18 mars 2018 – Mise à jour le 12 mai 2023
Toute la presse féminine en parle. Mais quels sont les résultats ? Remplacent-ils réellement un lifting ? Peut-on se lancer les yeux fermés ? Le Journal de Mon Corps a creusé l’affaire…
Un peu d’histoire
Les fils tenseurs ou fils de suspension sont hérités d’une très ancienne technique de lifting qui avait cours dans les années 60, le « Curling ». Elle utilisait des fils de suture chirurgicaux noués en boucle pour rehausser les tissus relâchés. Puis au début des années 2000, un chirurgien plasticien russe, le Dr Sulamanidze, a eu l’idée de les cranter pour une meilleure accroche aux tissus. Mais trop courts, trop rigides et souvent douloureux en raison de leurs pointes acérées, ils n’ont pas offert les résultats escomptés, et ont été vite abandonnés. Jusqu’à ce qu’ils reviennent, il y a 2 ans, complètement « liftés », avec de nouveaux matériaux, un nouveau design, de nouvelles techniques de pose, qui ont relancé la tendance.
PODCAST : Notre interview des Drs Alexandre Marchac et Robin Mookherjee, chirurgiens plasticiens et d’une patiente
Fils tenseurs d’hier et d’aujourd’hui
Les nouveaux fils (Silhouette Soft des Laboratoires Sinclair Pharma, Happy Lift de Croma, Excellence d’Aptos, etc) ne sont plus implantés de façon permanente sous la peau. Ils sont résorbables, c’est à dire qu’ils se dégradent en six mois dans l’organisme, ce qui est beaucoup plus sécurisant qu’un matériau qui reste ad vitam sous la peau. Une réaction inflammatoire se met alors en place, qui stimule la production de collagène (« la » molécule garante de la fermeté de la peau) et maintient le résultat tenseur jusqu’à douze, voire dix-huit mois !
Quel est le meilleur fil ? A cônes ou à crans, tous se valent peu ou prou. Le chirurgien choisit en fonction de ses habitudes, de la qualité de la peau et du résultat recherché. « La tendance est même à mixer des fils de différentes marques pour profiter des qualités des uns et des autres et optimiser le résultat » rapporte le Dr Bernard Peyronnet, dermatologue.
Surtout, ne confondez pas les fils de suspension et les fils d’or, une technique de rajeunissement complètement has been et qui n’a jamais fait les preuves de son efficacité. Elle est aujourd’hui largement dénoncée par toutes les sociétés savantes de chirurgie esthétique !
Fil à cônes Silhouette Soft
Fil à crans Happy Lift de Croma
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A qui s’adresse ce lifting sans chirurgie ?
L’indication en or (celle pour laquelle les fils ont été pensés, à la base), c’est le léger relâchement du bas du visage, entre 35 et 50 ans (chez la femme comme chez l’homme). Celui qui est à peine esquissé, et pour lequel un chirurgien vous dirait : « revenez me voir dans 5 ou 10 ans ! ». Sauf que sur vos selfies, ça commence à vous gonfler ce petit cou qui a l’air de s’empâter (alors qu’il ne l’est pas spécialement) et ces bajoues qui commencent à se dessiner. Mais les fils sont aussi une bonne indication pour déplisser un sillon naso-génien (pli qui encadre le nez) alourdi, et des pommettes un peu affaissées. Les résultats sont moins convaincants dans la région des yeux (queue du sourcil et arcade sourcilière tombante) et le cou où des muscles puissants contrarient la traction exercée sur les tissus. « Ou alors, il faut faut injecter un point de toxine botulique quinze jours avant de poser les fils pour mettre les muscles au repos. Ainsi, le résultat est plus durable », précise le Dr Bernard Cornette de Saint Cyr, chirurgien plasticien.
Cependant, de plus en plus, les médecins proposent aussi les fils à des femmes plus âgées, avec un relâchement plus prononcé, qui refusent le lifting. Le résultat offert n’est évidemment pas comparable. « Les fils ne tiennent que quelques mois, un an tout au plus. Mais dans certains cas, cela peut rendre service. Pour offrir un visage plus frais le jour d’une grande occasion, par exemple », indique le Dr Bernard Cornette de Saint Cyr. « Je les conseille aussi en entretien d’un lifting ». Mais lorsque l’excès cutané est important, le nombre de fils posés l’est aussi ! La prestation est facturée au fil (autour de 250 € l’un). S’il faut en poser des tonnes, soyons clair, autant envisager le lifting.
A savoir quand même avant de vous lancer :
- L’intervention n’est pas aussi légère qu’une injection. C’est un geste beaucoup plus invasif, avec des suites qui peuvent être pénibles, nécessitant plusieurs jours d’éviction sociale.
- Dans 20 % des cas environ, les fils ne donnent aucun résultat. Mauvaise indication, technique de pose inappropriée …, les causes peuvent être multiples.
Des fils tenseurs sur le corps aussi
On utilise des fils tenseurs, mais les préférés des médecins sont les fils de remaillage ou fils PDO (Polydioxanone), qui sont des résorbables également, mais très fins (Croma, JVR, Aptos, Novaskin, etc). En Corée, les filles en sont dingues. Là, l’idée, c’est d’en poser une multitude sous la peau, pour littéralement la « remailler », lui restituer sa fermeté, redonner de l’éclat. Ils ne tractent pas les tissus, donc n’ont pas d’effet liftant, mais procurent un léger effet tenseur, et combleur surtout. La peau est repulpée comme avec un acide hyaluronique. On en pose en général plusieurs dizaines. « L’effet sur les décolletés fripés est magique, et sur les bras et les genoux, c’est juste la solution que l’on attendait ! » s’enthousiasme le Dr Catherine Melloul, médecin esthétique. En revanche, sur l’intérieur des cuisses et le ventre, le résultat est décevant. L’effet est immédiat et s’accentue au fil des mois. Il peut durer jusqu’à 1 an. L’actrice Demie Moore s’en serait fait poser plus trois-cent un peu partout sur le corps pour redynamiser sa peau de quinqua.
Les PDO s’utilisent aussi sur le visage pour combler des plis ou rides peu marqués (en complément ou non de fils tenseurs). « Chez un sujet jeune, entre 30 et 40 ans, ils remplacent idéalement l’acide hyaluronique, qui a tendance à alourdir le bas du visage. Personnellement, je les préfère aujourd’hui aux fils tenseurs car les suites pour mes patientes sont moins lourdes » complète Catherine Melloul.
Pour avoir tous les détails de l’intervention :
- les fils tenseurs sur le bas du visage
- les fils tenseurs sur les pommettes et les joues
- les fils tenseurs sur le sillon naso-génien
- les fils PDO sur le décolleté
- les fils PDO sur les genoux
- les fils PDO sur les bras
Et pour lire un témoignage, c’est là !
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