10 avril 2021 – Mise à jour le 13 mai 2023
Un bel angle à 90 ° entre le cou et le menton cou donne une allure folle au visage. Vous en rêvez ? Vous pouvez aujourd’hui vous l’offrir !
Je ne sais pas vous, mais j’ai toujours été éblouie par les bas de visage aux contours nickels, avec un angle entre le cou et le menton super bien dessiné, façon Grace Kelly. Probablement parce que je n’ai l’ai pas moi-même, ayant un menton légèrement en retrait. Et c’est là, qu’à l’occasion d’une rencontre avec le Pr Jean-Paul Méningaud, Chef du Service de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique au CHU Henri Mondor (Créteil), on se met à parler d’angle cervico-facial (le vrai nom de la chose). Et des « modes » qui existent autour de cet angle. A savoir que certains patients préfèrent un angle en L, hyper « sharp », tandis que d’autres préfèrent, un C, plus adouci. Je trouve cela amusant et me voilà partie à creuser le sujet de l’angle, qui s’est révélé au cours de mon enquête réellement passionnant.
En fait, peu de gens aiment leur cou. Et pas seulement à un âge avancé. Même à 20 ans, on peut détester le sien, parce qu’on le trouve trop lourd, insuffisamment dessiné sous le menton justement. Mais savez-vous qu’il est possible de restaurer l’angle d’une façon quasi-parfaite. Je vous fais rêver là, hein ?
Qu’est-ce qui façonne l’angle du cou ?
Plusieurs paramètres : la peau déjà, qui peut-être plus ou moins relâchée. Les cosmétiques centrent toute leur action sur elle mais elle n’est qu’une infime composante de l’histoire, en fait. Entrent aussi en ligne de compte la graisse (dont le volume est plus ou moins important, plus ou moins profond), les muscles, l’os hyoïde (un drôle d’os mobile situé à mi-hauteur du cou qui relie les muscles à la mandibule) et le menton (qui est en retrait ou pas). Bref, tout ça pour dire que si vous rêvez d’un angle parfait, le mix entre tous ces éléments doit l’être aussi. Voilà pourquoi il est si compliqué d’avoir un joli cou.
Néfertiti
Rien à redire ! C’est qui déjà ton chirkhamon, rappelle moi ?
La liposuccion du cou : pas forcément la meilleure idée pour redessiner un bel angle
Lorsqu’on cherche à améliorer la définition de l’angle du cou, l’une des premières choses proposée par les médecins est bien sûr de l’alléger, s’il est empâté. Fine ! Mais attention, ceci n’est valable que dans le cas d’une peau élastique. A partir d’un certain âge, une liposuccion est risquée. «Chez la femme mature, la peau risque de ne se redraper. Du coup, elle aura l’air comme « déshabité ». Ou si on aspire volume de graisse trom important, on peut provoquer des adhérences » indique le spécialiste. En clair, la peau peut soit flotter, soit se retrouver collée au muscle et créer des plis disgracieux, allant même parfois jusqu’à gêner le mouvement de la tête (l’horreur). « Par ailleurs, souvent avec l’âge, la graisse a tendance à s’accumuler en profondeur, sous le muscle. On croit pouvoir l’aspirer, mais elle n’est pas du tout accessible à la canule » poursuit le chirurgien. Il arrive donc que certaines patientes soient opérées pour rien (ou du moins pour pas grand-chose) 😳. Et c’est le même problème avec la cryolipolyse !
« Personnellement, je ne fais quasiment jamais de liposuccion isolée du cou, à un âge avancé. Je préfère diminuer l’épaisseur de graisse en la sculptant sous le contrôle de la vue, avec des ciseaux, au cours d’un lifting. Les résultats sont nettement supérieurs », explique le spécialiste.
Le diagnostic pour vérifier à quelle profondeur se situe la graisse du cou :
Il suffit de pincer la peau sous le cou. Si elle fuit entre les doigts, c’est qu’il s’agit d’une graisse profonde (= inatteignable). A l’inverse, si elle reste dans les doigts, c’est qu’elle est plutôt superficielle, donc plus facile à traiter. Bon à savoir, non ?
Les techniques de médecine esthétique : une efficacité minime sur l’angle du cou
Différentes méthodes sont proposées pour améliorer l’angle du cou : les injections d’acide hyaluronique pour avancer la pointe du menton, la cryolipolyse (destruction de la graisse par le froid), la radiofréquence, les HIFU, les fils tenseurs … Toutes offrent des résultats, mais qui sont toujours insuffisants et transitoires puisqu’elles ne s’attaquent qu’à deux composantes du problème : la peau et la graisse. Or, on l’a vu, pour un angle parfait, il faut pouvoir agir sur bien plus de paramètres que cela.
LIRE AUSSI : Rajeunir son cou, c’est possible ?
