15 septembre 2019 – Mise à jour le 17 septembre 2022
De nouveaux traitements utilisant les thérapies cellulaires (soit, des traitements réalisés à partir de vos propres cellules), commencent à être proposées dans la lutte contre la calvitie, aussi bien chez l’homme que chez la femme. Et ça promet !
Cela faisait un bail que la médecine n’avait pas progressé sur le sujet de l’alopécie androgénétique. Toujours les mêmes éternels traitements, qui ne donnent pas toujours d’immenses satisfactions.
Rappelons :
- Le Minodixil, un médicament sous forme de lotion qui bloque l’action des hormones mâles à l’origine de la chute des cheveux. Et le seul traitement médicamenteux disponible actuellement pour les femmes. L’embêtant, c’est qu’il faut appliquer le produit tous les jours, qui graisse en prime pas mal les cheveux : une vraie punition.
- Le Finastéride, des comprimés qui se prennent par a bouche, que l’on accuse aujourd’hui d’entraîner les pires effets indésirables (troubles psychiatriques et de la fonction sexuelle). Du coup, il ne fait plus tellement recette auprès des patients, sauf de ceux qui prenaient déjà le traitement depuis des années, sans effets secondaires particuliers.
Les médecins placent donc beaucoup d’espoir aujourd’hui dans les nouvelles « thérapies cellulaires », qui ont l’avantage d’utiliser les propres ressources du patient. S’auto-régénérer, n’est-ce pas là le luxe ultime ? Aucun risque de réaction indésirable, ce qui est déjà un très bon point de départ !
« L’objectif de ces nouvelles méthodes, contrairement aux Minoxidil et Finastéride qui bloquent l’action de l’hormone DHT (laquelle provoque un emballement du cycle de croissance des cheveux, à l’origine de leur chute), c’est de réparer l’environnement du cheveu malade. La croissance des cheveux existants est ainsi dynamisée et la chevelure retrouve de la densité. Néanmoins, il ne faut pas s’attendre à voir pousser de nouveaux cheveux, même si cela peut parfois arriver dans certains cas. Nous ne faisons pas de la magie non plus ! » décrypte le Dr Jonathan Fernandez, chirurgien plasticien. En gros, si vous avez trois poils sur le crâne, vous aurez l’impression d’en avoir six (mais l’impression seulement), ce qui n’est déjà pas si mal !
Seule contrainte pour bénéficier de ces méthodes : accepter les piqûres sur la tête (ce qui n’est pas forcément du goût de tout le monde). « Néanmoins au pistolet, le geste est automatisé, c’est moins douloureux qu’à l’aiguille » rassure le spécialiste.
RELANCER LA CROISSANCE DES CHEVEUX AVEC LE PRP
PRP, pour Plasma Riche en Plaquettes. Ce sont des facteurs de croissance (VEGF, TGF, IGF, EGF…) que l’on extrait à partir du sang du patient. L’objectif est de recréer une néo-vascularisation dans les zones atteintes par l’alopécie afin de dynamiser les cellules bulbaires existantes et réactiver la pousse des cheveux. La technique est interdite en esthétique mais reste autorisée dans le traitement de l’alopécie, considérée par les autorités de santé comme une pathologie.
La séance dure 30 minutes. Il n’y a aucune suite particulière. Il faut juste éviter les shampooings et la baignade pendant 24 h et les colorations cheveux pendant 72 h.
Le protocole est de 4 séances espacées d’un mois (il est important de respecter ce timing car les effets sont cumulatifs). Prévoir ensuite une à deux séances d’entretien tous les ans ou tous les six mois selon la sévérité de l’alopécie, pour maintenir un taux satisfaisant de facteurs de croissance.
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Avantage : un traitement facile et rapide à mettre en œuvre, sans séquelle pour le patient.
Inconvénient : tout le monde n’est pas fan de ces manipulations « Nosferatu-esques » (en particulier ceux qui tournent de l’œil à la première goutte de sang venue).
Prix de la séance de PRP : entre 300 € et 700 €.
Résultats PRP après 6 mois sur cuir chevelu de femme
RELANCER LA CROISSANCE DES CHEVEUX GRACE A LA NANOFAT
C’est un concentré de cellules régénératives, tiré des propres cellules graisseuses du patient. « Contrairement au PRP qui recrée une vascularisation autour des cellules péri-bulbaires, là on amène des cellules de régénération qui vont non seulement dynamiser les cellules en présence mais aussi se transformer pour créer de nouvelles cellules péri-bulbaires » explique le Dr Fernandez. L’efficacité de la technique (qui n’en est cependant qu’à ses débuts) serait donc à priori supérieure à celle du PRP.
