13 février 2021 – Mise à jour le 15 octobre 2022
Souffrir pour être belle n’est plus tendance. Aujourd’hui, ce qui se développe beaucoup en médecine esthétique, c’est le traitement super doux, quitte à le renouveler plusieurs fois. Ce que j’appelle la « baby esthétique ».
« Le no pain, no gain » est en train de s’éteindre doucement car aujourd’hui, plus aucun patient ne veut souffrir pour être beau, et encore moins sortir marqué de ses séances (un bleu ? une croûte ? Mon Dieu quelle horreur !). Donc, bienvenue donc dans l’ère du « baby traitement ». Celles et ceux qui ont toujours flippé à l’idée de franchir la porte d’un cabinet vont enfin pouvoir s’offrir des petites retouches. C’est pas beau, ça ?
D’où ça vient ce trend délicieux ? A mon avis, des Etats-Unis, qui proposent des soins super soft pour la clientèle des « medical spas », depuis fort longtemps : nettoyage de peau 3.0 avec Hydrafacial ou Perfect Skin, radiofréquence, microneedling, peelings doux (glycolique, rétinol, Jessner modifié, etc), Nanosoft, … Chez nous, cette offre de traitements, très axée sur la « qualité de peau » et à mi-chemin entre ceux de l’esthéticienne et l’offre classique des médecins esthétiques, commence juste à se généraliser. Il faut dire que la clientèle de l’esthétique rajeunit, il faut bien lui proposer chaussure à son pied.
DU BÉNÉFICE À ÊTRE SUPER DOUX EN ESTHÉTIQUE
Paroles de dermatologues
- Dr Jean-Luc Haziza
« On ne sait jamais trop comment une peau va réagir. Tous mes traitements, je les réalise avec une réserve de prudence, mon objectif étant avant tout d’atteindre le résultat sans nuisance. Mais si je pratique l’esthétique de cette façon, c’est parce que les technologies développées ces dix dernières années m’en ont donné les moyens. J’ai été le premier notamment à promouvoir le stylo de microneedling et je continue de rester à l’affût de toutes ces solutions douces et efficaces qui séduisent beaucoup mes patients ».
- Dr François Michel
« Certains médecins considèrent qu’un traitement médical doit être agressif et douloureux, sinon ils ont l’impression de perdre leur crédibilité, de jouer les esthéticiennes. Mais c’est une erreur car on obtient de très bons résultats aussi avec une grande douceur, notamment avec la combinaison des traitements. Par ailleurs, c’est une excellente façon d’apprécier les réactions de la peau et de cerner la psychologie du patient avant d’aller plus avant dans les soins ».
- Dr Hervé Brunet
« Les gens commencent à faire des choses de plus en plus tôt. Il est donc indispensable de leur proposer des traitements présentant un minimum de risques, pour ne pas hypothéquer leur avenir. Je suis ahuri quand je vois que l’on pratique des injections de stimulateurs tissulaires ou que l’on pose des fils tenseurs chez des jeunes. Ces produits créent une fibrose à l’intérieur des tissus qui est simplement dévastatrice. Donc doux, pour moi, c’est avant tout ne pas générer d’effets secondaires ».
3 « BABY COMBOS ESTHÉTIQUES » À TESTER D’URGENCE
Mésothérapie profonde + peeling PRX T-33
Une méso profonde (de type Cytocare 532 de Revitacare) est toujours une bonne idée pour réhydrater, repulper et défroisser une peau sèche. Ensuite, le Dr Jean-Luc Haziza adore faire suivre ce traitement d’une séance de PRX-T33, qui est en fait un faux peeling car il ne fait pas peler la peau. Le labo qui le commercialise parle d’ailleurs de « biorevitalisation topique », mais pas sûre que ce soit compris par tous.
La formule utilise un principe actif qui est pourtant bien celui d’un peeling, puisqu’il s’agit du fameux TCA (l’acide trichloracétique, le « roi des peelings »), concentré en prime à bonne dose (33 %). Sauf que là, son action est modulée par du peroxyde d’hydrogène (actif aussi utilisé dans le blanchiment dentaire). Du coup, la peau bénéficie des avantages du TCA sans en avoir les inconvénients. Elle n’est pas brûlée et se régénère via des facteurs de croissance qui stimulent la production de collagène et entraînent un remodelage interne.
En prime, c’est n’est pas douloureux. Du moins pas plus qu’un peeling à l’acide glycolique : des picotements un peu vifs et une sensation de chaleur le temps de l’application, vite apaisés par une crème. Rien à voir avec un vrai TCA qui met la gueule en feu. On n’est même pas rouge en sortant du cabinet. Enfin last but not least, le PRX-T33 est possible toute l’année et quelle que soit sa couleur de peau. Bref, c’est un petit peeling tout-terrain bien sympathique.
Ses indications ? Le teint terne, les pores dilatés, la perte de tonicité, les ridules, les cicatrices d’acné ou de varicelle, les taches (la formule contient aussi 5 % d’acide kojique), les vergetures, …. Le produit peut même être appliqué sur des zones archi-sensibles comme les paupières qu’il défroisse, ou les lèvres qu’il repulpe légèrement. Seul truc galère : on doit appliquer une crème hydratante toutes les heures après la séance, pendant 3 à 5 jours. Parce que l’acide dessèche la peau. Donc, ça tiraille sévère si on n’en met pas. Ensuite, parce qu’une peau bien nourrie soutient mieux la stimulation du collagène. Et qui dit qu’on ne peut pas mettre de crème, dit qu’on ne peut pas se maquiller non plus (argh !), ou alors juste le temps d’une réunion sur Teams. Ensuite, il faut démaquiller et remettre de la crème. Ce petit rituel agace très vite. Mieux vaut prévoir le traitement un vendredi soir, pour ne pas être trop gêné(e) pendant sa semaine de boulot. Ou alors, programmer les séances les jours de télétravail.
