27 février 2021 – Mise à jour le 17 octobre 2023
Différentes méthodes existent pour traiter les cicatrices en creux (ou atrophiques) consécutives à une acné, une varicelle, une brûlure, des injections de corticoïdes, une chirurgie, etc. Tour d’horizon.
Ces p’tits trous trous pas jolis jolis, apparaissent à la suite lésions inflammatoires qui ont touché non seulement l’épiderme (la couche superficielle de la peau) mais aussi la couche intermédiaire, le derme, entraînant une rétraction du tissu.
« Les cicatrices d’acné sont celles qui prennent, en fonction de la profondeur et de la densité des lésions, les formes les plus variées » nous apprend le Dr Bertrand Pusel, dermatologue. Il y a celles en « V » (les « pic à glace », qui ont l’aspect de fins trous), celles en « U » (de petits cratères) et enfin celles en « M » (de dépressions en pente douce), et toutes peuvent potentiellement se retrouver sur le même visage donnant un aspect grêlé à la peau, digne de Jacquouille La Fripouille. Enfin, on peut en rigoler comme ça, mais ceux qui en sont atteints sont loin de partager le même sens de l’humour car il n’y a bien entendu aucune solution miracle pour les traiter.
Les cicatrice de varicelle sont généralement en « U ». Toutes les autres ont un aspect variable. Post-injection de cortisone, elles sont souvent en M, mais certaines peuvent se révéler très compliquées à traiter.
En fait, chaque type de cicatrice réagit à « ses » méthodes. C’est donc souvent en les associant qu’on finit par les estomper. Mais autant être honnête, il est compliqué d’en venir à bout. Le praticien qui vous promet monts et merveilles est un escroc.
De la plus soft à la plus hard, voici toute la palette des traitements possibles, sachant qu’une fois la cicatrice estompée, il est souvent utile de compléter le travail par un « relissage » de la surface cutanée, pour uniformiser le relief. Le médecin commence généralement par la technique la plus soft, puis progresse avec des méthodes de plus en plus agressives. Mais pour les cicatrices en pics à glace, on peut démarrer d’emblée sur les solutions les plus hard. Et tout ça doit se programmer entre octobre et avril max (because exposition solaire peu compatible).
Et la meilleure idée pour ne plus être embêté(e) à l’avenir, c’est d’éviter à tout prix l’apparition des cicatrices : 1/ en se ruant chez le dermato faire traiter ses lésions d’acné dès qu’elles pointent le bout de leur nez. 2/en ne grattant ni manipulant les boutons sous aucun prétexte (même pas celui de se passer ses nerfs). Coupez vos ongles très courts, comme on le fait chez les enfants qui ont la varicelle, ce sera déjà ça de gagné. Et bien-sûr, c’est valable pour toutes les autres lésions en creux.
Microneedling
Une micro-perforation de la peau est réalisée avec un stylo (Dermapen) dont la tête est surmontée d’aiguilles. Le médecin traite l’ensemble du visage, en insistant évidemment davantage sur les zones de cicatrices, que les aiguilles pénètrent à une profondeur de 2, 5 mm, pour stimuler la production d’un nouveau collagène et « remodeler » la peau. « J’applique en prime un mélange d’acide hyaluronique et de silicium, qui a aussi son effet stimulant », indique le Dr Antoni Calmon, médecin esthétique. Une crème anesthésiante est appliquée 1 h avant car sans surprise, c’est douloureux et ça saigne pas mal. On en sort rouge écrevisse, comme après un fort coup de soleil. Ça dure une semaine mais le maquillage est autorisé. La peau a un toucher rugueux aussi pendant 2 jours. Chez soi, la consigne est de bien l’hydrater. Le nombre de séances préconisé est de 5 en moyenne, espacées de 6 semaines. « C’est la répétition des traitements qui fonctionne bien dans le microneedling. D’une séance à l’autre on voit l’aspect de la peau s’améliorer. Mais dès que les résultats commencent à stagner, je bascule sur une autre technique » précise le médecin. Une technique plutôt recommandée pour des cicatrices légères.
Prix : autour de 200 € la séance
Subcision
L’opération consiste à passer une petite canule ou une aiguille sous la cicatrice, pour libérer les adhérences fibreuses qui la tirent vers la profondeur. Elle est souvent complétée d’une injection d’acide hyaluronique pour soulever encore un peu plus le fond. Le résultat ? Un bleu, mais au bout de 8 jours, la peau a cicatrisé et elle devient plus lisse.
Prix : ce n’est pas un acte d’une technicité folle. Donc, en général, le médecin l’offre à l’occasion d’autre traitement esthétique
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Remplissage à l’acide hyaluronique
On choisit un acide hyaluronique légèrement réticulé (type Belotero Balance) que l’on injecte très superficiellement dans le derme (les médecins appellent ça, la « blanching technique »), pour combler chaque cicatrice, à condition bien sûr que ces dernières soient suffisamment larges pour accueillir des gouttes d’acide hyaluronique. Cette technique est donc plutôt réservée aux cicatrices en « U » ou en « M » (dans ce cas, l’injection est réalisée plus profondément, dans le derme moyen, avec un produit réticulé, pour « faire remonter la zone « d’effondrement cicatriciel »).
