16 octobre 2021 – Mise à jour le 13 mai 2023
Un nouveau traitement à base de micro-doses de Botox commence à être utilisé dans les cabinets de médecine esthétique. A quoi ça sert ? Comment le pratique t-on ? Les réponses d’une spécialiste.
Un nouveau traitement à base de Botox qui ne vise pas les rides mais la qualité de peau
On connaît l’action de la toxine botulique qui agit sur les rides en relaxant les muscles sous-jacents. Dans le Microbotox ou Mésobotox l’idée est toute différente puisqu’il s’agit de traiter la qualité de peau, donc d’injecter des micro-doses de produit très superficiellement, dans la couche supérieure du derme.
A ne pas confondre avec le Baby Botox qui lui, est un Botox classique injecté en intra-musculaire en petite quantité chez le patient jeune, pour prévenir l’apparition des rides. On est sur la même cible que le Mésobotox mais pas sur les mêmes indications !
D’où vient la tendance Microbotox ?
« On s’est aperçu, il y a déjà plusieurs années, que les injections régulières de Botox amélioraient la qualité de la peau des patients. Le grain est plus régulier, les pores sont moins dilatés, la peau est moins grasse, la transpiration moins importante aussi. D’où l’idée de proposer un traitement avec des doses de toxine botulique plus adaptées à cette nouvelle indication », rapporte le Dr Véronique Gassia. Et alors, ça marche ??? « Oui, j’observe notamment une bonne amélioration des pores dilatés que l’on ne sait jamais trop comment traiter. Personnellement, je trouve qu’il n’y a beaucoup de choses qui marchent dessus, donc c’est intéressant », poursuit notre spécialiste. Mais on parle ici des pores dilatés par un excès de sébum chez les peaux jeunes. Pas des pores relâchés sur d’anciennes peaux grasses, passé un certain âge.
Comment ça marche le Microbotox ?
Le Microbotox agirait sur le muscle arrecteur (ou redresseur) du follicule pilo-sébacé et des récepteurs spécifiques (appelés « récepteurs muscariniques ») des glandes sébacées et sudoripares qui sont régies par le système nerveux autonome. Il stimulerait aussi la synthèse de collagène, améliorant la tonicité cutanée.
Comment se déroule une séance de Microbotox ?
Le Botox se présente traditionnellement sous la forme d’une poudre que le médecin dilue dans une solution saline. Dans le Mésobotox, le produit est hyper-dilué, trois fois plus que dans une injection classique et introduit sous la peau façon « mésothérapie », à l’aide d’une très fine aiguille, en suivant un quadrillage. Tous les centimètres et demi environ, le médecin pique dans les zones du visage que le patient souhaite améliorer : en l’occurrence, la zone T (front, nez, menton), la plus sujette à l’hyperséborrhée. Toutefois, le décolleté peut aussi bénéficier du traitement. « Dans les zones où le tissu graisseux est mince, il existe des microfibrilles qui relient le muscle à la peau. En vieillissant, ces dernières peuvent se relâcher mais aussi se contracter, entraînant la formation de petites rides de surface. En les relaxant, le Microbotox permet de lisser la peau » explique Véronique Gassia. A noter : au niveau de la patte d’oie et du front, le tissu graisseux aussi est très mince. On peut donc injecter le Botox en intra-dermique, ça marche aussi ! En renvanche, les rides du lion (les rides verticales entre les sourcils) qui sont causées par des muscles profonds demandent une injection intramusculaire.
Une crème anesthésiante peut être proposée aux douillettes.
La séance est très rapide, à peine 20 mn. En sortant, la peau peut présenter quelques rougeurs mais qui s’estompent rapidement.
Une séance est préconisée tous les deux à trois mois, mais les médecins manquent encore de recul. Le protocole demande à être précisé. En tous les cas, rien n’empêche d’associer le vrai Botox et le Microbotox au cours d’une même séance puisqu’ils n’agissent pas aux mêmes niveaux de la peau.
C’est pour qui le Microbotox ?
A priori, plutôt des patients jeunes, entre 25 et 40 ans.
Combien ça coûte le Mésobotox ?
Le même prix qu’une séance de mésothérapie, autour de 150 €.
Le Microbotox, efficace aussi sur la rosacée
Un même quadrillage peut être réalisé sur les zones du visage ou du décolleté présentant une érythrose (rougeurs diffuses). De fait, la toxine botulique possède aussi une action sur les vaisseaux sanguins, donc elle améliore la rosacée ! En fait, on découvre sans cesse au médicament de nouvelles qualités. De là à ce ce qu’on nous dise un jour qu’il rend plus intelligent, il n’y a qu’un pas ! 😉 Mais comme cette histoire est toute nouvelle également, le protocole n’est pas très bien défini non plus. Les précurseurs parlent d’une séance tous les deux mois. Donc, ma conclusion tient en deux mots : à suivre …
Notre expert :
Dr Véronique Gassia
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