Le « fluide de jouvence » est injecté dans le scalp en mode « mésothérapie ». La séance dure 1 h. Pas de suite particulière. Comme pour la technique précédente, on évite les shampooings et la baignade pendant 24 h et la coloration cheveux pendant 72 h. Les résultats sur la densification des cheveux apparaissent au bout de 3 à 6 mois.
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Avantage : on fait une séance et on n’y revient (théoriquement) pas avant trois ans.
Inconvénient : la procédure oblige à aller au bloc pour prélever les cellules graisseuses du patient.
Prix de la séance de Nanofat: entre 2000 et 3500 €.
RELANCER LA CROISSANCE DES CHEVEUX AVEC LA MESO-GREFFE CELLULAIRE
Là, l’idée, c’est de prélever des cellules dans un environnement considéré comme sain (soit la zone de la couronne, à l’arrière de la tête, qui n’est généralement pas touchée par l’alopécie), pour les réimplanter ailleurs sur le crâne et réactiver ainsi le cycle cellulaire.
Sous anesthésie locale, on endort une petite zone du scalp (qui représente l’équivalent d’une pièce de 10 centimes). On la rase, puis avec une lame de bistouri plate, on vient gratter l’épiderme. Ce travail réalisé, on prélève des petites carottes de peau, pour recueillir l’environnement du cheveu (soit 4 petits trous de 2, 4 mm dans le scalp). Ensuite, un pansement en spray est appliqué. Ces cicatrices sont peu visibles, recouvertes par les autres cheveux.
Avec un extracteur mécanique cellulaire, on vient alors écraser les carottes de peau, qui ont préalablement mises à tremper dans du sérum physiologique. En résulte un « substrat », une sorte de liquide, que l’on va diluer dans du sérum physiologique (9, 6 ml pour 4 carottes) et injecter en mésothérapie, dans les zones atteintes par l’alopécie. « Il ne s’agit pas d’une greffe de cheveux, mais d’une greffe cellulaire. Autrement dit, d’un apport de nouvelles cellules dans la zone malade pour réactiver le cycle du cheveu. Tout ceci est rendu possible grâce au Kit Rigenera, seul « device » actuellement disponible sur le marché pour la méso-greffe cellulaire » indique le Dr Jonathan Fernandez, chirurgien plasticien. Une petite croûte se forme sur la zone de prélèvement qui persiste entre 3 et 5 jours. Les shampooings sont interdits pendant 48 h, la baignage pendant une semaine et les colorations cheveux pendant 15 jours.
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Les résultats : la chute est stoppée au cours des deux à trois premiers mois. Puis, entre trois et six mois, les zones dégarnies s’étoffent. Les cheveux existants s’épaississent. Et dans quelques rares cas, on observe même une repousse issue des bulbes en dormance. Le protocole est d’une séance tous les 18 à 24 mois.
Avantage : un apport direct de nouvelles cellules péri-bulbaires dans les zones malades, avec une durée d’action relativement longue.
Inconvénient : la méthode convient peu aux crânes rasés ou aux cheveux très courts (- de 10 mm) car les cicatrices sont visibles.
Prix de la séance de méso-greffe capillaire : entre 1500 et 2500 €.
RELANCER LA CROISSANCE DES CHEVEUX AVEC LES TECHNIQUES COMBINEES : PRP/MESO-GREFFE
Il est possible d’associer les techniques au cours de la même séance dans le but d’optimiser les bénéfices. « C’est surtout intéressant pour les alopécies avancées, autrement le PRP ou la Nanofat seuls peuvent suffire. Dans mon expérience, j’associe par exemple systématiquement le PRP et la méso-greffe, car le PRP revascularise la zone malade, réveille les cellules existantes. Il prépare donc idéalement le terrain à la Méso-greffe qui amène de nouvelles cellules, réalisée ensuite. Et dans l’association PRP/Nanofat, le PRP optimise l’action de la Nanofat, ces résultats ont déjà fait l’objet de publications. Pour l’instant, nous travaillons de façon un peu empirique sur ces associations mais nous avons mis en place, avec une quinzaine de médecins spécialistes, un protocole de traitement européen (International Board for Androgenic Alopecia). L’étude est en cours. Les résultats seront disponibles courant 2020 » indique le Dr Jonathan Fernandez.
Résultats PRP + méso-greffe après 6 mois
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