28 mars 2021 – Mise à jour le 15 mai 2023
Le Botox fige les traits. La chirurgie des paupières déforme le regard, etc. Toutes ces phrases, les chirurgiens les connaissent par cœur. A commencer par Frédéric Lange, le docteur de l’émission « Incroyables transformations » sur M6, qui est habitué à tout entendre …
Docteur Frédéric Lange
Le Botox, ça fige les traits
Ben oui, d’ailleurs c’est pour ça que tout le monde en fait ! Alors reprenons … Le rôle de la toxine botulique ce n’est pas d’effacer vos expressions mais de mettre au repos les muscles trop contractés, pour vous faire un visage aussi reposé que si vous sortiez d’une nuit de douze heures. Alors, évidemment, l’effet est dose-dépendant. La « frozen face » que l’on a connue sur certaines actrices Américaines existe, mais elle est loin de courir les rues, en France. « Si on respecte les doses standards, ce n’est pas trop possible de figer les traits en réalité » rassure le Dr Frédéric Lange, chirurgien plasticien. « En revanche, entre le 7 ème ou le 10 ème jour après l’injection, il y une phase paroxystique où l’effet est très intense et peut surprendre quand on n’est pas habitué. Le visage peut prendre des mimiques inhabituelles mais de façon tout à fait transitoire, le temps que l’équilibre musculaire se refasse » poursuit le spécialiste. Cela dit, environ 15 % des patients n’apprécient pas du tout les résultats du Botox et ça se respecte aussi !
Les injections d’acide hyaluronique, ça transforme
« J’ai peur de faire Mme Tussaud » ou « je ne veux pas d’une bouche de poisson », font partie des phrases que les médecins entendent le plus souvent dans leur cabinet. De fait, on ne va pas le cacher, le résultat d’une injection repose entièrement sur le talent du spécialiste qui va vous injecter et tout le monde n’est pas Michel-Ange. C’est donc avant tout sur le choix de ce dernier qu’il faut se montrer hyper-vigilante. Adressez-vous impérativement à un médecin (et à personne d’autre, hein !) qui a la réputation d’avoir de jolis résultats et qui utilise aussi les bons produits (= des produits sûrs, avec AMM, Autorisation de Mise sur le Marché). Lire ici : Comment trouver un bon médecin esthétique ? Ensuite, le secret c’est d’y aller crescendo. Souvent, les problèmes viennent de produits injectées en quantité trop massive.
« Je commence par des doses assez faibles, puis je laisse le temps à l’acide hyaluronique de se placer. Ensuite, deux à trois semaines après, j’avise avec ma patiente s’il convient d’en rajouter ou non. Il y a aussi la question du placement du produit qui est primordiale. Une pommette par exemple, ce n’est pas un simple point d’injection mais toute une région anatomique. Il faut donc réaliser une analyse fine du visage de chaque patiente, afin de définir à la fois le bon site d’injection, le bon produit et la bonne profondeur. Enfin, pour le résultat soit naturel, il faut l’apprécier non seulement en statique – sur le visage neutre – mais aussi en dynamique – le visage en mouvement. Et pour cela, les vidéos avant/après nous offrent une aide très précieuse » décrypte le spécialiste. Enfin, pour finir, il ne faut pas attendre tout et n’importe quoi des injections. L’acide hyaluronique ne remplace ni un lifting ni une rhinoplastie chirurgicale. Le geste a ses limites. C’est en cherchant sans cesse à les repousser qu’on court à la catastrophe.
Les fils tenseurs, c’est pareil que les fils d’or
Aaaargh ! Mais nooooonnnn ! La technique des fils d’or (dont les effets n’ont jamais été validés du reste) remonte aux années 80. Je raconte l’histoire dans ce papier : Fils tenseurs visage : démêlez le vrai du faux.Rien à voir avec les fils actuels qui fabriqués dans les mêmes matériaux que les fils de suture chirurgicaux. Ça fait moins rêver, certes, mais ça fonctionne autrement mieux. Et les médecins disposent de plein de variétés différentes selon le résultat que vous recherchez : des fils tout fins pour « remailler » la peau, des fils crantés résorbables pour un effet lift de quelques mois ou des fils permanents, qui durent plusieurs années, pour une vraie alternative au lifting !