Le lifting du cou : pas toujours une réussite non plus pour un angle de cou parfait
« Ce n’est pas la pesanteur qui fait vieillir le cou, sinon on ressemblerait tous à des bonshommes Michelin. Ce sont les muscles platysma et dépresseur de l’angle de la bouche qui constituent une seule et même unité fonctionnelle. Ils se contractent au fil du temps, tirant sur la joue et le cou et faisant apparaître les fanons, ces « cordes » verticales qui descendent sous le menton. La solution la plus efficace pour lisser le cou consiste donc à retendre ces muscles » m’explique le Dr Daniel Labbé, chirurgien plasticien. En gros, le geste que vous faîtes vous même avec vos mains, en tirant sur la peau de chaque côté de votre cou. Toutefois, ce lifting classique (appelé aussi lifting cervical latéral) ne suffit pas toujours à procurer un bon résultat.
« Chez beaucoup de patients qui ont fait un lifting du cou, on observe une récidive après 2 ou 3 ans. La peau se redistend et toujours au même endroit, au niveau de l’angle du cou. Ce qui signifie que cette intervention n’a pas d’effet sur cette zone. De fait, en vieillissant, les muscles ne sont pas les seuls à se relâcher. Le plancher de la bouche aussi peut s’effondrer, du fait de la distension du muscle mylo-hyoïdien qui le tient » explique le chirurgien.
Comment le vérifier si on a le plancher buccal effondré ? Grâce cet autre test : simulez le geste du lifting classique, en tirant de chaque côté de votre cou, avec vos mains. Si la définition sous le menton n’est pas nickel, qu’une voussure (comme un double-menton) apparaît, c’est que le muscle mylo-hyoïdien qui soutient le plancher de la bouche est distendu. « A fortiori, si en avalant votre salive, vous voyez que la voussure disparaît » précise Daniel Labbé.
Pour reconstruire cela, il faut réaliser un geste complémentaire : un « corset musculaire » (ou, de son vrai nom, « corset digastrique »). Il nécessite une petite ouverture de 3 cm sous le menton, en plus des cicatrices habituelles du lifting du cou. Cette dernière est cependant très discrète car cachée dans un pli naturel.
Je vous la fait courte. Sous la langue, il y a les muscles du cou. Il y en a trois et ils fonctionnent par paires : les platysmas sont les plus superficiels (ceux que l’on touche avec la main). Dessous : les digastriques. Et dessous encore : les milo-hyoïdiens qui tiennent le plancher de la bouche.
Quand les milo-hyoïdiens se distendent, ils font saillie à travers les digastriques et appuient sur les platysmas. Une sorte de mini double-menton se forme alors. « L’idée est de suturer en leur centre la paire de digastriques, ce qui va aussitôt rapprocher les platysmas, car ces deux couches de muscles sont liées entre elles par des ligaments » détaille Daniel Labbé. Et voilà, comment on réalise un « corset musculaire » pour reconstruire le plancher buccal et faire un super angle du cou taillé à la serpe. Et surtout, un lifting du cou qui dure dans le temps !
Quant au détail du C ou du L dont parlait le Pr Méningaud, il tient à la façon dont le cou est dégraissé au cours de l’intervention. Beaucoup = angle en L. En conservant une légère épaisseur de graisse = angle en C.
C’est pour qui le « lifting-corset » du cou ?
- Les patients de tous âges. « Ma plus jeune opérée avait 21 ans » confie le spécialiste. « Elle se plaignait d’un angle peu prononcé, c’était la seule façon de lui restituer ». Chez la demoiselle en revanche, le problème ne provenait pas d’un plancher buccal distendu (trop jeune, la petiote), mais d’un troisième problème qui peut aussi affecter l’esthétique de l’angle cervico-facial, c’est la position trop basse et en avant de l’os hyoïde, cet os mobile situé à mi-hauteur du cou dont je vous ai parlé plus haut. Dans ce cas, le bel angle à 90° dont on rêve toutes disparaît au profit d’un angle ouvert (façon lézard), du plus vilain effet. « Lorsqu’on réalise un corset musculaire, l’os hyoïde recule et remonte automatiquement. L’angle du cou redevient alors parfait » précise le chirurgien. Chez les jeunes, une simple cicatrice sous le menton suffit.
- Beaucoup d’hommes sont aussi demandeurs de ce geste. « Souvent, ils se moquent de la façon dont leur visage vieillit, mais le cou qui pend, alors ça ils détestent! » rapporte le spécialiste.
A ne pas négliger non plus pour un angle de cou nickel : la position du menton
Un menton reculé ne donnera jamais un bel angle cervico-facial. Il peut donc être utile aussi, au cours d’un lifting du cou, d’ajouter un temps osseux, pour avancer la pointe du menton à l’aide d’une prothèse. Lire ici, la fiche technique de l’opération d’avancement du menton.
Combien ça coûte de redessiner l’angle de son cou ?
Autour de 10.000 € (ah ben, oui…le port d’une reine, ça se mérite !).
Patiente de 36 ans, corset musculaire avec cicatrice unique, de 3 cm, sous le menton.
Ce cou façon « lézard » est causé par une mauvaise position de l’os hyoïde et des muscles.
Même travail chez une patiente de 35 ans
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