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SUE NABI : « La chirurgie esthétique me passionne ! »

Sue Nabi : "la chirurgie esthétique me passionne !"

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6 juin 2020 – Mise à jour le 12 janvier 2021


L’ancienne dirigeante de L’Oréal Paris et de Lancôme qui est aujourd’hui à la tête de sa propre marque, Orveda, est dingue de médecine et de chirurgie esthétique et une fidèle lectrice de Le Journal De Mon Corps. Elle est aujourd’hui mon invitée, pour parler de notre sujet fétiche …

 

Quel rapport entretiens-tu avec l’esthétique ?

Entre 18 et 30 ans, j’étais fascinée par le pouvoir de la chirurgie esthétique, les transformations qu’elle était capable de réaliser. Et pourtant, on n’avait pas toutes les techniques dont on dispose aujourd’hui ! Après, quand j’ai dirigé L’Oréal Paris et Lancôme, l’esthétique a été une vraie source d’inspiration pour moi, pour mettre au point de nouveaux concepts. Aujourd’hui, je m’intéresse toujours autant au sujet mais d’une façon un peu plus distancée. Disons qu’avec l’âge, on apprend à lâcher sur certaines choses (Sue pour info, a 53 ans).

 

Qu’est-ce que l’esthétique t’a appris ?

La philosophie des petits gestes. Quand j’étais jeune, il n’y avait qu’une solution pour rajeunir de dix ou quinze ans : c’était le lifting. Aujourd’hui, on est dans l’ère des « tweakments », des petites retouches qui parviennent à changer subtilement la donne, comme travailler la texture cutanée, reconstruire les volumes qui ont fondu avec l’âge, restaurer la symétrie du visage ou encore rétablir les contrastes, … On ne parle jamais de cela en beauté, mais un visage qui vieillit, c’est aussi un visage qui perd ses contrastes : les sourcils se dégarnissent, les lèvres perdent leur couleur, la ligne d’implantation des cheveux devient floue … Plus rien n’accroche le regard. Je trouve cela important de travailler aussi cet aspect.

 

Qu’est-ce que tu as fait comme actes esthétiques ?

Entre 35 et 40 ans, j’ai fait beaucoup d’injections d’acide hyaluronique et de Botox pour estomper les premiers signes de vieillissement. J’ai fait aussi énormément de peelings superficiels : tous les quinze jours, pendant des années. J’étais devenue complètement accro à l’effet plastifiant que l’on a quand a en sortant de la séance, même s’il ne dure que quelques heures, et au « glow » prodigieux que ce traitement procure. Jusqu’à ce que je finisse par sensibiliser complètement ma peau …

J’ai essayé le Thermage aussi, une radiofréquence monopolaire, qui a un effet de retension cutanée, sauf que j’ai eu un mal de chien. On te donne du Doliprane en prévention de la douleur mais, c’est un anti-dépresseur qu’il faudrait plutôt ! (elle s’esclaffe).

J’ai fait des HIFU ensuite, une autre technique pour retendre l’ovale et le cou, mais je n’ai vu aucun résultat.

Et puis, à l’arrivée de la cinquantaine, j’ai pas mal levé le pied sur tout ça. Maintenant, je préfère faire des choses plus lourdes, quitte à aller au bloc, mais dont les résultats sont plus pérennes, comme le lipofilling (greffe de graisse) qui a remplacé toutes mes injections d’acide hyaluronique et la Nanofat que je trouve vraiment fantastique pour corriger l’âge biologique de la peau.

 

Si tu étais une intervention, tu serais laquelle ?

Aux vues de ce que je viens de te dire, je ne serais pas une intervention mais plusieurs : le lifting, la greffe des sourcils et le lifting de la lèvre supérieure, les trois en un ! Les deux derniers ne se pratiquent pas beaucoup et c’est dommage, car redessiner une belle ligne de sourcils, bien fournie, et raccourcir la lèvre supérieure qui s’allonge avec l’âge, sont deux gestes hautement rajeunissants.

 

Y a-t-il un acte esthétique qui te rebute, en revanche ?  

Oui, le microneedling ! Je ne suis pas du tout en phase avec cette idée de faire des trous dans la peau. Ce n’est pas raccord avec la philosophie de ma marque cosmétique, Orveda, qui est de renforcer la barrière cutanée.

 

Quel est le comble du mauvais goût en esthétique pour toi ?

Les lèvres surgonflées, passé un certain âge. C’est trop sexué, ce n’est pas chic, ça ne me plaît pas. Je ne ferai jamais retoucher les miennes.

 

Qu’est-ce qui te fait rire en esthétique ?

Le Botox mal injecté, qui donne une tête de diable. Il y a quelques années de cela, on croisait plein de petits Méphisto dans les rues de New York, c’était drôle comme tout ! Sinon, ce qui m’amuse, c’est l’hypocrisie autour du sujet de l’esthétique, les gens qui te soutiennent mordicus qu’ils n’ont rien fait alors que tu sais pertinemment que si. Je ne comprends pas cette attitude. Quand c’est la retouche est bien faite et qu’elle ne se voit pas, on devrait en être fier, au contraire. Ça veut dire que tu as su identifier le bon spécialiste, que tu as bien formulé ta demande, … Moi à ça, je dis bravo parce que ce n’est pas si facile !

 

Tu changes souvent de médecin ?