Si je commence la médecine esthétique, je ne vais plus m’arrêter
Si, parce que vous n’aurez plus d’argent très rapidement ! 😉 Plus sérieusement, j’ai écrit tout un article sur ce sujet que je vous laisse consulter ici. Peut-on devenir accro à la médecine esthétique ? Est-ce que boire un verre de vin fait de vous un alcoolique ? Après, on ne va pas le cacher, il y a certains trucs comme le Botox qui sont assez addictifs, parce qu’ils marchent vraiment super bien. Perso, je n’ai pas vraiment de rides à estomper mais je raffole de cet effet « front détendu », qui donne un maxi glow au visage. Après, si je n’ai pas la possibilité, pour X raisons de me faire injecter, je n’en fais pas un drame non plus. Ce n’est pas comme plonger le doigt dans le pot de Nutella. Je n’ai encore jamais vu personne lécher un flacon de Botox.
Le lifting, ça fait tiré
Avec les techniques modernes de lifting, c’est-à-dire qui remontent non seulement la peau mais aussi ses structures profondes, ça devient de plus en plus rare. La difficulté, c’est qu’il y a autant de techniques que de chirurgiens, donc pas facile de s’y retrouver. Lire ici : Quel lifting pour moi ? Mais une fois encore, si on s’adresse à un spécialiste qui a une bonne réputation et qu’on demande en prime à voir des avant/après pour être totalement raccord avec ce qu’il propose, il n’y a pas de raison de sortir du bloc momifiée.
La rhinoplastie, ça fait des nez en trompette
Alors, cette mode du nez retroussé remonte à, comment dire … aux années 50, à l’époque où Juliette Gréco s’était faire refaire le sien. Récent ! Certes, elle a bien perduré ensuite jusque dans les années 80, mais depuis lors (ce qui fait donc 40 ans, hein !), on ne voit plus du tout ce genre de chose. « A l’époque, les chirurgiens adoraient raccourcir les nez et surtout ils démontaient les structures sans vraiment les reconstruire derrière. Aujourd’hui, on est dans une ère de préservation. Plus on respecte l’appendice existant mieux c’est. C’est ce qui donne des nez très naturels. Tellement que le défaut actuel serait plutôt l’inverse : des nez sous-corrigés !» rapporte Frédéric Lange. Lire ici : Le boum de la rhinoplastie ou comment refaire son nez sans tout casser
La liposuccion, ça fait maigrir
Mais non !!! La liposuccion agit sur des amas de graisses localisés, type culotte de cheval ou petit bedon. Si vous avez un embonpoint, c’est un régime qu’il vous faut, et rien d’autre. Et c’est idem pour la cryolipolyse d’ailleurs. En revanche, une liposuccion, est toujours un super starter pour reprendre sa silhouette en mains, ça c’est sûr. « J’ai encore des patientes qui m’appellent pour des liposuccions totales du corps. Comprenez, visage, bras, dos, ventre, hanches, cuisses, mollets, chevilles …. Vous imaginez le délire ? Certaines cliniques peu scrupuleuses à l’étranger, peuvent encore proposer ce genre de choses et aller jusqu’à retirer 20 litres de graisse au cours d’une même intervention, ce qui est source de complications majeures. Mais en France, c’est une contre-indication absolue ! Nous ne dépassons généralement pas les 3 à 4 litres de graisse aspirés au cours d’une intervention pour préserver la sécurité du patient » rapporte le Dr Lange.
