18 septembre 2017 – Mise à jour le 13 mai 2023
Le bas du visage qui dégringole, le décolleté fripé, les bras ramollis, les genoux plissés, à partir de la quarantaine, la peau perd tout son ressort. Elle aurait bien besoin d’être stimulée ! Les machines pour raffermir sont une solution, mais qui ne marche pas à tous les coups, malheureusement.
Vous voulez en savoir plus sur ces techniques qui stimulent les tissus ? Ecoutez notre podcast radiofréquence, ultrasons, laser hyperthermique … : tout la chaleur qui amincit et raffermit
Le principe de ces appareils de « skin tightening » (remise en tension cutanée) disponibles dans les cabinets d’esthétique, consiste à chauffer la peau en profondeur, sans altérer la surface. « Autour d’une température de 45 °C, on stimule les fibroblastes, les cellules du derme, qui réagissent en produisant du collagène. Au fil des séances, la texture de la peau s’améliore et devient plus ferme. Et plus on grimpe en température, plus on agit profondément, plus l’effet de remise en tension est important » explique Jean-Michel Mazer, dermatologue.
Les médecins parlent de techniques de « stimulation », en opposition aux techniques abrasives (tel le laser C02 fractionné qui vaporise la surface de l’épiderme, avec des suites plus ou moins longues). Là, pas de sang, pas de mise à nu de la peau. Tout se passe dans les profondeurs, de façon invisible.
Voilà pour le principe. Maintenant, dans la réalité …
- Ces appareils utilisés pour retendre la peau ne font pas de miracles. S’ils sont capables d’améliorer la tonicité cutanée, ils n’agissent que dans le cas d’un relâchement cutané modéré. Si l’excès de peau est important (grosses bajoues, ventre flasque, bras en ailes de chauve souris, etc), il n’y pas à tortiller, la solution, c’est le lifting.
- Quelque soit la technique utilisée, les résultats sur la retension cutanée sont aléatoires. « Impossible de garantir des résultats à la hauteur de l’attente des patients avec toutes ces techniques de stimulation, même avec les appareils qui chauffent fortement les tissus », affirme le Dr Noël Schartz, dermatologue. « Il y a même de rares « non répondeurs », des sujets chez qui les appareils n’ont aucune efficacité du tout ». Dans le meilleur des cas, vous obtenez 30 à 40 % d’amélioration de l’état cutané (mais ce n’est déjà pas si mal).
- Finalement, rien ne remplace un bon vieux laser qui abrase. Même si certains de ces appareils de stimulation peuvent donner d’excellents résultats, ils ne rivaliseront jamais avec les techniques « abrasives » qui mettent la peau à nu, pour stimuler sa régénération (mais elles imposent un certain « downtime » = temps de récupération). « No pain, no gain », résume ainsi le Dr Anne Le Pillouer-Prost, dermatologue. Cependant, on ne peut utiliser ces lasers décapants sur l’ensemble du corps. Les zones extra-faciales présentant moins d’annexes cutanées, elles cicatrisent plus difficilement. La solution viendra peut-être des nouveaux appareils « mixtes » qui combinent l’abrasion et la stimulation en profondeur pour offrir un résultat plus reproductible avec peu de suites.
Le récap de toutes les technologies « anti-mou » de la plus soft à la plus hard :
Les appareils de remodelage (laser Erbium Glass ; laser Nd Yag ; lampe infrarouges, etc)
Les cabinets à la pointe les ont peu à peu abandonnés car leurs résultats sont somme toute assez modestes. Le laser Nd Yag semble un peu sortir du lot. « Certains médecins qui ont l’habitude de le manipuler arrivent à obtenir d’excellents résultats. Toutefois, le traitement est douloureux … » rapporte le Dr Anne Le Pillouer-Prost. Idem pour la lampe à infrarouges, qui semble également tenir ses promesses entre des mains expérimentées. Mais ce sont des traitements plutôt adaptés à des petites surfaces (visage, cou, décolleté, dos des mains). Comptez 3 à 4 séances (entre 120 et 150 € l’une) espacées d’un mois.