Côté résultat, ce n’est pas mal du tout, j’ai testé ! Le protocole est 4 séances espacées de 15 jours. Après 3 séances, mon teint était vraiment plus clair, mes pores resserrés et mes taches (nombreuses) étaient pas mal estompées (même si, j’avoue avoir profité de la perméabilité de la peau pour appliquer ici et là, quelques touches d’hydroquinone – médicament éclaircissant – sous la crème). Malheureusement, ayant de la rosacée, j’ai une peau super-fragile et je n’ai pu faire la quatrième séance. C’est toujours le problème les peaux pathologiques. A la moindre agression, ça part en vrille. Mais les autres peaux peuvent y aller sans risques. C’est un petit peeling très sympathique.
Prix de la séance : 180 €, le PRX-T33 (pour plus de détails, allez sur le site du distributeur, novelskin.fr), à partir de 200 € la méso profonde
Résultat après 4 séances
Soft HIFU + LED
Les ultrasons microfocalisés sont réputés douloureux (je confirme, j’ai moi-même serré les dents. Lire ici : J’ai testé le lifting aux ultrasons), mais entre les mains du Dr François Michel, le traitement est tout autre. « J’ai été très marqué au début des années 2000 par la présentation d’un confrère sur un congrès qui expliquait que lorsqu’on frappe fort avec un laser, au tir suivant, la peau ne réagit plus de la même façon car la réaction inflammatoire qui se met en place entrave la réponse au niveau cellulaire. Je n’ai pas approfondi plus avant ces recherches. Cependant , je vérifie chaque jour, dans ma pratique, qu’il n’est pas utile de taper fort pour atteindre le résultat souhaité. J’utilise les HIFU de façon très soft, en veillant à être toujours à la limite du seuil douloureux, l’idéal étant que la patiente ressente un picotement chaud, rien de plus et ça marche très bien ! Mes meilleurs résultats, je ne les obtiens pas sur l’ovale comme cela est souvent mis en avant, mais sur les visages émaciés, comme le mien. Les HIFU ont d’ailleurs plus moi un effet repulpant (injection-like) que liftant. Ensuite, je fais toujours suivre de 2 mn sous LED, une lumière froide à l’action régénératrice. Je trouve la combinaison top ».
Prix de la séance : Ils démarrent à 180 € en province pour une zone et montent jusqu’à 400 € sur le visage à Paris !
Le Dr François Michel lui-même s’est prêté au jeu. Résultat des HIFU après 1 séance
OPL Icon Max G + laser PicoFocus
Le laser Icon est une IPL optimisée (OPL), en résumé une lampe flash « nouvelle génération » qui agit de façon globale sur l’uniformité du teint en traitant la couperose et en éclaircissant les taches (prévoir une à deux séances espacées de quinze jours). Les taches foncent légèrement, pèlent, puis la peau redevient nette en 6 à 10 jours. Si ce n’est pas suffisant pour éliminer les récalcitrantes, d’autres lasers peuvent s’en charger.
Une fois ce travail réalisé, le médecin patiente une quinzaine de jours avant d’attaquer le travail de rénovation de surface, avec le laser PicoSure et son embout PicoFocus, surnommé le « laser peeling », parce qu’il a une activité comparable à un peeling doux, sans en avoir les risques. Il transforme la texture cutanée sans abrasion, mais en remodelant le tissu de l’intérieur : la peau est plus tonique, l’éclat boosté, les pores sont resserrés, les ridules et les petites cicatrices d’acné estompées.
Le protocole est de 3 à 4 séances, espacées de 15 jours, et une séance d’entretien (idéalement) tous les deux mois. La séance dure 15 mn. Les suites : 3 heures de rougeurs, comme après un coup de soleil, et basta. Mais il ne faut pas s’exposer au soleil dans la semaine qui suit et n’appliquer aucune crème pendant 48 h suivant la première séance, ni maquillage, ce que certaines peuvent trouver gênant. Donc, le mieux, une fois encore, est de prévoir son rendez-vous un vendredi en fin de journée.
Autres inconvénients : le traitement peut provoquer une folliculite (petits boutons blancs) pendant 48 h, sur certaines peaux grasses car il vient titiller les glandes sébacées. Par ailleurs, il n’est pas réalisable sur les peaux bronzées ni foncées.
Une consœur journaliste l’a testé et me dit avoir été super séduite par ce petit soin « belle peau », très addictif et facile à caser dans un emploi du temps surchargé. « A chaque tir laser, on ressent comme un petit coup d’élastique sur la peau. Mais bon, comme c’est très rapide, on oublie vite. Le traitement a ôté le voile gris que j’avais sur mon visage et fait la peau toute douce, j’ai adoré. Seul bémol : c’est vraiment pénible de ne pas pouvoir appliquer de crème dans les suites immédiates du soin. La peau tire, se fripe. C’est assez désagréable ».
Prix de la séance : 200 € pour l’Icon Max MG et entre 200 € et 400 € la séance de PicoFocus selon les centres
Après 3 séances de PicoFocus
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