17 octobre 2020 – Mise à jour le 20 avril 2023
La ménopause est une période critique pour les femmes qui doivent affronter de nombreux changements, y compris dans leur apparence. Mais aujourd’hui, médecine et chirurgie esthétiques sont une aide précieuse pour franchir ce cap beaucoup plus sereinement.
La ménopause est souvent une période clef pour démarrer (si ce n’est déjà fait) les traitements esthétiques car la carence en œstrogènes entraîne un certain nombre de désagréments à tous niveaux. Peau, cheveux, silhouette, tout change ! Et ces transformations (car il s’agit bien de cela) ne sont pas toujours hyper bien vécues. Certains physiques se dessèchent complètement, d’autres s’alourdissent. Le visage perdant ses rondeurs, il a tendance à se « masculiniser » (bonjour, je m’appelle Patrick). La peau devient sèche, fine, fragile et commence à se relâcher. Les rides et les plis s’accentuent, les contours de l’ovale se « Droopysent » (= deviennent flous), les lésions pigmentaires et vasculaires explosent. Dans le miroir, on a l’impression d’être Marie-Antoinette, d’afficher deux-cent-cinquante ans au compteur. Sans parler de la silhouette, qui n’est plus aussi gracile qu’elle fût jadis. Après la visite chez le gynéco, qui est évidemment le premier consulté pour ces problèmes, se pose souvent la question de « et si je faisais quelque chose ? ». Alors, aux intéressées, voici quelques éléments de réponse …
Quels traitements pour lutter contre le relâchement cutané à la ménopause ?
« A cette période de la vie, la morphologie des visages peut changer énormément, en raison de la fonte des compartiments graisseux et du relâchement des tissus. Certains se creusent, d’autres s’empâtent. Pour beaucoup, ce n’est pas encore l’heure du lifting mais il y a d’autres solutions douces pour restaurer l’harmonie du visage » rassure le Dr Robin Mookherjee, chirurgien plasticien.
Parmi les signes qui ne trompent pas sur l’âge : les tempes, les paupières et les joues qui creusent, le bas du visage qui s’écroule, les plis qui s’accentuent… Pour corriger cela, priorité est donnée aux injections d’acide hyaluronique qui comblent les fissures et restaurent les volumes perdus de façon immédiate. Les joues évidées, par exemple, signent la disparition de la boule de Bichat, la petite masse graisseuse qui donne au visage son aspect poupin. La reconstituer rajeunit en quelques minutes un visage de dix ans ! Tout comme remplir le creux au-dessus de la paupière supérieure. « On y pense rarement, mais là aussi l’effet est spectaculaire ! » assure le chirurgien. Vient ensuite le Botox, pour corriger les rides d’expression.
« On intervient à tous les étages du visage, en se concentrant principalement sur la correction des expressions négatives, comme la tristesse, ou l’amertume, que peut prendre le visage au fil du temps, pour lui conserver un aspect toujours très naturel, jamais gonflé » précise le Dr Thierry Michaud, dermatologue. Lire aussi : Injections d’acide hyaluronique : gare au visage bouffi !
Si les résultats obtenus au niveau de l’ovale avec ces retouches ne sont pas suffisants, on peut ensuite les peaufiner avec des technologies utilisant la chaleur, qui stimulent la fermeté de la peau, type radiofréquence (comptez un minimum de 3 séances espacées d’un mois, autour de 200 € l’une) ou HIFU (une à deux séances espacées de deux, à partir de 450 € l’une). « Ces traitements sont toutefois plutôt indiqués dans le cas de relâchements légers. Après cinquante ans, on peut avoir besoin de plus » complète le spécialiste. Dans ce cas, une autre solution « soft » peut être proposée : les fils tenseurs, qui permettent de repositionner les tissus relâchés vers le haut, à la manière d’un lifting. Ils existent en version « dégradable » ou « longue durée ». Cela ne remplace pas la chirurgie, mais rend quand même bien service.
« Personnellement, je ne milite pas pour le lifting trop tôt. Maintenant, pour les femmes qui sont vraiment gênées par des bajoues importantes, il ne faut pas hésiter à sauter le pas. Le cervico-facial est une technique très bien maîtrisée et qui rafraîchit le visage sans le transformer » assure le Dr Mookherjee. Lire aussi : Scoop, le lifting sans cicatrice débarque !
Quelles solutions pour booster l’éclat du teint à la ménopause ?
Au fil du temps, la peau se délave, prend une coloration jaunâtre peu flatteuse. Sans parler des taches brunes et de la couperose qui s’installent. D’où l’invasion des crèmes roses au rayon cosmétique (Age Perfect Golden Age de L’Oréal Paris, Neovadiol Rose Platinum de Vichy, Densitium Rose Eclat de SVR, Fluide Rose Eclat Ultra-Liftant de Filorga, …). Un effet « claque » bien malin pour raviver le teint !
Et chez les médecins, qu’est-ce qu’on fait ? « Je commence par retirer un maximum de lésions au laser pigmentaire et/ou vasculaire. Puis après quelques semaines, je propose des séances de lampe flash ( 3 espacées d’un mois, 200 € l’une) qui homogénéisent la carnation, procurent un effet « bonne mine », ou de laser ablatif fractionné léger (250 € la séance), qui améliore en prime la qualité de peau » détaille le Dr Thierry Michaud. « Pour les peaux grasses, qui ont tendance à avoir des pores encore plus dilatés avec l’âge, je préconise des séances de laser non ablatif, une émission de chaleur qui booste la synthèse de collagène, avec un bel effet de rétraction au niveau des pores » poursuit le dermatologue. Prévoir 4 à 5 séances espacées d’un mois, entre 100 et 150 € .