La radiofréquence
C’est une onde électromagnétique qui va permettre de générer de la chaleur. Monoplaire, bipolaire, tripolaire, multipolaire … , il existe différents types de radiofréquence. Actuellement celle qui offre le meilleur gage de sécurité et qui est la plus utilisée par les médecins, c’est la bipolaire (EndyMed 3 Deep, eTwo de Syneron Candela, Forma d’Invasix, etc). Elle permet de traiter le relâchement modéré de toutes les zones du corps (visage, cou, décolleté, bras, cuisses, ventre, genoux, dos des mains). Les suites sont light : des rougeurs passagères, éventuellement un petit gonflement. Comptez en moyenne 6 séances (partir de 150 € l’une), espacées d’un mois. Mais depuis peu, il existe aussi la radiofréquence fractionnée (Fractora d’Invasix, Venus Viva, Profound de Syneron, etc). Une évolution du procédé qui permet d’obtenir une meilleure action en profondeur, grâce à des micro-aiguilles conductrices, qui traversent le derme et délivrent l’énergie de radiofréquence directement au sein des tissus. Les résultats sont supérieurs d’environ 10 % à ceux de la radiofréquence bipolaire et les suites à peine plus importantes. Comptez en moyenne 3 séances (à partir de 150 € l’une), espacées d’un mois.
Pour plus de détails sur la radiofréquence en général.
La technique combinée CO2 fractionnée/radiofréquence (SmartXide2 de Deka, Fraxis Duo de Tecnilase, etc)
Ces nouveaux dispositifs combinent dans le même tir, C02 fractionné et radiofréquence. « L’association des deux technologies permet de créer une hyperthermie au sein des tissus qui potentialise l’efficacité du C02 fractionné et de la radiofréquence », explique Igor Pellissier des lasers Deka. Là, on est sûr d’obtenir 30 à 40 % d’amélioration, et les suites opératoires (des rougeurs et un gonflement passagers) sont diminuées de 20 à 30 % par rapport au C02 fractionné seul. Comptez en moyenne 3 séances espacées d’un mois (à partir de 240 € le traitement d’une zone).
Les ultrasons microfocalisés (Ultherapy, HIFU)
Ces ondes délivrent une chaleur beaucoup plus intense dans les tissus, montant jusqu’à 65 °C. « A cette température, on coagule les tissus, qui se rétractent. On obtient donc un véritable effet lift. C’est toute la différence de cette technique par rapport aux autres », rapporte le Dr Noël Schartz. La meilleure indication : le relâchement de l’ovale, mais aussi le traitement du cou, du décolleté, du sourcil. Malheureusement, comme avec beaucoup d’appareils de « skintightening », il est impossible de garantir le résultat. Chez certaines personnes, il est spectaculaire (on en a vu, on confirme), chez d’autres totalement décevant. Le problème, c’est que le traitement a son coût : environ 1800 € la séance. Ça fait cher le « je ne peux pas prédire ce que le traitement donnera sur vous, Madame ».
Pour plus de détails sur la technique des ultrasons micro-focalisés.
En résumé, tout dépend de vos attentes.
- Si vous pensez pouvoir vous contenter d’une amélioration même minime : lancez-vous, en privilégiant les techniques les plus fiables et les plus abordables (= la radiofréquence).
- Si vous n’avez aucune contrainte de budget (bienheureuse que vous êtes), visez directement les ultrasons microfocalisés. Le résultat s’obtient le plus souvent en une séance, c’est ultra-rapide !
- Si vous n’avez qu’une petite surface à traiter (visage, cou, décolleté, dos des mains) et ne redoutez pas d’être quelques jours « off », misez sur les techniques purement abrasives (CO2 fractionné) qui restent inégalées à ce jour.
- Si vous recherchez une solution efficace avec le minimum de suites, privilégiez les techniques mixtes (C02 fractionné +RF).
- Enfin, si le caractère aléatoire de ces techniques vous gonfle, attendez qu’elles évoluent ! Ca va tellement vite que tout sera sûrement très différent d’ici deux ou trois ans !
Quelques jolis résultats qui donnent quand même bien envie …
Traitement par radiofréquence fractionnée
Traitement combiné CO2 fractionné/radiofréquence, 1 séance (laser DEKA)
Traitement par ultrasons microfocalisés, 1 séance (Ultherapy)
Ultera
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