24 mars 2019 – Mise à jour le 2 décembre 2020
Le traitement de la graisse par le froid est-il toujours aussi efficace ? « Oui ! Oui ! Oui ! ». Et surtout, maintenant les médecins disposent d’un recul suffisant pour savoir exactement quel est le bon patient et quelles zones répondent le mieux au traitement.
La cryolipolyse, c’est pour qui vraiment ?
Pour les personnes de corpulence normale, gênées par des petits bourrelets bien délimités, qui cassent la ligne de la silhouette, comme celui au-dessus ou en-dessous du nombril, de chaque côté des hanches (les fameuses « poignées d’amour », dans le dos sous les omoplates, à l’intérieur des cuisses, à l’extérieur des cuisses (la culotte de cheval), sous les bras, sous le menton.
C’est d’ailleurs, ce qui était préconisé au tout début de l’histoire, à la mise en service des premières machines. Puis, peu à peu, certains médecins se sont affranchis de ces recommandations pour proposer la méthode à des gens qui présentent des bourrelets importants. C’est là que les déceptions sont arrivées car la « cryo » n’est pas une méthode pour maigrir. Elle ne remplace certainement pas un régime. « Et elle ne marche pas non plus sur les ventres ronds avec une graisse diffuse. Dans ce cas précis, il y d’autres techniques plus appropriées, comme le laser hyperthermique, par exemple », indique le Dr Jean-Michel Mazer, dermatologue. « Mais l’on respecte bien toutes les indications, la cryolipolyse donne d’excellents résultats. De toutes les technologies disponibles sur le marché, c’est même celle qui réalise le plus de lipolyse, autrement celle qui fait le plus fondre les graisses. Et pour les petits bourrelets, elle constitue une vraie alternative à la liposuccion ! ». Elle a même un avantage par rapport à la chirurgie : comme la réduction du bourrelet est progressive (et non brutale, comme après une liposuccion), le tissu a tout le temps de se rétracter. Il y a donc moins de risque de se retrouver avec un pli de peau disgracieux sous le cou, même si la peau n’est pas très relâchée.
LIRE AUSSI : la cryolipolyse, ça marche à tous les coups ?
Quelles sont les zones qui répondent le mieux à la cryolipolyse ?
Les petits bourrelets abodminaux, les poignées d’amour et le double-menton. Là, à 95 %, les retours sont positifs.
Si la peau est relâchée, peut-on bénéficier du traitement par le froid ?
Oui, mais il est plus judicieux de traiter d’abord le relâchement cutané, avec une technique appropriée comme la radiofréquence, les HIFU (ultrasons focalisés de haute intensité), avant de prendre en charge le bourrelet graisseux.
Maintenant, si le relâchement est important, on oublie carrément. Dans ce cas, c’est une liposuccion qu’il faut envisager, suivie d’un lifting chirurgical !
LIRE AUSSI : Cryolipolyse: tout ce qu’il faut savoir pour obtenir un beau résultat
Une ou deux séances ?
Au début, on disait une séance. Mais, dans 20 à 30 % des cas, une deuxième est nécessaire. Le médecin ne peut pas le prévoir à l’avance. Donc, partez sur deux et si vous avez votre résultat en une, eh bien champagne ! On rappelle aussi qu’il y a des « non répondeurs », autrement dit des gens sur lesquels la technique ne marche pas. Dans ce cas, le médecin, s’il est bon commerçant, proposera une deuxième séance gratuite.
Toutes les machines de cryo se valent-elles ?
Eh, non malheureusement. Tout le monde prétend faire de la cryolipolyse, sauf que tout le monde n’a pas la bonne machine. Au mieux, elle n’est pas efficace et vous n’avez pas de résultat. Au pire, vous risquez votre peau ! Un rapport de la HAS (Haute Autorité de Santé) a récemment pointé la survenue de certaines complications graves suite à une utilisation inadéquate de l’appareil ou un dysfonctionnement de ce dernier, comme des brûlures pouvant atteindre le 3 ème degré ou une nécrose tissulaire, nécessitant une hospitalisation. La pratique de la cryolipolyse à visée esthétique en France est encore peu encadrée, il faut le savoir ! Dans l’attente des dispositions que prendra la Direction Générale de la Santé pour mieux contrôler les pratiques, l’HAS préconise de ne recourir qu’aux appareils de cryolipolyse répondant à des critères de qualité suffisants et mis entre les mains d’opérateurs qualifiés. Ce qui signifie, en clair : les appareils portant un marquage CE médical (et non, un simple marquage CE comme votre grille-pain), utilisés par des médecins (et non des esthéticiennes) ayant reçu une formation adéquate.Les machines qui portent le marquage CE médical sont actuellement au nombre de 5 : l’américaine Coolsculpting (Zeltiq), la française Cristal (Deleo), l’espagnole Cool Tech (Cocoon Medical), l’allemande Zlipo (Zimmer MedizinSysteme). la coréenne Clatuu (Classys). A noter que la Coolsculpting bénéfice en prime d’une homologation de la FDA américaine (Food & Drug Administration). Une sécurité supplémentaire car les autorités américaines exigent des études cliniques d’efficacité et de tolérance. Par ailleurs, ils ne délivrent pas une homologation seulement pour la machine mais aussi pour chaque applicateur.
LIRE AUSSI : La bonne méthode anti-bourrelets, c’est cryo ou lipo ?
Quelles ont été les améliorations en dix ans ?
Il est aujourd’hui possible de traiter plusieurs zones en même temps (jusqu’à 6, pour certains appareils). « Cependant, l’acte doit rester confortable pour le patient. Au-delà de deux, cela devient compliqué car le patient ne doit pas bouger pendant la séance. Imaginez si vous avez le double-menton pris dans un applicateur et un autre sur le ventre. Vous ne pouvez même pas tourner la tête ! », indique le Dr Jean-Michel Mazer. La durée du traitement a été réduite, passant de 75 mn à 35 ou 45 mn selon cas. Enfin, les suites sont plus confortables. Il est rare aujourd’hui que l’on sorte de la séance avec des bleus.
Sur quels aspects la cryolipolyse peut-elle encore progresser ?
Sur celui de la sécurité des appareils, en premier lieu.« Il serait souhaitable que tous puissent contrôler la température à l’intérieur du tissu graisseux et non simplement à la surface de la peau, et que cette dernière puisse être adaptée en fonction du volume adipeux traité également, comme c’est actuellement possible sur la machine américaine » détaille le Dr Jean-Michel Mazer. Par ailleurs, même si l’on peut déjà traiter un nombre important de zones grâce aux différents applicateurs imaginés par les fabricants, il reste encore des territoires difficiles d’accès, comme les mollets ou le dessus de la cuisse.
Et le prix, il a changé ?
Les séances tournent entre 500 € et 800 € (la technique la plus chère étant le Coolsculpting).
Laisser un commentaire