7 mai 2022
Peut-on se faire opérer avant l’heure pour afficher toujours la meilleure image de soi ? Une question intéressante à laquelle répond une non moins intéressante chirurgienne.
J’entends déjà les dents de certaines grincer : « Quoi ?! Se faire opérer avant l’heure ? Mais elle n’est pas un peu dingo celle-là ?« . Bah, non, pas complètement encore … Il y a BEAUCOUP d’avantages à devancer l’horloge biologique, en matière de chirurgie figurez-vous !
« Evidemment, tout dépend de ce qu’on entend par « prévention » » recadre tout de suite le Dr Yaël Berdah, chirurgienne plasticienne. « Intervenir sur un visage ou un corps qui ne présente aucune disgrâce, aucun signe de vieillissement, personnellement, ce n’est pas ma démarche. D’autant qu’en l’état actuel des connaissances, la chirurgie ne sait pas, par exemple, fixer des paupières ou des seins pour éviter qu’ils ne tombent. En revanche, agir dès les premiers stigmates du vieillissement si le patient manifeste une gêne, alors là, cent fois oui ! ».
Mais pourquoi on tergiverse tant à se faire opérer ?
Les jeunes patients n’hésitent pas à consulter tôt quand un défaut les gêne. Ils sont nés avec la médecine et la chirurgie esthétique. Leur démarche est donc beaucoup plus spontanée. Elle l’est nettement moins chez les patients de plus de 40 ans qui se trouvent toujours de bonnes excuses pour différer les retouches. Finalement, ils ne sont « pas si marqués que cela » et ils ont surtout une trouille bleue de l’anesthésie, du qu’en dira-t-on, du « surgical look », etc. Mais si on attend vraiment d’être très abîmé, alors le geste est radical et on s’expose au risque d’un résultat plus visible ! Vous y avez déjà pensé à ça ?
Tous les avantages d’une intervention esthétique chirurgicale réalisée tôt
Un geste anticipé est à la fois plus simple pour le chirurgien et plus doux pour le patient. La peau est encore tonique, elle se rétracte facilement. L’intervention induit moins de cicatrices. Le résultat est plus naturel et souvent plus pérenne, aussi (prévenir, c’est guérir). Bref, d’une façon générale, il y a pas pas mal d’avantages à intervenir aux premiers stades d’un anomalie esthétique. D’autant qu’en prenant de l’âge, cette dernière risque de s’accentuer. Ma préconisation va donc à l’encontre de tout ce qu’on entend habituellement : « Mais on ne voit pas grand-chose. Tu n’en n’a pas du tout besoin ! ». Mais c’est justement parce qu’on ne voit presque rien que c’est pile poil le bon moment pour le faire ! Cette chirurgie du petit détail, c’est pour moi tout le secret de la correction qui ne se voit pas. En pratiquant ici et là de minis coups de bistouri bien ciblés, les gens penseront tout simplement que vous ne vieillissez pas. Ha, quelle belle entourloupe !
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Les médecins regarderont malgré tout toujours avant d’opérer, s’il n’existe pas des alternatives plus légères à vous proposer du côté de la médecine esthétique (on ne va pas non plus vous charcuter pour rien, non plus). Par exemple, on ne vous proposera jamais un lifting du cou pour supprimer un simple petit pli de peau sous le menton. En revanche, on vous conseillera des injections de toxine botulique pour mettre au repos le muscle platysma du cou qui a tendance à se contracter en vieillissant (ça marche pas mal du tout !).
La notion de prévention est depuis toujours dans l’ADN de la médecine esthétique qui dispose d’un certain nombre d’astuces pour retarder l’apparition de pleine de vilaines choses. « A commencer par les injections de Botox, qui peuvent être pratiquées très jeune avant même l’arrivée des rides, si on la peau fine et le front très mobile, par exemple. Dans ce cas, on sait que des petites cassures vont s’imprimer tôt. La patiente voit bien le décalage avec les jeunes femmes de son âge. Donc, si elle est embêtée par son front, alors je n’hésite pas à lui proposer une injection » explique le Dr Yaël Berdah.
La chirurgie a toujours une démarche plus « corrective », même si en rectifiant un menton rétrus avec un implant ou une chirurgie orthognatique par exemple, on anticipe la façon dont le bas du visage vieillit. Mais, ça c’est « cherry on the cake ». A la base, elle est là avant tout à corriger pour une anomalie esthétique existante. « Je ne suis pas pour l’agressivité chirurgicale. Si le patient ne manifeste pas d’ embarras, je ne vais pas aller suggérer des gestes qu’il n’a pas sollicités. A fortiori s’il est très jeune. Il ne faut pas créer des complexes non plus. D’autant qu’on peut avoir un menton légèrement fuyant et un visage très harmonieux par ailleurs » explique le Dr Berdah. A Le Journal De Mon Corps, on adore cette façon sensible de voir les choses (que tous les chirurgiens n’ont pas, hélas …).
