6 novembre 2024
C’est la nouvelle génération d’injectables dont tout le monde parle sur les congrès de médecine esthétique. Des produits qui rajeunissent les visages de façon hyper-naturelle, sans apporter de volume, ni modifier les traits. Explications.
Cela ne vous a pas échappé que, depuis quelque temps, il y a un bad buzz autour des injections d’acide hyaluronique. Du moins, la façon un peu lourdingue que certains ont de les pratiquer, si bien qu’un bon nombre de patients s’est mis à explorer d’autres alternatives, comme toutes ces injections biorevitalisantes, biostimulantes ou bioremodelantes qui sont aujourd’hui proposées dans les cabinets d’esthétique. Des produits qui rajeunissent le visage de façon super discrète. La peau est juste nourrie, revitalisée, éclairée ou redensifiée et défroissée, sans effet « over filled ». En revanche, pour redessiner une bouche ou corriger un nez, ça ne change pas, c’est toujours l’acide hyaluronique le produit de choix.
Les natural fillers ou « make your skin great again »
Bon, tout ça, c’est bien joli, sauf qu’on n’y comprend rien à toutes ces appellations de produits. Vous faîtes la différence, vous, entre un biostimulant et un biorevitalisant ? Moi, pas. Alors, je suis allée poser la question ici et là et il s’avère que chacun a sa définition du truc. Donc, identifier quel produit peut nous convenir n’est pas easy, easy.
La seule chose sur laquelle tout le monde s’accorde, c’est que ces nouveaux injectables qui rajeunissent les visages de façon naturelle sont LE truc du moment. Et tous les labos veulent s’illustrer dans cette tendance, qui ne s’est pas installée seulement en raison des injections ratées, mais aussi sous l’influence de la médecine régénérative, qui a ouvert la voie de « l’autologue ». Comprenez, des techniques qui stimulent nos propres ressources anti-âge (PRP, Nanofat, etc), avec des résultats très naturels à la clef. Ainsi, on n’est plus ni dans la « gonflette » ni dans la « figette » (autrement dit, le truc fake), mais dans l’entretien de sa « qualité de peau » (la peau resplendissante ou le « make your skin great again »‘).
Entre biorevitalisant, biostimulant, bioremodelant, quel natural filler je choisis ?
« Tous les médecins sont perdus dans la nébuleuse de la biorégénération. Du reste, les produits n’ont de bio que le nom. S’ils cherchent à reproduire des mécanismes naturels, tous sont issus de la chimie » précise le Dr Hugues Cartier, dermatologue. Alors, dans l’attente de définitions qui fassent consensus au sein de la communauté médicale (certains y travaillent), notre spécialiste sépare les natural fillers en deux grandes familles : 1/les revitalisants cellulaires qui apportent aux cellules de la peau des éléments essentiels à son bon fonctionnement et/ou à la prolongation de leur longévité (soit les produit de mésothérapie, type NCTF de Fillmed, les polynucléotides extraits de l’ADN de saumon, les facteurs de croissance, les peptides ou encore les exosomes). Ces produits sont surtout recommandés en prévention du vieillissement, à partir de l’âge de 30 ans. Le protocole est généralement de plusieurs séances (à partir de 150 € l’une) et le résultat (un bel effet glow) est visible dès la première. 2/ les revitalisants tissulaires qui créent de la matière (collagène ou graisse), pour redonner une densité à la peau, lutter contre le relâchement cutané. Ils sont conseillés aux peaux plus matures, dès l’âge de 35/40 ans. C’est à cette dernière catégorie qu’appartiennent les Sculptra, Radiesse, Harmonyca, Gouri, Ultracol, Ellansé, etc. Une fois injectés, ces produits génèrent une réaction inflammatoire à laquelle la peau réplique par une production de collagène. Le protocole s’entend généralement sur plusieurs séances (à partir de 300 €) et les résultats sont visibles après 2 ou 3 mois.
Notre expert range aussi dans ce même tiroir, le nouveau produit du laboratoire IBSA Derma, Profhilo Structura, qui restaure la couche de graisse superficielle qui soutient toute la peau, bien que son mode d’action diffère du biostimulant car il ne génère pas de réaction inflammatoire. Le laboratoire qui le fabrique préfère d’ailleurs parler de « bioremodelant ».
« Le produit s’apparente davantage à de la médecine régénérative dans le sens où il mime un processus physiologique naturel qui favorise la régénération d’un type cellulaire, en l’occurrence les cellules graisseuses », explique Sonia Ziada, Medical Advisor. Voici comment ça marche : un complexe d’acides hyaluroniques d’une nature bien spécifique est injecté au niveau du tissu adipeux superficiel. « Avec l’âge, les adipocytes se renouvelant moins vite, le produit stimule leur turnover pour que le visage conserve toujours une épaisseur satisfaisante de cette graisse afin de s’opposer au relâchement cutané » explique la chercheuse. Son maintien est d’autant plus important que les cellules graisseuses communiquent en permanence avec les cellules des autres couches cutanées, derme et épiderme. Or, ce bla-bla est aussi clé pour la bonne santé et la vitalité de la peau. No stress, il n’ y a strictement aucun risque de vous retrouver avec un visage grossi après l’injection. Profhilo Structura ne fait qu’assurer la survie d’un tissu tout simplement essentiel. Le protocole est de 2 injections espacées d’un mois, puis un contrôle à 4 mois, suivi si besoin de séances d’entretien (autour de 800 €).
A noter : l’action des revitalisants cellulaires et des revitalisants tissulaires est complémentaire. Il est parfaitement possible d’associer les produits, pour une action jeunesse renforcée (mais pas toujours dans la même séance, en revanche, tout dépend des spécialités).
Voilà, voilà. J’espère vous avoir un peu éclairés sur ces natural fillers qui rencontrent un beau succès en ce moment dans les cabinets d’esthétique. Faîtes moi part, dans les commentaires, de vos expériences si vous les testez !
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Les experts
Dr Hugues Cartier et Sonia Ziada
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