28 octobre 2018 – Mise à jour le 26 octobre 2025
Certains imperfections des aréoles et des mamelons peuvent gâcher la vie. Ce n’est pas grave, aujourd’hui tout se rattrape, vous savez bien …
LES MAMELONS (OU TETONS OMBILIQUES)
La faute aux canaux galactophores qui acheminent le lait depuis la glande mammaire et qui sont trop courts. Ils attirent les mamelons à l’intérieur. Une anomalie fréquente qui concerne près d’une femme sur dix, mais qui n’amène pas forcément à consulter. Parfois le mamelon est rétracté au repos, mais il ressort à la stimulation ou sous l’effet du froid. En revanche, dans les cas sévères, ils peuvent perturber la vie intime.«Je reçois beaucoup de femmes entre 25 et 70 ans. Plus rarement des hommes qui ont naturellement des mamelons plus petits. Les malformations les gênent moins », rapporte le Dr Isabelle Sarfati, chirurgienne plasticienne. Attention : un mamelon rétracté d’apparition récente peut être le signe d’un cancer du sein.Consultez sans tarder.
Comment on corrige ça ?
L’intervention est réalisée sous anesthésie locale et dure une vingtaine de minutes. Le chirurgien incise le mamelon dans le pli transversal puis sectionne les canaux galactophores. Les deux parties du mamelon sont ensuite adossées pour lui redonner une belle projection puis fixées avec des points non résorbables. On ressort du bloc avec un petit pansement. Les bains en piscine sont interdits le temps de la cicatrisation, mais on peut faire sa toilette sans problème. L’intervention ne laisse aucune cicatrice visible et permet le plus souvent l’allaitement. Les complications éventuelles : une récidive de l’ombilication dans les trois mois suivant l’intervention ou une nécrose (cicatrisation à surveiller). L’intervention est prise en charge par la sécurité sociale mais un dépassement d’honoraires peut être appliqué, autour de 400 € à 800 €.
LES MAMELONS TROP SAILLANTS
Les mamelons qui pointent sous les t-shirts et le maillot de bains, peuvent être très gênants, d’autant qu’ils s’irritent facilement avec le frottement. La malformation peut concerner un seul sein ou les deux.
Comment on corrige ça ?
« L’intervention consiste à couper le mamelon en deux. On supprime une moitié pour on rabat la restante comme un capot, avant de suturer avec des fils résorbables. » décrit le Camille Ozil, chirurgienne plasticienne à l’Hôpital Américain de Paris. Une pommade antiseptique est appliquée, puis un pansement étanche que l’on doit conserver pendant une semaine. Attendez-vous à un inconfort ou des douleurs modérées pendant quelques jours. Le résultat est visible dès le premier mois et stabilise ensuite entre 6 mois et 1 an. Une sensibilité transitoire (parfois plusieurs mois) est possible en raison de l’innervation qui a été endommagée. L’intervention peut être réalisée sous anesthésie locale (entre 400 et 800 €) mais le geste est plus sécurisant pratiqué sous anesthésie générale, au bloc (comptez entre 2500 € et 3000 €). Vu le tarif prohibitif prix, les patientes profitent souvent d’une autre intervention sur les seins pour faire aussi raccourcir leurs mamelons trop saillants.
LES MAMELONS TOMBANTS
Il suffit qu’ils aient été un peu étirés pendant la grossesse. Ensuite, le temps et le vieillissement font le reste.
Comment on corrige ça ?
Si le relâchement est léger, il suffit de supprimer un petit croissant de lune juste au-dessus du mamelon, pour le redresser. L’intervention est réalisée sous anesthésie locale. Prix : environ 1000 €. Si le mamelon est vraiment très relâché, dans ce cas, le chirurgien utilise la même technique que pour les mamelons trop saillants. Les suites sont les mêmes.
LES MAMELONS PLATS
Ils ne s’opèrent pas, mais on a ouïe dire que certains médecins injecteraient une larme d’acide hyaluronique pour les regonfler un peu. Mais hum, l’usage du produit dans les seins n’est pas autorisé normalement.