Non, j’ai deux médecins qui me suivent depuis plus de vingt ans et en lesquels j’ai toute confiance : le Dr Patrick Bui, chirurgien plasticien et le Dr Jean-Louis Sebagh, médecin esthétique. Outre le fait que ce sont tous deux très bons experts, avec un œil artistique évident, ils ont surtout une immense capacité d’écoute, ce qui n’est pas le cas de tous, loin s’en faut. Plus jeune, je m’étais rendue dans certaines cliniques parisiennes dont je tairais le nom, mais dans lesquelles j’avais été traitée comme un numéro.

 

Qu’est-ce qu’ils t’ont appris sur toi, ces médecins ?

Que j’aurais pu être un super chirurgien esthétique aussi ! Mon père m’avait harcelée pour que je fasse médecine après le bac et bien sûr, par esprit de contradiction, je m’étais obstinée à faire toute autre chose. Ce qui me fascinait à l’époque, c’était les « biotechnologies » (Sue est ingénieur agronome, à la base). Mais sincèrement, si j’avais fait médecine, j’aurais choisi la voie de l’esthétique, qui m’a toujours  passionnée. Sinon, la philosophie des petits gestes, ce sont mes deux médecins fétiches qui me l’ont enseignée.

 

Tu vois une différence entre l’esthétique anglaise et la française ?

Oui, la « french touch », cette façon d’agir par petites touches délicates, fait vraiment toute la différence. Les Anglais sont plus proche de l’esthétique à l’Américaine, plus caricaturale. Heureusement, c’est en train de changer.

 

Qu’est-ce que tu penses des blogueurs en esthétique ?

Eh bien ça dépend lesquels mais beaucoup ne sont que des fans en fait, sans véritable point de vue. Il suffit de les mettre face à quelqu’un de connu et là, tout ce que cette personne fait ou dit devient l’alpha et l’omega. Toi, je te suis parce que tu es journaliste, tu n’es pas une simple « fan ». Tu réfléchis, tu as un point de vue et surtout, il n’y a que sur un ton blog que je peux lire un sujet sur le rajeunissement anal ! Mais c’est extraordinaire (et sur ce, elle éclate de rire …).

 

En quoi la cosmétique est complémentaire de l’esthétique médicale ?

Je pense que, dans l’avenir, les gens vont se lasser des injections, et que l’on va aller de plus en plus vers des traitements autologues, comme les injections de graisse, même s’ils nécessitent des traitements plus lourds. La cosmétique aura donc tout un vrai rôle à jouer en complément. D’autant qu’elle explore aujourd’hui des voies très intéressantes et complémentaires de ces traitements, comme celle du microbiome cutané, ces milliards de bactéries sur lesquelles on s’appuient pour la conserver la peau saine et forte.

 

Tu penses qu’on s’achemine vers quoi en esthétique ?

Je pense que les prothèses deviendront beaucoup « mainstream » qu’elles ne le sont aujourd’hui, pour pouvoir se transformer comme on veut.  Ce sera une sorte de nouveau « maquillage ».

 

Qu’est-ce que tu utilises comme produits cosmétiques ?

Ne m’exposant jamais au soleil, j’ai une peau encore assez préservée, je n’utilise même pas d’antirides. En revanche, comme elle est mixte, je suis très attentive à sa texture, au grain de peau. Sinon, mes trois grandes obsessions sont l’hydratation, l’éclat et l’intensité du regard. Pour un glow qui dure, j’utilise dans ma ligne, La Sève Primordiale. Quand j’ai besoin de réparation, l’Emulsion Prébiotique et pour un effet défatigant immédiat sur les yeux, le Dévoileur Regard 422. Sinon, en écran solaire, j’aime bien le UV Daily Broad-Spectrum SPF 40, à base de zinc, de la marque américaine Elta MD, le fond de teint Age Perfect de L’Oréal Paris qui est très nourrissant, il ne parchemine pas la peau, la brume Serozinc de La Roche-Posay qui assainit l’épiderme quand j’ai des petits boutons, le Baume de Rose de by Terry pour hydrater les lèvres. Et pour les sourcils, j’utilise des fards en poudre de chez L’Oréal Paris ou de Gemey-Maybelline.

 

www.orveda.com

 

 

 

TOUTE REPRODUCTION DE CETTE PAGE INTERDITE

Réponses

Soyez le premier à commenter

  1. Avatar de Seb
    Seb

    Jolie nouvelle photo

  2. Avatar de Veronique Ramon
    Veronique Ramon

    L’article est très intéressant, mais je trouve un peu dommage de ne pas avoir abordé le sujet de manière plus concrète: celle de la perspective trans. Ca je ne suis pas sûre que d’un point de vue hormonal et meme de qualité de la peau, le vécu de Sue soit déclinable aux femmes non trans.
    Sinon, comme toujours, vos articles sont très intéressants.

    1. Avatar de Linh Pham
      Linh Pham

      Bonsoir, je respecte la liberté de chacun de dire ce qu’il a envie de dire …

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Linh Pham, journal et medi-aesthetics influencer, créateur du premier magazine digital indépendant sur la médecine et la chirurgie esthétique

Journaliste spécialisée en médecine et chirurgie esthétiques, j’ai créé Le Journal De Mon Corps pour vous donner la meilleure info qui soit sur le sujet. Ma différence : des enquêtes fouillées, rédigées de façon libre, indépendante et sur un ton impertinent qui, je l’espère, vous feront passer un bon moment.