Prix : à partir de 250 €
Radiofréquence fractionnée à micro-aiguilles
Des ondes électriques délivrent une énergie sous forme de chaleur, via des micro-aiguilles, afin de stimuler la formation d’un nouveau collagène dans le derme et combler les cicatrices (Lire ici : Rajeunir avec la radiofréquence fractionnée à micro-aiguilles). Le visage entier est traité mais réalisé de façon plus agressive sur les cicatrices. C’est une technique de choix notamment pour les peaux foncées.
Prix : 1000 € la séance avec une radiofréquence à micro-aiguilles de dernière génération
Laser fractionné non ablatif
C’est l’une des techniques privilégiées aujourd’hui pour le traitement des cicatrices atrophiques car le traitement est peu douloureux et n’entraîne pas de suites compliquées. « Les experts le recommandent d’ailleurs en première intention aux médecins équipés de la technologie » indique Bertrand Pusel.
Ce n’est pas un laser qui abrase. Le procédé repose sur la création de multiple micro-puits de chaleur, séparés par des intervalles de peau saine qui vont stimuler la production d’un nouveau collagène, remplissant ainsi progressivement les cicatrices. Une crème anesthésiante est appliquée 1 h 30 avant le traitement pour le rendre plus confortable.
Le traitement est possible sur toutes les peaux, mais il est évidemment très encadré pour les épidermes foncés, afin de limiter le risque de pigmentation post-inflammatoire (survenue taches brunes). « J’utilise personnellement le laser Fraxel Restore/Dual, qui a l’avantage de posséder 2 longueurs d’ondes : Erbium pour le remodelage de la cicatrice et Thulium pour un relissage léger de la surface cutanée. Je réalise en moyenne 6 passages avec le non ablatif , puis 4 passages avec l’ablatif », rapporte le Dr Zoé Thoux, médecin esthétique. Les suites : une bonne rougeur, comme après un coup de soleil, un léger œdème et une peau rugueuse pendant quelques jours. Il faut compter 2 à 3 jours d’éviction sociale, ensuite on peut se maquiller. Néanmoins, pour récupérer complètement sa peau, comptez 7 jours. Quatre séances sont nécessaires en moyenne, à raison d’une par mois. « Les premiers résultats sur les cicatrices s’apprécient dès 3 mois. Mais cela peut prendre plus de temps aussi. Il ne faut jamais désespérer car la peau continue de travailler pendant un an » indique le Dr Thoux.
Prix : autour de 400 € la séance sur les joues et de 600 € sur le visage entier
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Laser fractionné ablatif
C’est un laser qui abrase. Il a remplacé la vieille technique sanguinolente de la dermabrasion et le resurfacing laser C02 dont les suites étaient vraiment trop costaudes. On l’utilise sur les dépressions peu profondes, comme certaines cicatrices en U, mais aussi les M (suivi d’une injection d’acide hyaluronique). Ou alors pour égaliser la peau après un relèvement chirurgical (voir plus loin). Les suites : des croûtes pendant 5 jours, une roseur résiduelle pendant un mois, assortie de l’obligation de protéger l’épiderme avec un écran solaire pendant 6 mois. Prévoir en moyenne 2 séances espacées d’un mois.
Prix : à partir de 300 € la séance sur les joues
TCA CROSS (Chemical Reconstruction Of Skin Scars)
C’est l’une des meilleures solutions pour traiter les cicatrices les plus profondes, en pics à glace. A l’aide d’une petite pointe en bois, on vient déposer à l’intérieur de la cicatrice, une goutte d’acide trichloracétique (dosé entre 30 et 70 %), en respectant un espace minimum de 2 cm entre chaque lésion traitée. « Mais certains peuvent aussi employer un mélange acide trichloracétique/phénol ou, sur les peaux noires, de l’acide pyruvique » complète le Dr Antoni Calmon. Une préparation de la peau est réalisée 15 jours avant, pour éviter tout risque d’hyperpigmentation (taches brunes consécutives à l’agression). Les suites : des micro-croûtes de la taille d’une tête d’épingle, pendant 8 jours. Il n’y a pas d’éviction sociale. Il faut bien hydrater sa peau et ne surtout pas gratter. Prévoir en moyenne 2 à 3 séances espacées d’un mois. « Je peux ensuite compléter avec du microneedling, pour uniformiser la surface de la peau » ajoute le Dr Calmon.
Prix : autour de 200 € la séance.
Relèvement chirurgical
Ce geste pratiqué sous anesthésie locale, est réservé aux cicatrices les plus profondes. Il consiste, à l’aide d’un instrument baptisé « punch biopsie » d’un diamètre légèrement supérieur à celui de la cicatrice, à libérer cette dernière des plans profonds, pour la faire remonter. Des pansements stéristrips sont ensuite laissés en place pendant 5 jours. « Il est possible de traiter 20 à 30 cicatrices au cours d’une même séance. Mais souvent, plusieurs séances sont nécessaires pour traiter tout un visage » indique le Dr Bertrand Pusel. Ces dernières peuvent alors être espacées de 2 à 4 semaines. Un relissage au laser C02 fractionné (nécessitant au moins deux séances) est réalisé quinze jours après le relèvement pour égaliser la surface de la peau. Autant le dire, un vrai chemin de croix pour les patients !
Prix : à partir de 150 € la séance de relèvement et 300 € la séance de laser fractionné sur les joues
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