LES MAMELONS SURNUMEMAIRES
Il s’agit de mamelons de petite taille qui ressemblent à des grains de beauté. Ils siègent sur la ligne naturelle de lactation qui part de l’aisselle et descend jusqu’à l’aine. Cette malformation relativement fréquente touche 5 % de la population. d’où ça vient ? Lisez cet article, vous n’allez pas en croire vos yeux ! Découvrez 10 organes du corps hérités de vies antérieures !
Comme corriger cela ?
Le chirurgien plasticien ou le dermatologue retire l’excroissance, puis suture. L’intervention est prise en charge par la sécurité sociale, mais un dépassement de 200 à 600 € peut s’appliquer.
LES AREOLES TROP LARGES
La dimension classique tourne autour de 4 cm. Au-delà, si c’est un vrai motif de gêne, n’hésitez pas à consulter. La chirurgie peut faire quelque chose.
Comment corriger cela ?
Les aréoles trop larges vont souvent de paire avec des seins trop volumineux. C’est en traitant l’excès de volume que l’on réduit en même temps l’aréole. Lire ici la fiche sur la réduction mammaire.
Sinon, on peut réduire leur circonférence par la technique du « round block ». L’intervention est réalisée par un chirurgien sous anesthésie locale ou générale. Elle consiste à découper un disque à l’extérieur de l’aréole, à retirer le surplus de peau pigmentée. Puis, pour éviter que la force centrifuge ne vienne ré-élargir le cercle au fil du temps, le chirurgien introduit un fil non résorbable tout autour de l’aréole et tire sur les extrémités pour réduire son diamètre et fait un nœud, avant de refermer. La zone est rouge et gonflée et sensible pendant quelques jours. Une cicatrice discrète persiste autour de l’aréole que l’on peut éventuellement faire tatouer. Les complications possibles : une aréole au relief trop bombé causée par un fil trop serré. Dans ce cas, le chirurgien attend deux à trois mois que l’aréole ait cicatrisé. Puis, par une petite incision, il coupe le fil. Il n’y a pas de prise en charge pas la sécurité sociale. Les honoraires du médecin varient entre 800 € et 1500 €.
LES AREOLES TROP PALES, PETITES OU ASYMETRIQUES
Sur certaines peaux très claires de blonde ou de rousse, les aréoles se distinguent à peine. Quand ce n’est pas leur taille qui cloche.
Comment corriger cela ?
Avec une séance de dermopigmentation. Le mélange de pigments est adapté précisément à la teinte de l’aréole, puis ces derniers sont introduits millimètre par millimètre à l’aide d’une fine aiguille. Il est même possible de redessiner des tubercules de Montgomery (les petites protubérances à la surface de l’aréole) pour un résultat plus vrai que nature ! Si vous êtes douillette, demandez à votre médecin de vous prescrire une crème anesthésiante. Attention toutefois aux pigments utilisés. Beaucoup virent dans le temps, dans des nuances cuivrées ou rose bonbon peu esthétiques. Les plus stables sont les pigments organiques. Il est important aussi qu’ils soient conformes aux normes française et européenne. Adressez-vous aussi à une spécialiste de la dermographie réparatrice plutôt qu’à un tatoueur. Comptez environ 1 h 30 pour les deux aréoles et 2 séances espacées d’un mois. Les suites : des petites croûtes, comme après une brûlure, pendant 7 à 10 jours. Avec le temps, le maquillage s’affadit. Une retouche est nécessaire après 2 ou 3 ans. Le prix : 650 € les deux aréoles. Une adresse : maud.fr.
LES AREOLES TOMBANTES
Ce sont les aréoles qui regardent vers le bas et « louchent ». Le problème vient souvent d’un sein relâché.
Comment corriger cela ?
En remontant le sein, on repositionne en même temps l’aréole et le mamelon. Pour ce faire, le chirurgien découpe une mince bande de peau (épiderme) tout autour et au-dessus de l’aréole sur une longueur qui dépend de la ptose du sein. Cette languette est donc encore attachée au-dessus du sein. Elle va servir de point d’ancrage pour remonter l’aréole et le mamelon. Pour ce faire, le chirurgien replie la languette pour repositionner précisément le mamelon à l’endroit exact où il le souhaite. « C’est la technique dite du lambeau porte-mamelon » indique Camille Ozil. Un premier pansement est appliqué puis retiré après une semaine par un protocole de bandes adhésives, appliquées sur les cicatrices pendant environ 3 mois pour éviter leur élargissement. le sport et la baignade sont interdits pendant 2 mois, et bien sûr pas de tabac ! Le prix de l’intervention varie entre 6000 € et 12000 € selon la complexité du geste.