Oui, à la chirurgie des paupières dès les premiers signes !
Prenons l’exemple des poches sous les yeux. Il est toujours bien plus simple d’intervenir sur une petite hernie graisseuse au coin de l’œil que lorsque la poche est vraiment installée. Parce qu’à un stade débutant, le geste de blépharoplastie est très restreint. Le praticien passe ni vu ni connu par l’intérieur de la paupière (« par voie transconjonctivale », comme on dit), pour supprimer le petit excédent graisseux qui fait saillie. Il anticipe aussi en retirant le surplus graisseux qui pourrait être visible demain (mais toujours en respectant soigneusement l’environnement graisseux du globe oculaire pour ne pas laisser un œil creux). Et voilà ! Il n’y a aucune cicatrice visible et les suites sont archi-simples. « En prime, en coagulant la graisse, on ressoude les fibres distendues du septum orbitaire, la partie fibreuse des paupières qui maintient la graisse à l’intérieur de l’orbite. Le geste a donc pour effet de prévenir aussi les récidives » précise le Dr Berdah.
Inversement, lorsqu’on attend trop longtemps pour traiter une poche, que se passe t-il ? Eh bien, la poche distend la peau, le geste pour la retirer est donc plus invasif et complexe. La technique transconjonctivale n’est plus possible. Il faut alors inciser au ras de la paupière pour y avoir accès, supprimer l’excédent de peau, puis la retendre, ce qui laisse une légère cicatrice. Le risque de l’intervention est supérieur. Et une fois la poche retirée, les gens de l’entourage s’aperçoient vite de la supercherie. Alors que lorsqu’on devance l’appel, personne ne peut rien soupçonner. « Par ailleurs, en intervenant tôt, les résultats de l’intervention sont plus durables. Certains patients très chanceux n’ont même jamais à y revenir de leur vie. La recommandation vaut aussi pour les paupières du haut » indique le Dr Berdah.
Oui, à la liposuccion de la culotte de cheval le plus tôt possible !
Chez certaines femmes, la culotte de cheval apparaît parfois très jeune, dès dix-huit ans et elle ne disparaît ni avec le régime ni avec le sport. Donc vous êtes est complexée, franchement c’est bête d’attendre car une intervention vous changera vraiment la vie. La qualité des tissus étant encore top, le résultat le sera aussi. Plus tard vous vous y prenez et plus les chances d’un beau résultat s’amenuisent … Ou alors, il faut compléter le geste de liposuccion avec une technique qui retend la peau, type BodyTite (Lire ici : Les nouvelles liposuccions : vers un body plus ferme et sculpté).
Oui, au lifting des seins dès qu’ils commencent à tomber !
Des seins déshabités après une grossesse, un amaigrissement important ou la ménopause, ne s’améliorent jamais avec le temps. Au contraire, ça va de mal en pis. Donc, dès que la poitrine commence à tomber, on n’hésite pas à aller consulter. Une fois de plus, le geste sera moins invasif et le chirurgien ne sera peut-être pas obligé d’ajouter des prothèses pour redonner une jolie forme aux seins. Consulter ici, la fiche technique du lifting des seins.
Oui, aux implants capillaires dès qu’on commence à perdre ses cheveux !
Pourquoi attendre d’avoir perdu les trois-quarts de ses cheveux pour réagir ? Déjà des traitements médicaux (Minoxidil, injections de PRP, de Nanofat, Méso-greffe cellulaire …) existent pour enrayer la chute, vous le saviez ? Lire ici : Quoi de neuf pour enrayer la chute de cheveux ? Si vous vous y prenez dès le plus jeune âge, vous pouvez sauver en grande partie votre patrimoine capillaire. Malheureusement, rares sont les hommes (et les femmes ! ) qui sont informés de cela. La plupart ne se préoccupent du problème que lorsqu’ils sont dégarnis. A ce stade, malheureusement, il n’y a plus d’autre option que les implants. Mais même là, il convient de faire preuve de réactivité. « Les cheveux sont prélevés à l’arrière de la tête, sur la « couronne Hippocratique », qui n’est pas soumise à l’influence des hormones mâles, ensuite réimplantés dans les zones dégarnies. Mais plus on lambine et plus les capacités des cheveux de la couronne à se régénérer s’amoindrissent » précise notre spécialiste. A bon entendeur…
L’expert :
Dr Yaël Berdah
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