Comment retrouver une peau douce et confortable à la ménopause ?
On commence déjà par faire sa toilette avec des produits nettoyant très doux, qui ne décapent pas l’épiderme (style le gant en microfibre KT Care qui s’utilise sans huile ni lait, ni lotion, juste de l’eau). Et on force sur l’hydratation, avec une crème à base d’acide hyaluronique par exemple, choisie dans une texture généreuse en cas de xérose (sécheresse) importante. Cela apaise immédiatement les sensations de tiraillement. Le tout supporté, chez le médecin esthétique, par des séances de Skinboosters (biorevitalisation) qui réhydratent en profondeur les tissus (3 séances espacées de 6 semaines suivi d’une séance d’entretien tous les 8 mois). « Le traitement se pratique sur le visage, le cou, le décolleté mais aussi les mains ! », rappelle le Dr Michaud (entre 250 € et 350 € la séance).
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Comment dompter sa pilosité à la ménopause ?
« Avec la chute des hormones féminines, les hormones mâles se retrouvent en nombre et stimulent la pilosité « androgénique », à savoir celle de la barbe et de la lèvre supérieure. A contrario, dans les zones sensibles aux œstrogènes, le pubis, les jambes et les aisselles, les poils se raréfient » explique le Dr Marilyne Plasqui, médecin esthétique. In fine Pascale devient Pascal ! La solution ? L’épilation longue durée. Mais attention à bien choisir la technologie et le spécialiste qui va s’occuper de vous car l’épilation du visage est vraiment un traitement très « touchy ». Vous pouvez facilement, avec un geste inapproprié, stimuler encore davantage la pilosité et vous transformer en femme à barbe ! Lire ici : Poils du visage : épilation électrique ou laser ?
Comment affiner sa silhouette à la ménopause ?
A la ménopause, tout le monde ne grossit pas. Certaines font même l’inverse. Elles s’assèchent complètement ! Mais celles-là, en général, ne mouftent pas.
Problème n°1 évoqué dans les cabinets : la poitrine, qui devient exagérément volumineuse. « Même en perdant du poids, la taille des seins ne change pas. L’involution de la glande mammaire à la ménopause fait place à un sein graisseux, qui prend facilement une à deux tailles de bonnet supplémentaires. Les femmes qui ont des implants mammaires sont encore plus gênées et demandent souvent à ce qu’on leur retire » rapporte le Dr Robin Mookherjee. La demande pour des plasties de réduction est importante.
La prise de poids est fréquente aussi (en moyenne, 7 kg), avec une nouvelle propension de la graisse à se loger sur le ventre (la célèbre « bouée »), parfois même chez celles qui n’en n’ont jamais eue, et au niveau du dos et des bras aussi. Du coup, beaucoup renoncent à se mettre en maillot de bain et à porter des débardeurs. Si le régime reste sans effet, la meilleure solution pour se délester de ce gras, est la liposuccion. Un acte chirurgical qui peut rebuter mais qui a le mérite d’être radical. « Les patientes sont évidemment davantage partantes pour une cryolipolyse – traitement des cellules graisseuses par le froid- , mais elle ne marche que sur les petits bourrelets. Par ailleurs, ses effets ne sont que temporaires », rappelle à toutes fins utiles le Dr Mookherjee. Lire aussi : La bonne méthode anti-bourrelets, c’est cryo ou lipo ?
« Parfois, en cas de relâchement associé, une abdominoplastie peut être proposée, mais passé un certain âge, les femmes sont moins regardantes sur leur silhouette. Beaucoup s’arrêtent à la liposuccion » rapporte le spécialiste. Le bas du corps lui, heureusement, résiste à l’empâtement. C’est même plutôt l’inverse, souvent les fesses s’aplatissent. En revanche, la cellulite progresse. « Avec la peau qui s’affine et se relâche, le capiton devient plus visible. Malheureusement, il n’y a aucune solution efficace pour lutter contre cela », explique le médecin.
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Comment traiter la chute de cheveux à la ménopause ?
Voilà encore un autre effet pervers de la ménopause. Certaines femmes ont une hérédité qui les prédisposent à la calvitie. Mais protégées par leurs hormones féminines, elles ne sont pas inquiétées jusqu’à la cinquantaine. Là, patatras, le ratio testostérone/œstrogènes se modifie et le crâne se dégarnit brusquement. Et on a beau crêper leurs cheveux, les attacher en chignon ou les colorer dans des nuances plus claires, rien n’y fait, le cuir chevelu se voit toujours à travers la chevelure. Les traitements ? « La greffe n’est pas une très bonne indication pour ces alopécies diffuses. Je préfère orienter vers les thérapies cellulaires : injections de PRP – Plasma Riche en Plaquettes – extrait à partir du sang de la patiente et méso-greffe cellulaire. Les résultats sont bons. En revanche, il faut reconduire régulièrement les traitements » résume le Dr Jonathan Fernandez, chirurgien plasticien.
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