AREOLE ET MAMELON SUPPRIMES APRES UNE CHIRURGIE DU CANCER
La reconstruction est possible deux mois après la reconstruction du sein, le temps que les tissus cicatrisent. Elle se fait sous anesthésie locale ou sous neuroleptanalgésie ou sous générale lorsqu’elle est associée à d’autres gestes de reconstruction.
Reconstruire l’aréole. Pour reconstruire l’aréole, il est possible de réaliser un tatouage en trompe l’œil ou une greffe cutanée. « Dans ce dernier cas, le chirurgien prélève les tissus au niveau de l’aine – haut de la cuisse-, qui ont la particularité d’être plus foncés que sur le reste du corps, puis il les greffe de l’autre côté du thorax » détaille le Dr Camille Ozil. Ensuite, avec une spécialiste de la dermopigmentation, il est possible d’affiner le travail, pour donner un aspect plus naturel à la plaque ainsi recréée.
Reconstruire le mamelon. Lorsque le mamelon du sein préservé est suffisamment volumineux, il est possible d’en prélever une partie, puis de venir la greffer de l’autre côté du thorax pour former un nouveau mamelon. Sinon, le chirurgien peut utiliser la peau du sein reconstruit. Il la découpe, l’enroule pour former un relief. Et, pour finir, le mamelon est tatoué pour améliorer son aspect.
Lorsqu’une greffe de peau est réalisée, un « bourdonner », c’est à dire un petit pansement de tulle gras cousu sur la zone greffée, est laissé en place pendant une semaine avant d’être remplacé par un pansement simple. Les suites sont généralement peu douloureuses. Il faut éviter la baignade et le sport pendant environ 2 mois.
Ces deux interventions sont bien sûr couvertes par la sécurité sociale.
LES SEINS TUBEREUX
Cette malformation congénitale, assez répandue, apparaît progressivement au cours du développement mammaire, pour se révéler à la puberté. Elle peut prendre plusieurs formes. Dans la plus bégnine, les jeunes femmes ne pensent pas forcément à consulter. Elles trouvent leurs seins, souvent très petits, avec des aréoles larges et qui regardent vers le bas, très moches. En revanche, dans les formes les plus marquées, ils prennent un aspect tubulaire : la base est étroite, les aréoles sont surdimensionnées, et un anneau constrictif sous-cutané empêche le sein de se développer. L’expansion ne se fait que vers l’avant : une partie de la glande mammaire passe à travers l’aréole donnant au sein l’aspect d’un tubercule, de topinambour ou de patate. Les deux seins peuvent être atteints ou un seul. Dans les deux tiers des cas, ils présentent une asymétrie, une malformation qui complexe énormément les ados, et s’accompagne souvent d’un fort retentissement psychologique. « Elles se croient anormales et vont jusqu’à cacher leur disgrâce à leurs parents » rapporte le Dr Isabelle Sarfati.
Comment corriger cela ?
Avec une chirurgie, pratiquée sous anesthésie générale. Elle peut être proposée dès la fin de la puberté, vers 16 ou 17 ans.. L’intervention consiste à élargir la base du sein, restaurer un volume harmonieux et réduire la taille de l’aréole. Si la jeune fille a un corps suffisamment enrobé, le chirurgien peut proposer des lipofillings : de la graisse est prélevée dans une partie gironde du corps puis réinjectée dans les seins, tout en sectionnant les brides qui les compriment. Avantage : le résultat est définitif mais la correction nécessite souvent deux interventions pour un résultat harmonieux. En revanche, si la patiente est très mince, on lui propose des prothèses (mais qui demandent à être remplacées, tous les 15 ans environ. A cogiter donc, car ce ne seront sans doute plus les parents qui repasseront à la caisse !). L’intervention ne compromet en général pas un allaitement futur. L’intervention est prise en charge par la sécurité sociale après entente préalable, mais un dépassement peut être appliqué par le médecin, entre 1000 et 4000 €.
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Les expertes
Drs Isabelle Sarfati et Camille Ozil




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