisselle, les glandes sudorales étant annexées aux follicules pilo-sébacés). Pour celles qui n’ont pas encore fait d’épilation laser, c’est donc tout bénéf ! Prix : entre 1800 et 2500 € la séance. Plus d’infos sur https://www.miradry.com/fr
QUELLES SOLUTIONS POUR LA TRANSPIRATION EXCESSIVE DE LA TETE ?
Une autre manifestation peu esthétique sur laquelle les antitranspirants fonctionnent très bien aussi ! Mais s’il est facile d’appliquer les produits sur le front, à l’intérieur de la chevelure, ce n’est pas très pratique … La solution de choix dans cette région, c’est plutôt la toxine botulique. «On pique à l’intérieur des cheveux, à 2 centimètre de la bordure du front, sur une ou deux rangées, tous les 1, 5 cm », explique le Dr Isaac Bodokh. Le résultat est épatant et il n’entraîne pas d’effet secondaire (sauf si on pique trop bas sur les côtés, dans ce cas on risque d’affaiblir le muscle temporal et d’entraîner une modification de la mimique frontale).
QUELLES ASTUCES POUR LA TRANSPIRATION EXCESSIVE DES PARTIES INTIMES, RAIE DES FESSES, ETC ?
Ne rigolez pas, certaines personnes peuvent être très gênées par cette transpi qui laisse des auréoles, pour le coup, atrocement gênantes, genre je me suis fait pipi dessus. Les zones touchées : le pubis, la raie des fesses, l’aine, qui ont le malheur d’être quatre fois plus riches en glandes sudorales que les aisselles. Par temps de grande chaleur ou lors de la pratique sportive, elles transpirent donc naturellement plus. « Mais il y a une autre forme de sueur, encore plus gênante qui, elle, est d’origine émotionnelle. Elle survient brutalement dans des situations de stress et s’avère être très malodorante du fait de la présence d’un type particulier de glandes dans cette région, les glandes apocrines », décrypte le Dr Isaac Bodokh. Le traitement ? Evitez les savons et les gels douche trop détergents qui déstabilisent la flore locale et occasionnent la prolifération des mauvaises bactéries, responsables des odeurs. Et utilisez des antitranspirants (type Déodorant Corps Intégral 48 H Intense de Mennen). Pour vous sentir encore plus sûrs de vous, vous pouvez associer à votre déo un nouveau geste : celui du « déo-douche » , un gel douche avec une action anti-bactérienne « all over » (il contient aussi un anti-transpirant). Tout en nettoyant, il fait office de léger déo (Spirial Déo-Douche de SVR). Sinon, pour ces messieurs, il existe des boxers anti-auréoles, taillés dans un tissu respirant (DayDry Confort). Ça vaut le coup d’essayer !
QUELS TRAITEMENTS POUR LA TRANSPIRATION EXCESSIVE DES MAINS ET DES PIEDS ?
Peu gênante sur le plan esthétique, cette transpiration n’en est pas moins problématique pour certains. Vous imaginez ne plus pouvoir serrer les mains ? Le traitement de première intention, ce sont les antitranspirants (les mêmes que ceux pour les aisselles mais sous forme de crèmes). Ensuite la ionophorèse (un courant électrique de faible intensité qui diminue la sécrétion sudorale, efficace dans 30 % des cas). Ensuite, on passe à la toxine botulique (mais sur ces zones-là, c’est archi-douloureux). En cas d’échec de toutes ces thérapeutiques (mais là, ça veut dire qu’on est vraiment dans la pathologie lourde), il y a un médicament qui marche super bien sur l’hyperhidrose des mains, c’est l’oxybutinine. Toutefois, il n’est pas dénué d’effets secondaires. Enfin, en dernier recours pour les mains, il y a la chirurgie qui supprime de façon sélective le nerf sympathique qui contrôles les glandes sudorales. Mais là c’est vraiment du lourd (intervention sous anesthésie générale par un chirurgien thoracique).
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