On ne peut plus allaiter après une chirurgie mammaire
Non, après une pose de prothèses, il n’y a en général pas de souci. La question peut se poser en revanche après un lifting des seins, lorsque les cicatrices sont autour de l’aréole. Mais les chirurgiens font toujours en sorte de préserver les canaux galactophores. Donc, non, on ne peut pas être aussi affirmatif que cela.
Les prothèses mammaires, ça peut exploser en vol
Ha, ha, ha ! Mais oui, d’ailleurs, on entend ça tous les jours au JT ! Non, dans l’avion, le seul risque connu, c’est l’accident thrombo-embolique (formation de caillots de sang), qui est augmenté après une chirurgie des membres inférieurs. C’est pour cela que les vols longs courriers sont déconseillés les jours suivants.
Les prothèses mammaires, ça ne tient pas plus de dix ans
Non, le remplacement des prothèses à dix ans, n’est pas systématique. On ne les change que lorsqu’il y a des signes d’usure avérés, au contrôle radiologique (par exemple, le gel de silicone commence à se fissurer), et/ou à l’examen clinique (la peau fait des vagues). Sinon, elles peuvent encore facilement tenir quelques petites années. A moins d’être une grande sportive. « Les prothèses, quand elles sont placées derrière le muscle pectoral, qui est très sollicité dans ce cas, s’abîment beaucoup plus vite. Il n’est pas rare de devoir les remplacer après 8 ans », explique le spécialiste.
La chirurgie des paupières, ça change le regard
Non, pas celles des paupières supérieures. L’intervention a pour effet de défatiguer le regard mais en aucun cas, elle ne change la forme des yeux. En revanche, la blépharoplastie inférieure réalisée pour retirer les poches est plus risquée, si la paupière est relâchée et que le chirurgien doit en plus d’ôter les poches de graisse, retirer une fine lamelle de peau à la lisière de l’œil, pour retendre la paupière. Là, c’est clair qu’il faut un peu de doigté sous peine de faire un œil rond.
Le lipofilling, ça ne tient pas
Petit rectificatif. Lors d’un transfert de graisse (des cuisses vers vos pommettes, par exemple) toutes les cellules ne prennent pas. C’est normal et le chirurgien en est parfaitement informé. Environ 30 % du volume greffé disparaît après 3 mois. Du coup, il en tient compte lors de l’intervention et peut être amené par exemple à sur-corriger légèrement la zone traitée. Ou alors, il programme une deuxième séance de lipofilling. Dans tous les cas ce qui a pris, a bel et bien pris et pour la vie. C’est tout l’avantage de cette méthode. Sinon, pourquoi se faire suer à aller au bloc, hein ?
Après une grossesse, le sport suffit pour retendre la peau
Heu …, non. Le sport parvient certes à améliorer la paroi musculaire (s’il n’y a pas un « diastasis » important = écartement entre les muscles grands droits), mais pour la peau relâchée, hélas, pas d’autre option que la chirurgie pour la retendre. Et cette intervention, ça s’appelle une abdominoplastie.
Les ratés en chirurgie esthétique, il y en partout, pas juste en Tunisie
Aa ah, le grand débat ! Oui, il y en partout dans le monde. Mais quand on parle de tourisme médical, ce que l’on cherche à éviter, ce ne sont pas les ratés (la plupart des chirurgiens qui officient dans ce pays ont été formés en France, donc ils savent a priori opérer), mais surtout les complications, ce qui est tout autre chose. C’est à dire l’évolution défavorable de votre état de santé au cours de l’opération ou dans ses suites immédiates (ce qui est imprévisible). Or, comme on vous renvoie très vite chez vous après la chirurgie, s’il y a un pépin, eh bien vous vous retrouvez seule au monde avec votre problème. Quand vous êtes opérée sur le sol français, le chirurgien qui vous a pris en charge a l’obligation de vous apporter assistance. Lire ici : La chirurgie esthétique à l’étranger, c’est une bonne idée ?
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